22/07/04 (B256) Présidentielles : est-ce l’opposition qui fait défaut ou bien plutôt la volonté démocratique du régime autoritaire, qui a déjà falsifié les précédents scrutins ? (Lecteur)

J’aimerais apporter ma
contribution aux débats relatifs aux futures élection présidentielles
à Djibouti.

J’ai été
par le passe, un témoin privilégie qui a pu assister a l’instar
des observateurs internationaux au déroulement du processus électoral
en 1992 et 1993. Je peux affirmer que pour ce qui est des deux scrutins précités
le grand gagnant fut la fraude massive a laquelle le régime s’était
adonné et cela pour conserver le pouvoir. Est-il nécessaire
d’expliquer ici les techniques de manipulation du scrutin qui eut vent à
l’époque ?

J’en doute fort étant
donné que les partis en lice a l’époque disposaient des rapports
établis par les observateurs internationaux.

Mon propos est de répondre
aux interrogations d’un internaute qui posait la question de savoir si un
véritable opposant capable de tenir tête à Guelleh existe.
Je pense pour ma part qu’il serait beaucoup plus intéressant de s’interroger
sur les conditions d’une future élection présidentielle a Djibouti.

Je crois que depuis 1992,
à part quelques retouches superficielles ou cosmétiques, rien
n’a change quant au fond. Comme par le passé, nous assisterons à
une campagne officielle à savoir, celle de Guelleh, conduite et financée
avec les fonds publics et avec en surprime, l’utilisation privative de la
télé et la radio publique et le zèle des fonctionnaires
que sont les préfets ou Commissaire de la République et les
membres d’un Conseil constitutionnel dont la sélection n’a d’égal
que leur servilité à obéir au Maître (Guelleh),
sans oublier la Commission monopartie (!) de refonte des listes électorales.
A cette candidature officielle sera opposée une candidature officieuse,
démunie matériellement et dont la présence ne sera, dans
ces conditions que figurative : un fair valoir en quelque sorte.

En conclusion je dirais
tout simplement que ce qui nous manque, ce n’est pas l’opposant digne de ce
nom, mais une volonté démocratique du côté du Gouvernement
et des Institutions. Participer a ce future simulacre d’election serait comme
légitimer l’illégitimable.

Le candidat de l’opposition
n’ayant aucune chance, il ne servirait qu’à donner une apparence de
crédibilité à l’élection (truquée) de Guelleh.
Ce dernier, comme à l’habitude, ne manquerait pas de se vanter de sa
victoire sur son rival ….! S’il n’y a pas d’opposant, il lui sera beaucoup
plus difficile de parler de transparence, de démocratie et de légtimité.
C’est la raison pour laquelle, Guelleh fera son possible pour faire émerger
un candidat de l’opposition …. !