11/05/05 (B297) Discours, à l’occasion du Premier mai 2005, du Président par intérim et Secrétaire aux relations internationales de l’Union Djiboutienne du Travail (UDT), M. Hassan Cher Hared.

La journée mondiale du travail, 1 er mai 2005

Discours du président par intérim et secrétaire
aux relations internationales de l’UDT,

M. HASSAN CHER HARED

Chers camarades,
Chers invités,

L’Union Djiboutienne du Travail, notre centrale syndicale de loin la plus représentative, libre, indépendante et affilié à la Confédération Internationale des Syndicats Libres, commémore aujourd’hui avec vous, comme tous nos camarades de la planète, la journée mondiale de travail, le 1 er mai, jour institué par l’OIT. Le mot d’ordre mondialement retenu par les syndicats à cet occasion pour cette année est : « lutte contre la pauvreté ».

La pauvreté est telle que nous le savons à la fois d’origine structurelle et conjoncturelle. L’indicateur composite de la pauvreté humaine (IPH) s’attache aux déficits rencontrés dans trois domaine essentiels de l’existence humaine : 1- la durée de vie ; 2- le niveau d’instruction et 3 – les conditions de vie.

Pour Djibouti, les facteurs influant sur la pauvreté sont en particulière le déficit de formation scolaire, la taille du ménage, le retard des paiements des salaires, le chômage, la mauvaise gouvernance, la mauvaise santé physique ou mental de la population, la mauvaise gestion des ressources publiques, la corruption et la rareté des emplois.

Ce thème, la pauvreté, est tombé au point nommé pour notre pays où la situation sociale et économique tant des travailleurs en particulier et de la population en général ne cessent de se dégrader à une rythme effrénée.

Les pauvres sont laissés à leur sort et ne reçoivent pas d’assistance directe ou indirecte du gouvernement malgré l’existence des institutions étatiques crées spécialement à cet effet, tel que la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, le Fond de Développement Social, etc.…

Les chiffres suivants relatent l’état de lieu social : nous avons à Djibouti un seuil de pauvreté relative par an et par adulte situé dans la fourchette de 216.450 fdj et 100.229 fdj, 64% de la population qui vit sous la seuil de la pauvreté, 9,8% à l’extrême pauvreté, 70% sont au chômage surtout chez le jeune et une durée de vie moyenne estimé à 52 ans.

Quand nous parlons de la pauvreté durable croissante, il ne suffit pas de croire simplement qu’elle a des conséquences chez les chômeurs qui sont dépourvus, dans ce pays, du minimum de droit et des travailleurs du secteur formel ou informels à revenus réduits.

Mais, elle est visible aussi de plus en plus chez les cadres moyens dont leurs salaires se voient diminués du jour au lendemain par des motives fictives. En réalité leur situation s’est aggravée avec l’application du programme d’ajustement structurel qui a conduit les travailleurs à faire savoir leur mécontentement par la cessation de travail concertée générale de septembre 1995 où le gouvernement n’avait pas manqué d’outrepasser les droits syndicaux et humains en réprimant sans retenu les responsables et militants syndicaux.

Comme l’inhibition physique n’est plus admise dans ce monde, le gouvernement accentue sa répression administrative, juridique et institutionnelle sur la population pour les ramener à un stade social et économique inhumains. La mise en place d’un filtre à l’embauche, les tâcheronnats ou les services de placements privés, qui ponctionnent illégalement 40% du salaire de l’ouvrier au vu et au su de tout le monde en est un ! La préparation à musse pot et l’adoption par le conseil des ministres du 08 novembre 2004 du projet du nouveau code de travail antisocial qui draine derrière lui la précarité de l’emploi et l’éradication du syndicalisme libre et indépendant à Djibouti est un autre ! Ce sont des moyens instaurant la pauvreté durable à djibouti.

En conclusion un poète somalien avait déjà avancé, devant une telle situation, la solution suivante en disant : « … quand la pauvreté arrive, ne vous cachez pas derrière des prières, manifestez vous en faisant usage des moyens légaux  …».

Vive le 1 er mai

Vive les travailleuses et travailleurs djiboutiens
Vive les syndicalismes libres et indépendants
Vive la république de Djibouti

Salut chers camarades