31/08/04 (B261) A lire sur le site du GED, un ultimatum adressé à IOG et signé par le Général IFTIN, en qualité de Commandant du Mouvement djiboutien de Libération nationale.

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avec l’article :

En
raison de la gravité de l’ultimatum, nous le publions intégralement.

Le
Général de Division
(à titre temporaire)
M ALI ABDILLAHI
IFTIN
Commandant
le Mouvement Djiboutien de Libération Nationale



CONSIDÉRANT
:

QUE la Constitution
de la République est bafouée en permanence, par M. Ismaïl Omar
Guelleh, par le Gouvernement, par l’autorité judiciaire, par les forces
spéciales de Police et d’investigation aux ordres directs du pouvoir et
par certains grands commis de l’Etat,

QUE
le modèle économique et politique appliqué par les gouvernements
de ces vingt sept dernières années a semé la pauvreté
puis la misère, l’insécurité, l’angoisse et la démoralisation
des familles dans la capitale comme dans l’arrière pays de la République
de Djibouti,

QUE
– loin de placer notre pays et ses populations sur le chemin du progrès
économique, social et politique – ce modèle de gestion archaïque
a provoqué la concentration de la richesse dans les mains d’un petit groupe
de familles qui se sont accaparées indûment tous les pouvoirs de
l’appareil d’Etat comme du secteur privé et ont généré
une fausse démocratie liée à leurs seuls intérêts
avec l’utilisation d’une propagande fallacieuse richement dotée à
partir des finances publiques et dépassant largement les frontières
du pays,

QUE les
politiciens et certains hauts fonctionnaires d’Etat sont corrompus et ont laissé
le pays plonger en chute libre vers les abîmes … La corruption et l’impunité
ont laminé en profondeur toutes les bases de l’économie puis le
secteur privé, la morale, la justice et la politique,

QUE
les responsables du démantèlement du pays ont séquestré
la démocratie et ont converti le parti unique du RPP – régnant sur
les autres partis politiques qui en sont ses annexes – en un antre de leurs pactes
pervers, de leurs conciliabules et des négociations exclusivement d’ordre
d’intérêt personnel avec la dilapidation des ressources financières
de l’État,

QUE
lesdits responsables du démantèlement du pays ont politisé
à outrance le système judiciaire qu’ils ont asservi et instauré
de fait l’impunité pour les puissants ; y compris avec la mise en péril
de la souveraineté et l’unité nationales entre toutes les tribus
qui composent la République de Djibouti,

QUE,
les principaux responsables actuels sont ISMAÏL OMAR GUELLEH et son épouse
KADRA MAHAMOUD HAÏD et parce que depuis leur auto proclamation – après
les Elections présidentielles falsifiées d’avril 1999 – la crise
s’est considérablement aggravée en cinq années,

QUE
l’incapacité notoire du Président autoproclamé ISMAÏL
OMAR GUELLEH a mené, de façon perverse, notre jeune République
et ses Institutions à la banqueroute sociale, morale et politique, a semé
le chaos économique avec des privatisations déguisées alors
qu’il y a eu dans les faits accaparements travestis du patrimoine national au
profit de quelques uns ; tout cela avec la complicité et la responsabilité
conjointe du Pouvoir judiciaire et du Conseil Constitutionnel,

QUE
les mêmes responsables de cette débâcle nationale ne peuvent
rester à la tête du pays pour continuer de produire les mêmes
effets dévastateurs. L’expérience a démontré que depuis
le 27 juin 1977 aucune Election n’a échappé à la falsification
sous toutes ses formes et se traduisant d’évidence constatée par
l’impossibilité qu’un seul candidat de l’opposition politique puisse être
élu démocratiquement, ne serait ce qu’à un siège de
député de l’Assemblée Nationale.

QUE
suite à ces indignes conditions d’Elections, toutes les réclamations
formulées auprès des instances internationales concernant toutes
les falsifications – avec preuves à l’appui – sont restées "
lettres mortes " au nom de ce que l’on suppose être une position diplomatique
de " non ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat
indépendant",

QUE
dans de telles conditions inacceptables pour la démocratie nous nous dirigeons
– une fois encore – vers des Elections présidentielles programmées
pour mai 2005 dans un même contexte de falsifications les plus diverses
et dont nous connaissons déjà le résultat par avance,

QUE
tout au long de notre jeune histoire : l’Armée Nationale, la Gendarmerie
et la Police Nationale comme les Fonctionnaires – assimilés comme tels
et les Enseignants – ont joué un rôle important dans la défense
des intérêts nationaux, de ceux du peuple djiboutien et que le moment
actuel réclame leur participation directe pour soutenir les décisions
exprimées par les populations de la République de Djibouti.

Dans
l’exercice du pouvoir au service de la souveraineté populaire, afin de
restaurer la démocratie authentique voulue par les populations de notre
pays,

le
Mouvement Djiboutien de Libération Nationale

DÉCIDE
:

De convoquer
par tous moyens : voie de presse, affiches, réunions … les populations
Djiboutiennes pour révoquer – de manière officielle et clairement
marquée – le mandat du gouvernement actuel présidé par M
ISMAÏL OMAR GUELLEH et d’exprimer notre volonté commune pour l’instauration
d’une DÉMOCRATIE AUTHENTIQUE applicable égalitairement à
toutes les provinces du pays, sans exception d’aucune sorte,

1.
D’exiger de M ISMAÏL OMAR GUELLEH qu’il procède devant la Nation –
avant le jeudi 30 septembre 2004 – à la désignation d’un nouveau
Gouvernement d’UNION NATIONALE représentant toutes les sensibilités
politiques de notre pays et exprimant les volontés des populations djiboutiennes
en vue de l’instauration d’un Etat de Droit respectant toutes les libertés
publiques sous un régime de " bonne gouvernance ",

2.
D’exiger de M ISMAÏL OMAR GUELLEH (dans le respect des Articles 40 et 43
de la Constitution de la République de Djibouti) qu’il procède devant
la Nation – avant le jeudi 30 septembre 2004 – à la promulgation par ordonnance
et pour une durée de 12 mois d’un texte donnant les pleins pouvoirs au
nouveau gouvernement d’Union nationale sous la conduite de son Premier Ministre
pour assurer la gestion du pays et les conditions du retour à la démocratie,
à la Justice et aux libertés individuelles.


Ceci
suppose que ledit gouvernement d’Union nationale, muni des pleins pouvoirs, aura
la charge en particulier :


de dissoudre l’Assemblée Nationale et d’organiser sous contrôle international
– restant à définir – de nouvelles Elections législatives
libres et démocratiques à échéance du 7 janvier 2005
et de veiller à ce que toutes les opinions puissent s’exprimer librement
et égalitairement avant et après le scrutin dans le respect des
Lois de notre République,


de former des tribunaux de justice spéciaux et publics, indépendants
du pouvoir politique, aux fins de juger les responsabilités éthiques,
civiles et pénales des hauts fonctionnaires et des politiciens corrompus
ou mis en accusation pour d’autres raisons,


de suspendre pour une durée de 12 mois toute décision de mise en
retraite par anticipation ou de licenciement au sein de nos Forces Armées,
de la Gendarmerie, des Forces Nationales de Police, des Ministères et des
Services d’Etat.

Fait
à Bruxelles le mardi 31 août 2004.


Pour
le Mouvement Djiboutien de Libération Nationale
Le Général
de Division (à titre temporaire)
ALI ABDILLAHI IFTIN