01/06/05 (B300) LDDH : sur une feuille de route … qui ne tient pas la route !


Le Président

NOTE D’INFORMATION
DU 1er JUIN 2005

SUR UNE FEUILLE DE ROUTE
QUI NE TIENT PAS LA ROUTE.

« Les exigences de mon écrasant travail me condamne à une séparation que je maudis. Je commence à croire que je fais fausse route, mais étais je libre de choisir ». G. Flaubert Correspondance.

N’y a-t-il plus personne au logis du pouvoir ?

Est-ce que la feuille de route unilatérale deviendra la confirmation même d’une volonté de maintien de la politique foncièrement dictatoriale ? Apparemment les droits fondamentaux sont ignorés et globalement marginalisés en République de Djibouti !

Sur la Feuille de route qui trace les grandes lignes
d’orientations politiques au début du second sextennat

Après s’être investi officiellement le 7 mai 2005 au titre de premier Magistrat ;
Après avoir reconduit l’ancien Premier Ministre (parti pour participer à l’anniversaire de la réunification des deux Yémen) le 21 mai 2005 ;
Après avoir réajusté, le lendemain 22 mai, les membres du gouvernement et ce toujours pendant l’absence du Premier Ministre, et apparemment sans concertation ;
Le 24 mai 2005, lors de la « séance extraordinaire du Conseil des Ministres … séance entièrement consacré à la lecture d’une (feuille de route) », le premier Magistrat a tracé magistralement, dans un style très dogmatique, les grandes lignes de « ses orientations politiques pour le second sextennat »

Ces approches, ci-après, portent sur la feuille de route qui avait été diffusée par le journal gouvernemental avec de larges commentaires qui sont très utiles pour les lecteurs avertis. (Voir : La Nation des 26, 27 et 30 mai 2005)

En effet, la présente Note d’Information se penche sur des points, qui nécessitent des approches succinctes, plus sensibles à la clarification de la gestion des affaires de l’Etat, sous l’angle des droits fondamentaux.

L’important est de savoir « le comment on gouverne ».

Mais auparavant, il est primordial de faire les observations suivantes :

1. Aucune mention n’a été faite sur la non application des Accords de Paix, signés le 12 mai 2001, entre le Frud-Armé et le Gouvernement ;

2. Aucun calendrier n’a été annoncé pour l’ouverture de dialogue avec tous les Partis Politiques et tous les Partenaires Sociaux, pour établir librement une véritable Feuille de Route pour la Paix Sociale.

3. Aucune logique n’est apparue pour la concertation entre les deux Parties signataires du Projet de Loi Organique portant sur la Décentralisation ;

4. Aucune perspective en vue, pour la refonte des listes électorales, pour la transparence de tous les processus électoraux ;

5. Aucune référence, aux instruments internationaux, ni à la feuille de route de la Politique gouvernementale sur les Droits de l’Homme ;

6. Aucun renouvellement d’adhésion aux engagements signés avec le BIT concernant, entre autres, la réintégration et indemnisation de tous les syndicalistes abusivement licenciés pour activités syndicales depuis 1995 ;

7. Aucun espoir sur des mesures radicales, en vue, de stopper l’inflation. En effet, le prix galopant du pétrole lampant et celui des denrées de premières nécessités, ne font qu’accentuer les bruits de fond des casseroles vides condamnant un nombre incalculable de foyers affamés, isolés dans la pauvreté la plus totale ;

8. Au chapitre de la Justice et des Droits de l’Homme la stagnation semble de mise. Cette feuille de route passe sous silence la paralysie du Tribunal du Contentieux Administratif et prévoit la création d’une nouvelle juridiction : le Haut Conseil Islamique, alors que l’indépendance totale de la Justice est inexistante. Il ne peut y avoir de consolidation de l’Etat de Droit et de la Démocratie sans une Justice totalement indépendante, sans des syndicats de Magistrat ;

Enfin, tout Défenseur des Droits de l’Homme ne peut que s’inquiéter sur la vision de cette même équipe concernant la sécurité des Biens et des personnes.

Cette feuille de route n’apporte en rien des solutions pour combattre l’impunité, les Détournements des Biens Publics et Sociaux, et une meilleure transparence dans la gestion des Biens et du patrimoine de l’Etat

Il est regrettable que l’insécurité grandissante dans la capitale soit à ce point ignoré, tout comme l’absence d’une vraie politique de l’immigration respectueuse des droits de la personne humaine.

Actuellement, seule la politique des rafles quotidiennes et des expulsions massives des immigrés, réfugiés et personnes en situation irrégulière reste privilégiée.