20/09/05 (B316) LDDH : halte aux déportations des réfugiés Ethiopiens et Erythréens sans leur accord préalable, obtenu librement et non par des pressions insupportables !


Le Président

COMMUNIQUE DE PRESSE
DU 18 SEPTEMBRE 2005

SUR LES DECISIONS INADMISSIBLES
EN VIOLATIONS AUX DROITS DES REFUGIES

Halte aux déportations des réfugiés Ethiopiens et Erythréens
sans leur accord préalable, obtenu librement et non par des pressions insupportables !

Le 14 septembre 2005, juste après le rapatriement volontaire des somaliens, le Ministre de l’Intérieur de la République de Djibouti a pris une décision surprise, hâtive et illégale contre les réfugiés éthiopiens et érythréens du camp d’Aour Aousa, décision de déportation inadmissible et condamnable.

Cette décision de déportation est en violation aux Droits internationaux sur les réfugiés, à la Protection et à l’accès au droit d’asile des demandeurs qui ont fui leur pays et qui demandent protections.

Les réfugiés des pays voisins au camp d’Aour Aoussa (80 km de Djibouti ville), qui risquent la déportation, se chiffrent de la manière suivante :
– 74 Erythréens
– 160 Ethiopiens.

Ce matin 18 septembre 2005 plus d’une centaine des réfugiées de ces deux pays voisins et frères se sont réunis pour s’inquiéter de leur sort, tout en demandant au Représentant du HCR d’intervenir auprès du Gouvernement djiboutien afin d’obtenir un permis de circuler les mettant à l’abri, car ils sont fréquemment inquiétés par la police, et ont peur d’être refoulés, et surtout l’arrêt immédiat de la déportation déclarée et non encore officiellement confirmée.

Le Représentant du HCR à Djibouti a été informé du refus de ces demandeurs d’asile dont une grande partie est sous mandat du HCR.

La liste de ces réfugiés qui étaient présents devant le HCR de Djibouti est à la disposition des droits de l’Homme et a été communiqué en particulier à l’UIDH, la FIDH, Amnesty International.

Il est vrai que le droit de circuler n’existe pas pour ces réfugiés qui ne parlent ni le somali ni l’afar.

Ces derniers font, presque systématiquement, l’objet de différentes tracasseries, parfois même dégradantes. Le peuple djiboutien, qui est loin d’être xénophobe, ne peut être que choqué par ces mesures qui s’effectuent quotidiennement devant eux.

Quant aux somaliens, sur les 740 Somaliens qui ont été matériellement assistés pour quitté le Territoire seul 87 auraient jusqu’à présent franchi la frontière de Loyada, probablement sans agencement avec le Gouvernement du Somaliland.

La question que l’on se pose est de savoir si les personnes, qui ne sont pas parties sont en réalité des djiboutiens en grande partie, avec ou sans pièces d’identités ?

Il est temps de trouver des solutions viables respectant la dignité humaine et dans le cadre de la bonne entente des populations de la Corne de l’Afrique, et de leur accorder le droit de circuler en attendant, un heureux dénouement de leur situation

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) lance un Appel Pressant au Ministre de l’Intérieur pour mettre fin à cette politique de déportation, qui risque de ternir à jamais l’image de notre pays, qui risque d’ouvrir des plaintes auprès du Tribunal internationale et autres Cours régionaux et nationaux.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) encourage le Ministre de l’Intérieur pour ses prochaines actions de révision de la politique gouvernementale sur les reconductions, souvent arbitraires de par leur méthode et sans bases juridiques ou judiciaires, des personnes réfugiés et/ou en situations irrégulières.

La Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme salue et soutient les louables et incessants efforts de M. William Assare Représentant du HCR, et de Madame Mariam Diallo Responsable de la Protection des Réfugiés et conseillère juridique du Représentant du HCR.

La Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme lance un Appel Pressant à Communauté Internationale, au HCR de Genève et à tous les Défenseurs des Droits de l’Homme de porter des assistances et des garanties de Protection, pour ces réfugiés, qui risquent la déportation vers le pays dont ils ont fuient la répression.

M. NOEL ABDI Jean-Paul
Vice-Président de l’UIDH
chargé de la Corne de l’Afrique