24/01/05 (B282) Djibouti : un Etat de non-droit : la preuve semble nous avoir été donnée avec la décision de Guelleh d’expulser six coopérants français. (ARDHD)

En prenant cette décision
qui a provoqué un tollé dans les rédactions, non seulement
en France, mais dans de nombreux pays, Guelleh a pris une lourde responsabilité.
Non seulement il s’affirme désormais comme le dictateur incontestable,
mais surtout, il tend à démontrer l’implication du régime
et de ses plus hauts dignitaires dans le meurtre du Juge Borrel.

La présomption
d’innocence doit être respectée et nous ne pouvons rien affirmer
tant qu’un tribunal libre et indépendant n’aura pas jugé les
présumés impliqués. Mais il y a des limites, surtout
lorsque les  » soupçonnés  » refusent de rencontrer
la Justice et qu’ils utilisent des mesures de représailles, pour tenter
de se dédouaner de leurs responsabilités. Pour un mauvais esprit,
ce serait certainement une preuve de plus …..

Quel est ce régime,
impliqué dans l’assassinat d’un magistrat français en exercice,
qui élimine physiquement et extra-judiciairement et/ou qui emprisonne
et torture des opposants, parce qu’ils disent la vérité, qui
couvrent les violeurs et les corrompus, les bourreaux et les magistrats injustes
?

Quel est ce régime
qui expulse des cooopérants techniques par simple décision du
Prince et qui les rend responsables de ses propres turpitudes ?

Quel est ce régime
qui couvre des trafics, qui asservit la population, qui détourne tout
l’argent disponible, pour permettre à quelques uns de vivre somptueusement
à Paris, à New York ou en Afrique du Sud ?

Ce dernier geste ahurissant
de Guelleh, montre surtout que son régime, à l’agonie, n’a plus
beaucoup de marge de manœuvre, la France va-t-elle continuer à
sponsoriser la dictature et à contribuer au malheur des Djiboutiens
?

La France va-t-elle continuer
à avaler des couleuvres et à se faire humilier pour maintenir
une base militaire et surtout une antenne d’écoute à Djibouti.
Certes elle doit affronter désormais la compétition avec les
Américains …

Mais si elle n’avait pas
soutenu Guelleh ni son système, il n’y aurait jamais eu de forces américaines
à Djibouti.

Céder sans arrêt
et financer le régime dictatorial depuis des années, décorer
Guelleh de la Légion d’Honneur, c’était se rendre complice de
soutien abusif à une entreprise illégale en déroute.

Face à cette dernière
grave provocation, la France va-t-elle enfin avoir le courage de réagir
et de dire clairement à Guelleh : ça suffit ! Au suivant ! Et
de soutenir non plus le dictateur mais le Peuple djiboutien qui a besoin d’elle
et qui perd confiance, ne voyant aucun signe d’assistance à son égard.