29/06/05 (B304) Réaction à la contribution d’un lecteur sur Yacin Elmi Bouh … (Abdi Youssouf)

______________________________ Note de l’ARDHD
Il n’est pas dans nos habitudes de publier des articles rédigées par les proches du régime dictatorial de Guelleh. Ils disposent de leur propre support de communication pour cela : La Nation, ADI, RTD, …

Si nous avons pris la décision de publier cette réaction, c’est parce que cela nous a été demandé et surtout parce que l’auteur nous l’a demandé au nom de la rectification d’informations inexactes et cela est juste en l’occurence. Cela ne change pas le fond du problème et nous publions après la réponse, le préambule du rapport le plus récent du FMI (en anglais) sur la situation économique à Djibouti, qui n’est pas un éloge outrancier … c’est le moins que l’on puissie dire ! (sic)

Avec plus de 50% de chomeurs, par exemple (entre autres), la situation économique de Djibouti, ne semble pas afficher "une relative bonne santé"
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J’ai lu l’article par lequel vous attaquez la personne de Monsieur Yacin Elmi Bouh pour des basses considérations. Vous l’accusez de n’avoir pas permis à la République de Djibouti d’accéder aux annulations des dettes dernièrement décidées à Londres.

Les lecteurs ne manqueront pas de relever que vous abordez un sujet que vous ne maîtrisez pas. En effet, les pays bénéficiaires de ces annulations de dettes relèvent de la catégorie des pays catalogués par la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI) comme étant très pauvres et très endettés. Les critères adoptés par ces institutions pour décerner ces qualificatifs sont les suivants :

avoir un Produit Intérieur Brut (PIB) par tête d’habitant égal ou inférieur à 740 $
présenter un stock des dettes insoutenables (c’est-à-dire qui n’a pu être solutionné par le procédé classique budgétaire) supérieur ou égal à 250% de ses recettes fiscales.

Or, si vous connaissez bien la situation de ce pays qui semble vous préoccupez tant, vous devriez savoir que :

1) le PIB de Djibouti est largement supérieur au seuil requis et avoisine les 900 $ par tête d’habitant ;

2) la République de Djibouti n’est pas très endettée et elle se trouve à mille lieux de la situation d’une dette insoutenable et de ses critères connexes.

Il va pas sans dire que, la République de Djibouti qui ne remplit pas les conditions pour être éligible à l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) de la Banque Mondiale, ne pouvait pas être retenue parmi les pays bénéficiaires de l’annulation de ses dettes. Djibouti est donc exclue en raison de sa relative bonne santé économique.

N’est-ce pas pour vous, qui avez choisi d’opérer dans l’anonymat tout simplement pour dénigrer ce valeureux homme qui a contribué au redressement économique et financier de notre pays, une raison pour réviser ce regard tendancieux.

Abdi Youssouf Dirieh
Djibouti

___________________________ Préambule du rapport du FMI
Although Djibouti’s macroeconomic performance improved in 2003, no progress was made in advancing structural reforms to improve the country’s competitiveness.

The overall fiscal deficit (on a commitment basis, including grants) narrowed, government savings increased, and the clearance of domestic arrears accelerated (Figure 1 and Table 1).

However, this improvement mainly reflected an important increase in revenue from new military cooperation agreements, notably with France and the United States, rather than a stronger fiscal effort, as nonpriority spending rose significantly. Amid low inflation, real GDP growth in Djibouti’s service-oriented economy is estimated to have accelerated to 3.5 percent in 2003 from about 2 percent, on average, in 2001–02, owing to higher consumption (by the increased presence of foreign military personnel stationed in the country) and investment (owing to the construction of a new oil terminal mostly financed by foreign investors, and the establishment of a new public enterprise to distribute water in the southern part of the country) (Table 2). This led to a deterioration in the external current account deficit to 7.6 percent of GDP in 2003 from 6.8 percent in the previous year, with the external debt rising to about 63 percent of GDP by end-2003. Nevertheless, with population growing at about 2 percent a year, economic growth has remained inadequate over the past years for achieving meaningful poverty reduction and reducing high unemployment (officially estimated at over 50 percent).

This has reflected limited progress in implementing structural reforms to enhance the country’s competitiveness under the 1999–2002 PRGF arrangement. Moreover, the structure and effectiveness of public spending have not been conducive to an important improvement in social indicators, with limited progress made in moving toward a more pro-poor spending structure, despite the sharp increase in nonearmarked military-related revenue. (…)