08/06/04 (B250) TOUT CHAUD. Le nouveau rapport de la CISL qui est présenté ce matin à la presse est accablant pour le régime de Guelleh, qui ne respecte pas ses engagements dans le domaine syndical et du droit du travail.

lien avec le rapport : http://www.icftu.org/displaydocument.asp?Index=991219574&Language=FR

Consulter aussi (en anglais)
la liste des cas qui ont été soumis devant l’ILO’s Committee
on Freedom of Association. (7 au total). Lien

Le pays a continué
d’avantager des groupes syndicaux non représentatifs au détriment
de l’Union djiboutienne du travail (UDT) et de l’Union générale
des travailleurs de Djibouti (UGTD), toutes deux indépendantes. Le
harcèlement des syndicalistes indépendants a continué.

LIBERTÉS SYNDICALES
EN DROIT

Nécessité
d’une autorisation gouvernementale
La loi reconnaît le droit des travailleurs à adhérer à
un syndicat mais impose des restrictions à ce droit. Un syndicat ne
peut être constitué que s’il dispose de l’autorisation préalable
du gouvernement. Seuls les ressortissants de Djibouti peuvent détenir
une fonction syndicale. Le projet de nouveau Code du travail, élaboré
unilatéralement par le gouvernement, rendra encore plus difficile la
constitution d’un syndicat.
Restrictions au droit de grève dans le secteur public
Ici aussi, alors que le droit de grève est reconnu, il est restreint.
Les autorités jouissent d’amples pouvoirs qui leur permettent de réquisitionner
des fonctionnaires en grève ; un syndicat qui prévoit de faire
grève doit en informer le ministère de l’Intérieur 48
heures à l’avance.


LIBERTÉS SYNDICALES DANS LA PRATIQUE

Dans la pratique, les
droits syndicaux ne sont quasiment pas respectés.
Les actions syndicales
ont été réprimées à maintes reprises depuis
le licenciement par le gouvernement, en 1995, de neuf dirigeants de l’UDT
(Union djiboutienne du travail), affiliée de la CISL, et de l’Union
générale des travailleurs de Djibouti (UGTD), en représailles
à une grève de protestation contre des mesures d’ajustement
structurel. Depuis lors, le gouvernement a activement soutenu des groupes
syndicaux non représentatifs.

Le gouvernement avait
promis, à plusieurs reprises, une amélioration de la situation,
notamment avec l’autorisation de la tenue des congrès de l’UDT et de
l’UGTD, mais jusqu’à présent ces promesses sont restées
lettre morte.

Le gouvernement s’efforce
de bloquer chaque aspect de l’activité des syndicats indépendants.
Les dirigeants syndicaux sont harcelés sans cesse, notamment en étant
licenciés de leur poste, et des manifestations de protestation se sont
heurtées à la violence policière. Le gouvernement a ignoré
les propositions réitérées de dialogue et de conciliation,
et a constamment manqué à ses promesses de mettre pleinement
en œuvre les recommandations de l’OIT sur les libertés syndicales.

Le gouvernement a ordonné
aux immigrants clandestins du pays, dont le nombre est estimé à
75 000, de quitter le territoire avant le 15 septembre, ce qui a créé
le chaos aux frontières du pays. Les immigrants clandestins, qui viennent
essentiellement de Somalie, d’Éthiopie et du Yémen, sont pour
la plupart employés comme domestiques, jardiniers et ouvriers journaliers.


VIOLATIONS EN 2003

L’attitude du gouvernement
envers l’UDT et l’UGTD au cours de l’année a été caractérisée
par le harcèlement, les intimidations et le refus d’entreprendre d’authentiques
consultations et négociations avec les dirigeants syndicaux élus
démocratiquement.

Le gouvernement désigne
ses propres représentants des travailleurs pour la CIT

Le gouvernement a désigné
lui-même trois représentants des travailleurs pour la Conférence
internationale du travail de juin 2003, qui n’étaient pas représentatifs.

La discrimination du
Syndicat de la construction et des travaux publics continue

Tout au long de l’année
2003, le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme, de l’environnement et de l’aménagement
du territoire a continué de harceler les membres syndicaux, refusant
de négocier avec le syndicat et de le reconnaître en tant que
partenaires social légitime. Il a également suspendu le droit
des travailleurs de prendre un congé spécial pour participer
aux réunions et activités syndicales.

À la fin de l’année,
Abdoulkalek Waberi Ouffaneh, secrétaire général du Syndicat
du personnel du bâtiment et des travaux publics (SP-BTP), a été
informé qu’il serait transféré à un autre emploi,
qui ne tenait pas compte de ses qualifications. Ce transfert semble avoir
été décidé en représailles à ses
activités syndicales.

Un dirigeant des enseignants
n’a toujours pas été réintégré

Kamil Hassan, un maître
d’école qui avait été licencié pour avoir dirigé
une grève des enseignants en 1997 mais qui avait été
officiellement réintégré en 2002 n’a toujours pas été
autorisé à reprendre son poste d’enseignement à la fin
de l’année 2003.