11/06/05 (B302) Presque 10 après l’assassinat du juge Borrel, les « affaires » à Djibouti pourraient être évoquées publiquement, pour la première fois, devant la justice pénale française.

C’est le 18 octobre 2005, que la Justice française devra se prononcer sur la plainte en diffamation déposée par le Général Zakaria à l’encontre de l’ARDHD. Le juge Borrel avait été assassiné, on s’en souvient le 19 octobre 1995 … soit dix ans avant …

Depuis cette date, la justice enquête dans deux autres instructions : l’une à Paris pour le meurtre du magistrat, l’autre à Versailles pour des plaintes en tentative et en subornation de témoins ….

Dix ans après, la plainte du Général Zakaria fera l’objet d’un premier débat public, devant la Justice pénale française, sur les pratiques du régime de Guelleh. Pour sa défense, l’ARDHD assure qu’elle présentera des preuves. De nombreux témoins se seraient proposés spontanément pour venir exposer ce qu’ils savent et il se dit aussi que des dossiers « inédits » pourraient être communiqués à cette occasion.

Rappelons que le Général Zakaria avait déposé plusieurs plaintes en diffamation contre l’ARDHD, qui avait pris la défense, sans réserve, de DAF, alors incarcéré injustement pour diffamation à Djibouti. Si le Général avait obtenu facilement gain de cause à Djibouti, avec l’aide de Djama Souleiman, le Procureur (qui est actuellement convoqué officiellement par la Justice française pour s’expliquer sur ses agissements … mais qui refuse de venir …!), il pourrait en aller différemment à Paris.

A Paris, ce sera différent, devant une justice indépendante, qui aura à entendre les faits et les affirmations des parties et des témoins. DAF viendra-t-il aussi témoigner ? Des rumeurs courrent à ce sujet, mais elles ne sont pas confirmées.

Certains observateurs estiment même que ce premier procès, dont l’objet semble assez éloigné des développements de l’affaire Borrel, permettra de mettre en évidence certaines violations des Droits de l’Homme et certaines pratiques du régime. Selon leurs avis, il pourrait être la première étape visible des actions judiciaires contre les responsables présumés de torture, de génocide et d’assassinats … Ayant pour effet secondaire de sensibiliser fortement l’opinion française et internationale sur les dérives du régime et sur les conditions d’asservissement qui sont imposées à la population, ce procès sera suivi par de nombreux journalistes.