11/01/05 (B280) Dans quelques mois, auront lieu les élections présidentielles. Lesquelles restent sans importance pour la population en général, sauf pour certains bien entendu. (Lecteur)

Nous vous présentons
le portrait d’un individu imaginaire appartenant à la seconde
catégorie.

Nous vous rappelons que
toute ressemblance avec une personne ne serait que le fruit d’un hasard sinon
« malveillant » au moins « coquin ».

Ces derniers temps, les
conditions de vie sont difficiles à Djibouti. Le chômage et la
précarité sont visibles sur presque chaque rue.
Chacun
tente de survivre et les nécessiteux débordent de talent et
d’imagination.

La période électorale
est une aubaine et les malheureux redoublent d’ardeur pour plaire au
dictateur en se faisant reconnaître.
Souvenons-nous
aux élections truquées de 1999 où Guelleh était
sorti «vainqueur».

Eh bien durant ces élections,
un homme avait décroché le gros lot.

Qu’avait-il fait
exactement ?

En écrivant simplement
un article glorifiant Guelleh intitulé : « IOG, une chance pour
notre pays».

On connaît la suite.
Depuis, de nombreux
malheureux tentent de l’imiter.

Reconnaissons que la concurrence
est rude et pour cause : la majorité des candidats à la Brosse
à Reluire a été éliminée dès les
qualifications. Les conseils d’un expert agrégé en «
Études Guellénnes» sont restés vains, le vainqueur
était le plus fort de tous…

« Guelleh est le
génie de la Corne», était la phrase qu’il fallait trouver
pour gagner. C’est la plus difficile à retenir. Et nous, nous avons
tous eu faux en répondant à la place : « Guelleh est le
« con » de la Corne».

À la suite de notre
cuisant échec, nous nous sommes expatriés.

Cette année, parmi
les candidats potentiels au trophée de Guelleh, nous en avons retenu
un.

Il s’agit de M. Afeeye
(qui salit) War (information).

Afeeye est bien connu
au Canada. Depuis deux ans, il fait campagne pour Guelleh, ou plutôt
fait sa propre campagne pour décrocher un emploi de cadre à
la multinationale Guelleh.

« Je suis diplômé
et bientôt, je deviendrai un grand responsabledu régime »
martèle t-il, pour se convaincre, façon méthode Coué..

À la question :
« Que ferais-tu si le déclin annoncé de Guelleh se confirmait
? »

«Eh bien, je ferais
campagne pour son successeur » répond-il sans sourciller. Réponse
qui trahit les grandes ambitions, les hautes aspirations intellectuelles de
l’homme, mais aussi son sens du terrain et de l’opportunité. S’inspire-t-il
du grand Talleyrand ?

M. Afeeye est de la même
tribu que H. Af., à qui il témoigne respect et estime. Avant
de s’installer au Canada, notre ami avait fait une courte carrière
à la garde présidentielle, où il a connu un gendarme
controversé qui avait publié plusieurs articles sur l’Ardhd.

Depuis la fin des articles
de son ami, M. Afeeye tente d’investir le site de l’Ardhd, comme
le montrent ses contributions récentes dignes de la « danse du
ventre», mais le site ou plutôt ses dirigeants lui résistent,
ce qui le chagrine beaucoup. Il ne comprend pas que cette équipe l’ait,
comment dire, « démasqué » et qu’elle ne lui accorde
pas la publicité qu’il mérite pour son diplôme et pour
son excellent français. Sans cette élégance de la phrase
en français, comment aurait-il décroché le diplôme
? Il alterne menace et tentative de charme, mais il semble se heurter à
un mur. Faisons-lui confiance, il ressortira sous un autre pseudo sur Yahoo
ou Hotmail ..

Pour l’instant, il
se qualifie à l’excès de représentant : «
représentant du pouvoir, représentant de Guelleh, représentant
de H. Af.… etc».

Au fur et à mesure
que les élections approchent, notre ami Afeeye fera le tour du dictionnaire.
Parions que le prochain mot sera : ambassadeur.

Attention tout de même
à la confusion, il y a une boîte de nuit nommée «Ambassador»
à Otttawa et qui est détenue par des Djiboutiens.

Pour boucler la boucle,
notre ami n’hésite pas à mettre fortement en avant son diplôme
pour augmenter sa chance d’être enfin remarqué et finalement
retenu par le Grand Chef de la dictature et des violations des D.H.

Cependant, tous les diplômes
ne sont pas cotés de la même façon, les meilleurs étant
: la «foqrologie», la criminologie, la délation et le maquillage
d’assassinat en suicide.

Compte tenu de son passé
militaire, et de son amitié avec H. Af., les trois derniers diplômes
lui ont été donnés d’office, sur présentation
de son dossier. Cependant, la «Foqrologie » reste un art abstrait,
difficile et imprévisible. Ce n’est pas une science exacte. Est-ce
la raison pour laquelle elle n’est pas enseignée aux Universités
d’Ottawa ni de Hull ?

Notre ami pourra t-il
trouver une université compétente pour compléter son
CV (Palmarès ?) avant les élections afin d’avoir le droit d’espérer
une reconnaissance de la part de Guelleh et un petit pouvoir officiel et confortable
?

En attendant la réponse,
M. Afeeye continue à pratiquer «la danse du ventre» et
il ne ménage pas ses efforts. Qu’il soit sans inquiétude, la
reconnaissance viendra un jour et pourquoi pas, avec elle, la Gloire éphémère
!

En cas de nécessité,
s’il ne s’agissait pas d’un personnage imaginaire, on pourrait même
lui conseiller d’utiliser cet article, comme diplôme de fin d’étude
pour bien montrer au Génie qu’il lui est attaché au point de
ne pas hésiter à subir moqueries et railleries de la part des
« vils » opposants à la dictature.