30/09/05 (B318) La CISL monte au créneau dans l’affaire de l’affaire des arrestations arbitraires des syndicalistes et des travailleurs. (La pression internationale s’accentue sur le régime)

Escalade de la répression antisyndicale au port de Djibouti 28/9/2005



Bruxelles, le 28 septembre (CISL EnLigne) : La CISL proteste vigoureusement contre le licenciement abusif de 11 dirigeants syndicaux, leur détention arbitraire et celle d’environ 165 grévistes. Alors que le secrétaire général de la CISL avait déjà interpellé par écrit le président Djiboutien à peine une semaine auparavant pour dénoncer la répression antisyndicale et le non-respect des droits des travailleurs du Port autonome international de Djibouti, Guy Ryder a adressé une nouvelle lettre hier aux autorités djiboutiennes pour dénoncer cette escalade injustifiable de la répression antisyndicale.



Selon les informations transmises à la CISL par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, les travailleurs du port de Djibouti ont observé une grève générale du 14 au 17 septembre 2005, à l’appel des syndicats djiboutiens qui protestaient contre les mauvaises conditions de travail et des licenciements abusifs. Le 17 septembre, une réunion tripartite entre les syndicats, la direction du port et le ministre de l’Emploi a mis un terme à la grève et jeté les bases d’un dialogue social. Dans ce cadre, une nouvelle réunion s’est tenue le 24 septembre 2005 au ministère de l’Emploi, en l’absence toutefois du directeur du port et de sa délégation, qui a déclaré vouloir boycotter le processus de dialogue. Ce même jour, onze dirigeants de l’Union des travailleurs du port (UTP), qui souhaitaient entrer dans la zone portuaire, ont été appréhendés par des policiers qui leur ont retiré leur carte d’accès, avant de se voir notifier leur licenciement par la direction du port, pour «obstacle à la liberté de travail», en référence à la grève générale du 14 septembre.



En réaction à ces licenciements considérés comme abusifs, les travailleurs du port ont lancé un nouvel appel à la grève le 24 septembre à 22h. Deux heures plus tard, 110 grévistes et syndicalistes se trouvant dans le port de Djibouti ont été arrêtés par les Forces nationales de police (FNP) et emmenés au centre de l’école de police de Nagad. Le 25 septembre 2005, d’autres grévistes et syndicalistes ont été arrêtés. En date du 26 septembre, près de 160 personnes seraient détenues au centre de Nagad et six des 11 dirigeants syndicaux de l’UTP seraient détenus dans les locaux de la police criminelle afin d’être interrogés. Ces six personnes ont fait savoir qu’elles entamaient une grève de la faim.



Selon les informations de la CISL, cette vague d’arrestations se poursuivrait à l’heure actuelle. En outre, le domicile du secrétaire général de l’UTP, entré en clandestinité depuis le début de ces événements, aurait été perquisitionné illégalement.



Exprimant sa vive préoccupation, Guy Ryder a exhorté le président Djiboutien à « libérer immédiatement tous les détenus, à permettre aux syndicalistes licenciés de contester devant une justice impartiale et indépendante la légalité de leur licenciement, ainsi qu’à mettre un terme à toute forme de harcèlement et de représailles à l’encontre des dirigeant syndicaux et des syndicalistes».

Notant que ces événements s’inscrivent en violation des conventions n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et n°98 sur le droit d’organisation et de négociation collective de l’Organisation internationale du travail, ratifiées par Djibouti, la CISL avertit qu’à défaut d’une réaction positive de la part du président djiboutien, elle se verra contrainte de déposer une plainte officielle auprès de l’OIT.



La CISL représente 145 millions de travailleurs dans 234 organisations affiliées dans 154 pays et territoires. La CISL est également membre des Global Unions : http://www.global-unions.org



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