02/08/05 (B309) La galère des étudiants à l’étranger.

Nous avons adressé plusieurs courriers au Ministère de l’Education nationale pour obtenir sinon une amélioration de notre situation, au moins l’application des textes et décrets en vigueur. Mais nos démarches sont restées vaines, car jamais nous n’avons reçu la moindre réponse.

A ce jour, le retard de paiement de nos Bourses a de nouveau atteint les TROIS MOIS. Non seulement le montant de base est insuffisant mais quand on ajoute les retards de versement : c’est là que commence la galère pour tous les étoudiants djiboutiens et boursiers !

Nous avons bien compris que nos problèmes ne mobilisent personne parmi les fonctionnaires et encore moins le Bureau des Bourses (BGEDF) qui se trouve à l’Ambassade de Djibouti à Paris. Ce bureau a été crée par décret présidentiel, le 3 septembre 2001. L’article 16 de ce décret stipule que «  Les opérations comptabilisées par le BGEDF portent limitativement sur :

1. Les allocations mensuelles de bourse dont le taux est fixé par arrêté,

2 Les frais d’inscriptions et d’assurance sociale dans les établissements de formation publics,

3. Une allocation de trousseau de 150 € (1) par an pour les nouveaux étudiants et pour les anciens étudiants non redoublants.

4. Une indemnité d’achat de livres plafonnée à 150 € par an et versée sous réserve.

* de succès complet aux examens de fin d’année ;

* de la présentation d’une attestation du responsable des études certifiant le caractère obligatoire de l’achat des livres ;

* des factures acquittées.

5. Une indemnité pour confection de thèses de doctorat de 3ème cycle payée sur présentation d’un exemplaire de la thèse et de la facture acquittée – plafonnée à 450 € par étudiant en fin de formation.

6. Une indemnité pour la duplication (impression) du mémoire de maîtrise du 2ème cycle, qui est remboursé sur présentation d’un exemplaire du mémoire et de la facture acquittée – plafonné à 150 € par étudiant et à 150 € par étudiant en fin de formation.

7. Une indemnité de vacances de 45 € par étudiant et par an.

8. Une indemnité de rapatriement forfaitaire de 450 € pour les étudiants en fin de formation ayant obtenu leur diplôme et sur présentation du billet avion envoyé, depuis Djibouti, par la Direction des Finances.

9. Les salaires et indemnités des personnels du BGEDF, prévus par contrat, décision ou arrêté.

10. Les frais de fonctionnement du BGEDF prévus au Budget National.

Depuis l’entrée en vigueur de ce décret nous n’avons jamais constaté la moindre application régulière et complète de ces articles. Jusqu’à présent aucun étudiant n’a jamais perçu l ’allocation de trousseau (150 € par an), ni d’indemnité d’achat de livres (150 € par an), ni d’indemnité pour confection de mémoires (150 €), ni d’indemnité de vacances (45 € par an).

Où peuvent bien passer toutes ces sommes d’argent ?

Il est regrettable de constater que nous sommes loin de l’application des textes et des principes qui nous permettraient un cheminement vers un avenir plus heureux.

Les difficultés que rencontrent aujourd’hui un étudiant à l’étranger sont nombreuses. Les étudiants en fin d’études n’arrivent même pas à acheter leur billet de rapatriement … Parfois, au prix d’âpres négociations menées par un proche connaissant les représentants de l’Ambassade, ils peuvent le faire financer, mais c’est rare ! Pourquoi devrions-nous regagner le pays en nous endettant alors que nous avions été envoyés au frais de l’Etat ? Que feront les étudiants qui n’arrivent pas à trouver un financement pour assumer leur retour à Djibouti ? Pourquoi devrions nous attendre trois mois ou plus pour récupérer un simple billet ? De quoi, les étudiants peuvent-ils compter pour pour se nourrir, se loger lorsque les Bourses ne sont pas payées à temps ?

C’est paradoxale que Djibouti qui a tant besoin de ses étudiants ne leur facilite pas le retour au pays.

Monsieur le ministre de l’éducation nationale, Monsieur le ministre des finances, Monsieur le ministre des affaires étrangères aujourd’hui Djibouti compte quelques 350 étudiants à l’étranger dont 57 en France, il est de votre devoir que nous retrouvons une vie estudiantine digne de la République de Djibouti. Il est tout simplement, messieurs, de votre devoir d’offrir un quotidien plus sûr pour que nous puissions nous consacrer pleinement à nos études.

C’est pourquoi nous demandons la régularité du paiement des bourses, l’attribution immédiate des billets et frais de rapatriement à tous les étudiants en fin d’études, le paiement des retards de bourse et la facilité des démarches administratives au niveau du BGEDF.

Ainsi, vous encourageriez le retour de tous ces étudiants ayant terminé leurs études mais qui hésitent de regagner la mère patrie.

Les étudiants

C’est ainsi que les étudiants reprendront confiance dans l’avenir de leur pays.

(1) Les sommes sont exprimées en FF dans les textes. Le FF n’ayant plus cours, elles ont été converties en €, sur la base approximative de 1.000 FF = 150 €