21/06/05 (B303) Stop aux usurpateurs politiques irresponsables encore au pouvoir. (Par M. B, natif d’Assamo)

A Djibouti, la Décentralisation ne se décentralise pas
Que de trahisons, que de mensonges.

Du plus profond de mon bled d’Assamo (région extrême des assajogs d’Ali Sabieh), et complètement dérouté par mon récent passage dans la capitale, je ne peux que vous écrire, car on m’a dit, que l’équipe de l’Association ARDHD est sérieuse, honnête et constante dans sa conviction pour sauver notre pays et que contrairement à beaucoup de djiboutiens, d’anciens politiciens, de certains avocats et magistrats véreux tous vêtus de vestes à géométries variables, tous spécialistes de la danse du ventre, elle se bat pour restaurer notre liberté.

Je m’adresse à vous, car je suis abasourdi par celui dont vous étalez si souvent la photo, celui qui a parfois dit la vérité, mais celui qui n’a jamais fait son autocritique, sur la période où il applaudissait, sur la période où il gardait le silence, (silence lors des premiers balbutiements violents, des répressions et des massacres après l’Indépendance). A-t-il oublié que le silence tue ?

Son passé, c’est à lui de le porter ! Mais je suis navré qu’il donne autant de gages à des groupes d’individus qui devront quitter les lieux le plus rapidement possible, qui vont se sauver sous la pression et la force populaire, car ces individus continuent, par la force, l’usurpation de tous les Appareils Politiques, Administratifs et Judiciaires de l’Etat (APAJE),

Avec eux la Décentralisation ne sera jamais décentralisée !

Ma question s’adresse aux hommes politiques de l’Opposition et aux journalistes de Réalité (Organe de Presse de l’ARD, dont je regrette l’absence sur le marché des médias, depuis des mois)

Je comprends le silence de Réalité, qui a été déçu de n’avoir pas été écouté par ses adversaires politiques et qui a honnêtement refusé de faire de la figuration. Les choix d’autres chemins plus discrets, plus actifs paraissent actuellement primordiaux pour se débarrasser de cette clique dictatoriale.

Face à une mascarade électorale qui est prête, je demande à l’UAD :
1. Est-ce que l’Opposition va jouer le jeu proposé par un soi-disant gouvernement, sans aucune assise électorale et après la déroute d’une présidentielle sans précédent ?
2. Est-ce que le Journal Réalité va opter pour le silence, dans ce contexte ?

Quant à moi, je dirais, que face aux gesticulations d’un pouvoir aux abois, restez vigilant, et prudent. L’important c’est la chute de la dictature.

J’ai compulsé, pour vous, mes propres archives, Cet article dit tout, son titre reste imperturbable, son analyse, et ses constats décrivent actuellement le droit chemin à suivre. Il ne faut jamais accepter la politique du fait accompli. Oui au dialogue et

Non aux mascarades électorales.

Réalité du 30 juin 2004
DECENTRALISATION
TRAHISON AVEC PREMEDITTION

Ce qui est pathétique dans le triste spectacle politique que ce régime inflige à ses concitoyens, c’est que les gesticulations des figurants qu’il envoie en première ligne en leur imposant les plus douloureuses contorsions, cherchent à vainement masquer une usurpation fondamentale.

Le droit dire tout et son contraire, n’importe quoi tout en faisant son contraire, presque simultanément, n’est possible que pour le privilégié qui n’a aucun compte à rendre, et d’abord à sa propre personne.

Posture carpe diem heureusement en voie de disparition partout ailleurs dans le monde, mais qui a malheureusement cours ici, comme l’illustre de façon caricaturale la dernière intervention du Premier ministre à l’Assemblée Nationale lors d’une séance impromptue sur les difficultés à instaurer la décentralisation en République de Djibouti.

Par une volte-face qui n’étonnera que les plus candides, celui qui n’a pas absolument aucun compte à rendre à un pouvoir législatif, devant lequel il n’est constitutionnellement pas responsable, a annoncé que son gouvernement, subitement plein de sagesse, et de respect pour ses concitoyens comme pour les partis politiques d’opposition, estimait trop lourd pour ses maigres épaules le fardeau de la décentralisation.

Nous apprenant incidemment l’énorme priorité que son chef de gouvernement y accorderait, croyant savoir que les partis politiques de l’opposition y auraient montré leur attachement et étant donné l’importance que le peuple djiboutien attacherait à sa concrétisation, il s’engage à prochainement provoquer un vaste débat national sur la question. A la bonne heure ! Tirer d’abord, discuter ensuite : telle semble la philosophie sauvagement western en vigueur, qui nous oblige à rappeler quelques malversations, commises par l’autre partie signataire, contre une décentralisation qui devait être l’un des acquis majeurs de l’Accord de Paix du 12 mai 2001.

Après en avoir complètement, illégalement et unilatéralement dénaturé la portée, vouloir aujourd’hui nous associer à un prétendu constat d’échec ou d’impossibilité de cette avancée démocratique est donc la dernière trouvaille de ces dirigeants dont le sérieux n’est manifestement p la qualité première.

Il nous est difficile d’oublier que l’Assemblée Nationale, certainement sur instruction du chef de l’Etat, a estimé utile de remanier le projet de loi s’y rapportant, tel qu’adopté par les négociateurs et annexé à l’Accord, en abrogeant purement et simplement l’article instituant une Commission Nationale de Décentralisation chargée de veiller à la mise en place des régions décentralisées.

De composition mixte, c’est elle qui devait normalement piloter tout le processus et en évaluer les difficultés, le cas échéant.

Dire que cette nouvelle manoeuvre bassement politicienne, visant à impliquer l’opposition dans une posture de constant sabotage risque fort de rencontrer une fin de non-recevoir, c’est encore rester courtois, par respect pour nos concitoyens et lecteurs.

Car, en considérant l’ensemble du contentieux qui nous oppose au régime, tant en ce qui concerne la violation des principales dispositions de l’Accord de Paix que pour ce qui est de la participation de I’UAD aux dernières législatives, nous associer à une instance de concertation prétextée par le gouvernement équivaudrait à faire fructifier le produit d’un vol.

Si ce régime de gaspillage et de fraude souhaitait réellement une quelconque avancée démocratique dans ce domaine, il aurait commencé par budgétiser le nouveau district (l’Arta ou ne pas condamner celui d’Obock à l’enclavement).