16/07/04 (B256) Portrait d’un homme qui a trahi sa cause. (Lecteur)

C’est vrai que la force
peut-être la solution contre les dictatures. L’histoire ne me contredira
pas sur ce point.

Je vais vous raconter
le parcours d’un homme qui, grâce au canon de son fusil, est passé
directement du statut de chômeur à celui de Ministre de l’Agriculture
puis de la Fonction publique, pour terminer comme Ministre de la Défense
et être décoré de l’Ordre de la Nation, le 27 juin .

Je suis certain que tout
le monde l’a reconnu :

Né le 18 novembre 1955, Ougoureh Kifleh était Gendarme dans
l’Administration coloniale avant l’indépendance de Djibouti.

En 1977, pour des motivations
politiques, il a quitte ce corps avec le grade de Sergent et il a rejoint
le Front Démocratique pour la Libération de Djibouti (FDLD),
basé en Ethiopie et dirigé par Mohamed Adoyta.

En octobre 1983, il regagne
Djibouti à la faveur d’une amnistie décrétée à
l’égard des opposants politiques et des maquisards afars.

Une semaine après
son retour, il est arrêté et emprisonné pour atteinte
à la sûreté de l’Etat et tentative de formation d’un mouvement
de rébellion armée. Il passera une année en détention
sans ne jamais être jugé.

Ougoureh Kifleh sera relâché
en décembre 1984, mais il restera sous surveillance.

De 1985 à mars
1988 il sera au chômage, avant de trouver un emploi d’aide soignant
dans un dispensaire situé dans la banlieue de la capitale à
Balbala sous la direction d’une équipe de médecins italiens.

En janvier 1991, Ougoureh
Kifleh retourne au maquis en compagnie d’une trentaine de jeunes volontaires
pour former, dans la clandestinité, le mouvement AROD (Action pour
la Restauration de l’Ordre et la Démocratie).

Le 15 janvier 1991, les
premiers accrochages avec les forces gouvernementales sont signalés
à Dittilou. L’AROD fusionnera ensuite avec plusieurs autres mouvements
pour donner naissance au FRUD. On connaît la suite de l’histoire.

Ni mérite particulier,
ni diplôme qui le distingue de chacun d’entre nous, cet homme faisait
simplement parti de ceux qui ont d’abord dit non au Dictateur avant de trahir
ensuite leur cause pour se rallier à lui.

Le résultat est
là, devant nous.

Il est temps que nous
nous levions contre ce Dictateur qui nous a spolié tous nos biens,
notre dignité de peuple, notre liberté si chère et notre
honneur de Nation.

IOG nous a réduit au statut de clandestins et d’exilés.

Il est temps de lui dire
enfin NON pour rendre la prospérité à notre Patrie.

Il est temps de dire HALTE
pourque le peuple retrouve la Paix et la Justice.

Power to the people