24/07/04 (B257) Guelleh est-il conscient de la tragédie qui se profile à l’image de la destinée tragique de la Somalie. Saura-t-il surmonter les influences néfastes, en particulier, celles de sa Belle-famille ? (Lecteur)

Permettez-moi de dire
quelques mots au sujet de la Conférence des Hommes d’affaires somaliens
que vient de clore M. Guelleh.

Voilà plus d’une
décennie que la Somalie est plongée dans l’anarchie. Il serait
peut-être grand temps que le pouvoir djiboutien médite sur les
raisons profondes de la faillitte de ce pays frère.

Il faudrait certainement
rappeler à Guelleh et à ses courtisans qu’il ne sert a rien
de verser des larmes de crocodiles en présence des souffrances de nos
frères de Somalie. Ce dernier pays a implosé des suites d’une
dictature qui a accaparé l’Etat et ses ressources au profit d’un clan
sinon d’une tribu.

Djibouti présente
avec la Somalie de Siad Barreh bien des similitudes. Comme la Somalie de Siad
Barreh, Djibouti est dirigé d’une main de fer par un Dictateur.

Siad Barreh et le Chef
de l’Etat djiboutien ont des origines communes (éthiopiennes) et ils
n’ont pas hesité à s’appuyer sur l’armée, modelée
pour être totalement dévouée, un gouvernement et une administration
noyautée par des elements issus de ce grand pays frere qu’est l’Ethiopie.

Comme en Somalie, Djibouti
n’a point échappé à leur méthode … Ils ont fait
appel, dans les moments difficiles, au clan des Ethiopiens. Il n’est pas étonnant
de constater que la Garde présidentielle à Djibouti est essentiellement
composée d’éléments allogènes.

Comme hier en Somalie,
sous la férule de Siad Barreh, les postes de responsabilité
sont octroyés sur des criteres autres que la compétence. Deux
exemples permettent d’illustrer cette affirmation :

– le poste de Directeur
de Cabinet du Président de la République ou celui de Gouverneur
de la Banque Centrale.

Comme hier en Somalie,
sous la férule de Siad Barreh, la belle famille du Chef de l’Etat fait
la pluie et le beau temps. Gare à l’imprudent qui ose se mettre en
travers de leur chemin.

Et que dire de l’intelligentsia
national.

Celle-ci se subdivise
en deux parties : ceux qui sont allés à la soupe et ceux qui
se morfondent dans un exil intérieur ou extérieur dans l’attente
de jours meilleurs. Ceci étant dit, la situation décrite ci-dessus,
est la réalite. Tous les observateurs de la scène politique
djiboutienne s’accordent pour reconnaître les similitudes avec la Somalie
des années 1986 a 1988.

Il est grand temps que
Guelleh sorte de son cocon doré et qu’il endosse sa tenue de Capitaine
pour empêcher le navire Djibouti de couler. Le sort du navire Somali
qui fit naufrage en 1990 (pour les raisons que l’on sait) devrait l’inspirer
ou mieux l’inciter à se méfier des démons qui sont la
haine de l’autre, le clanisme et l’influence grandissant de la belle-famille.

Pour échapper à
la tragédie qui s’annonce, Guelleh devrait restaurer le mérite
personnel, la démocratie et l’honnêteté. Est-ce trop lui
demander ?