17/05/05 (B298) Affaire BORREL : rappel d’un article publié sur le site de RFI en date du 12/01/05 sous la plume de David Servenay

Affaire Borrel : la justice française veut entendre le chef des services secrets




Dans le cadre de l’enquête lancée après le décès, en 1995 à Djibouti, du juge français Bernard Borrel, la justice française ordonne l’audition du chef des services secrets djiboutiens, Hassan Saïd, sur une éventuelle subornation de témoin.


Dans l’affaire Borrel, la justice française vient d’ordonner l’audition du chef des services secrets djiboutiens. Hassan Saïd est soupçonné de « subornation de témoins » dans l’affaire du décès de ce juge français retrouvé mort en 1995 à Djibouti. Le chef des services secrets aurait notamment demandé au chef de la garde présidentielle de faire un faux témoignage pour discréditer un témoin-clef. Dans sa décision, la justice a aussi réclamé l’audition du procureur de la République de Djibouti.


Cette subornation de témoins présumée est en fait une affaire dans l’affaire. En 2000, un ancien membre de la garde présidentielle révèle plusieurs conversations auxquelles il a assisté, après la découverte du corps de Bernard Borrel. D’où il ressort que les plus hautes autorités savent que le « juge fouineur » comme le surnomme, a bel et bien été assassiné.


Des témoins placés sous protection en Belgique


Réaction immédiate de Djibouti : un démenti cinglant, mais aussi une déclaration du chef de la garde présidentielle qui discrédite ce témoignage. Quelques temps plus tard, c’est au tour de cet officier de gendarmerie de faire défection : il révèle qu’on l’a obligé à produire ce faux témoignage. Il met en cause le chef des services secrets, Hassan Saïd.Le procureur de la République, Djama Souleiman, lui, est accusé d’avoir cherché à obtenir la rétractation du premier témoin. Nous l’avons joint à Djibouti, il n’a pas souhaité faire de commentaires. Si les deux hommes refusent de répondre à la convocation de la justice française, ils pourraient faire l’objet d’un mandat d’arrêt international.


De leur côté, les deux témoins, réfugiés à Bruxelles, font toujours l’objet de pressions diverses. Des menaces prises très au sérieux par la police belge qui, depuis plusieurs semaines, les a placé sous protection.