10/03/04 (B237) Communiqué du GED, pour mettre en garde le Gouvernement contre la persistance du régime de dictature et contre les risques de débordements graves à court terme.

Communiqué
de Presse

La situation qui prévaut
depuis de nombreuses années en République de Djibouti s’est
considérablement aggravée ces dernières années
pour nous conduire aujourd’hui à une conjoncture très préoccupante
de catastrophe économique, sociale et politique sans précédent
dans l’histoire de notre pays.

Cette analyse de situation
n’est pas le fait exclusif de constats que le Gouvernement en Exil de Djibouti
n’a de cesse de mettre en évidence depuis plus de deux années
en alertant l’opinion publique, les instances internationales et les pays
bailleurs de fonds, mais elle est aussi l’expression des observations faites
à la fois par les diplomaties étrangères présentes
sur notre sol, par les politologues et par les journalistes spécialisés.

La politique de propagande
falsificatrice des vérités conduite par le Gouvernement de M
Ismaël Omar Ghelleh à montré ses limites alors que tous
les indicateurs sociaux-économiques et politiques sont dans le rouge
et constituent autant de signaux d’alertes auxquels nul ne devrait rester
insensible.

Comme le régime
qui nous est imposé, cette politique de propagande est en situation
de faillite et dans l’impossibilité qu’elle est de masquer des vérités
criardes.

Mensonges après
contre vérités, la propagande gouvernementale s’est usée
dans ce jeu pervers car, en aucun moment et de quelque manière que
ce soit, elle n’a correspondu et ne constitue encore à ce jour un témoignage
sincère et objectif de ce que vivent et supportent au quotidien les
populations de notre pays.

Malgré les perfusions
financières et par ce qu’elles sont au profit d’une minorité
et au détriment de la Nation, les images édulcorées ont
tenté jusqu’à ce jour de masquer maladroitement une lente émergence
de tous les mécontentements qui touchent tout à la fois les
populations djiboutiennes mais aussi la fonction publique dont les institutions
militaires, de Gendarmerie et de Police.

Les récents évènements
de la semaine passée, qui ont concerné toutes les régions
de l’arrière pays, sont la confirmation on ne peut plus évidente
que la situation est bien plus grave qu’elle n’y paraît de prime abord.

Les populations du pays
ont très majoritairement dépassé aujoud’hui le stade
des mécontentements pour en arriver à celui de la révolte.

Notre crainte est, qu’en
la persistance de l’Etat de non droit – car ne respectant pas les libertés
fondamentales et qui se maintient au pouvoir par l’usage de la force, par
l’emploi des détournements de fonds publics institutionnalisés
par une nomenklatura, par la corruption et le trafic d’influence comme par
le maniement des chantages les plus divers – on ne vienne subitement à
assister dans les semaines à venir à une explosion de la violence
avec une jeunesse déferlant dans les rues de la capitale.

Les signes précurseurs
d’un tel soulèvement sont réunis aujourd’hui, nul ne peut le
contester.

Confrontée chaque
jour à l’opulence indigne de quelques uns notre jeunesse, dont plus
de 85 % est en situation de chômage, serait alors inévitablement
confrontée à la « Garde prétorienne » de la présidence
– pour le moins de ce qu’il en reste – avec des débordements et des
conséquences désastreuses dont nul ne peut aujourd’hui en mesurer
les effets induits sur les vies humaines ; tant à Djibouti que dans
la Corne Est de l’Afrique.

Le Gouvernement en
Exil de Djibouti a donc décidé de prendre des mesures conservatoires
des intérêts des populations djiboutiennes afin d’éviter
les effets désastreux d’un soulèvement incontrôlé
susceptible de devenir rapidement incontrôlable.

L’Armée Djiboutienne
de Libération nationale est prête, elle agirait dans les semaines
à venir – dans la dignité et l’honneur – si aucune mesure n’était
prise par le gouvernement de M Ismaël Omar Guelleh et par les instances
internationales pour rétablir dans notre pays les Droits fondamentaux
des citoyens et des citoyennes djiboutiens.

Comme nous l’avons fait
sans cesse depuis plus de deux années, nous demandons aux instances
internationales et tout particulièrement aux diplomaties de la République
française et des Etats Unis d’Amérique

– d’intervenir dans l’urgence
et directement auprès de M Ismaël Omar Guelleh pour qu’il mette
fin à ses pratiques – notamment inhumaines – indignes dans un pays
membre des Nations Unies, de surcroît dans une République qui
se réclame de la francophonie,

– d’user pleinement de
leur influence que l’on sait grande pour que M Ismaël Omar Guelleh accepte
l’instauration – immédiate et sans délai – d’un gouvernement
d’Union nationale avec comme priorité le respect d’un véritable
pluralisme politique et des libertés publiques pour tous les citoyens
et les citoyennes de notre pays

– d’user pleinement de
leur influence que l’on sait grande pour que M Ismaël Omar Guelleh se
retire – sans délai et sans condition d’aucune sorte – de la vie publique
dans notre pays pour qu’un régime de  » bonne gouvernance  »
des affaires de l’Etat se substitue à tous les excès constatés
et à leurs effets dévastateurs.


Bruxelles le mercredi 10 mars 2004.

Au
nom des populations djiboutiennes
Au nom de l’opposition politique
Pour le Gouvernement en Exil de Djibouti

M
Mahamoud Idriss Ahmed
Président du Gouvernement
en Exil de Djibouti

M
Abdallah Deberkaleh Ahmed
Vice président du Gouvernement
en Exil de Djibouti