21/10/05 (B321-A) LDDH : plus de 50 réfugiés éthiopiens et erythréens ont été incarcérés à Nagade, (où les traitements que le régime réserve aux hôtes de passage, sont rarement à la hauteur d’un hôtel 5 étoiles, mais plutôt un ensemble de sévices longs et douloureux)


Le Président

 

NOTE D’INFORMATION
DU 20 OCTOBRE 2005
SUR LA SITUATION DES REFUGIES




Le 19 octobre 2005 le Représentant du HCR à Djibouti a eu l’amabilité d’informer les défenseurs des Droits de l’Homme en accordant un entretien au Président de la LDDH ;

Il en ressort les points suivants;

1. que le Ministre de l’Intérieur de la République de Djibouti, aurait demandé par écrit si le HCR serait disposé de rechercher un pays d’accueil aux Réfugiés d’Aour Aoussa ? Cette décision du Ministre de l’Intérieur ne peut que réconforter l’opinion internationale, et il est de notre devoir de l’encourager.

2. Combien de temps cette recherche prendra-t-elle ? Environ six mois ?

3. que M. Asare, Représentant du HCR va accepter d’entreprendre cette recherche et qu’il faudra compter six mois pour aboutir à une solution durable.

4. qu’en attendant M. Asare demandera au Gouvernement Djiboutien d’installer l’ensemble des réfugiés dans le Camp d’Ali Adé ou déjà trois cent réfugiés non somaliens y sont maintenus .


Photo La Nation

Après divers recherches, les chiffres sur le nombre de réfugiés se répartissent comme suit :

1. érythréens sont au nombre de 74 (54 chefs de famille)

2. Ethiopiens sont réparties de la manière suivante :

a) 20 chefs de famille soient 51 réfugiés sous protection directe du HCR

b) 52 chefs de famille soient 109 réfugiés dont le statut de demandeurs d’asile est actuellement suspendu, malgré différentes lettres adressées au Représentant du HCR qui s’abstient à donner des réponses écrites.

c) Le total des réfugiés érythréens et éthiopiens est d’environ : 74 + 109 +51= 234 + 400 (déjà à Ali Adé) soient 634 réfugiés.

d) 201 chefs de familles soient 554 réfugiés (il s’agirait des Somaliens du Sud)

Aujourd’hui jeudi 20 octobre 2005 16 nouveaux réfugiés éthiopiens et 3 nouveaux enfants mineurs sont regroupés dans la prison de Nagad.

Ces réfugiés sont venus au HCR pour s’inquiéter de leur sort face à la nouvelle « vaste opération de rafles » d’arrestation des sans papiers suite à l’assassinat fort déplorable d’un jeune médecin djiboutien pour des raisons encore non élucidées.

La vague de propagande anti « immigration clandestines, avant leur refoulement vers leur pays d’origine » est organisée par le Pouvoir à travers le journal du Gouvernement « La Nation » et diffusée sur les ondes de la RTD financée par le Budget de l’Etat.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains lance un Appel Pressant au Ministre de l’Intérieur pour que cette vague de propagande contre des étrangers cessent, et prie instamment M. Yacin Elmi Bouh d’accorder une attention particulière à la demande du Représentant du HCR en acceptant de transférer l’ensemble de ces Réfugiés dans le Camp d’Ali Adé en attendant qu’une solution durable soit trouvée pour environ les 1188 réfugiés reconnus qui ont depuis assez longtemps résidés à Aour Aoussa.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) lance un Appel pressant à tous les Défenseurs des Droits de l’Homme pour apporter leur soutien au siège du HCR de Genève afin de trouver des solutions durables à ces réfugiés qui ont connu parfois des conditions difficiles dans le Camp d’Aour Aoussa

M.NOEL ABDI Jean-Paul

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Ci-après deux listes des réfugiés regroupés à Nagad

LISTES DES 24 ETHIOPIENS EMBARQUES DU CAMP D’AOUR AOUSSA
REGROUPES A NAGAD LE 5 OCTOBRE 2005

1. Belaynesh
2. Kadra Seid
3. Fadika Aychew
4. ABINET BELETE
5. ISMAEL MOHAMED
6. DAWUD TEFFERA
7. IBRAHIM ABDI
8. MOHAMED ABDULKERIM
9. Juhara
10. Rowda
11. JUNDI BEKER
12. YARED GELAYE
13. ALI SIED ASHEBIR
14. Habiba
15. Riyana
16. DANIEL GIRMA DESALEGN
17. Asha
18. Kimiya
19. Hiwet
20. NURIA GIRMA DESALEGN
21. Nuria
22. ABDI KASSIM
23. Fatuma edilic
24. Edili

Les noms en capitales sont les responsables de familles

LISTE DES REFUGIES ETHIOPIENS
REGROUPES A NAGAD LE 20 OCTOBRE 2005

1 Abeba Akililu
2 Abdo Youssouf Moussa
3 Aboulakim Dekela
4 Asresahgen Dressie with his son
5 DECHESSA GELETA CHALCHISSA
6 Derege Moussisas
7 Finot Yemane
8 Hussein Abdallah with is wife an his son Samson
9 Houssein Tola
10 Ibrahim Olona With his son
11 MENGISTU ABDATA DERESSA
12 Teffera Solomon Demissie
13 Teshone Tesera
14 Tessaye Tsegaye
15 Yared Tesfaye
16 YONAS DEMEKE HABTE

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POUR RAPPEL
Le Communiqué du 4 octobre 2005
La lettre au Ministre de l’Intérieur du 31 septembre 2005

COMMUNIQUE DE PRESSE
DU 4 OCTOBRE 2005
SUR LA SITUATION DES REFUGIES ERYTHREENS

Après quatre jours de rupture d’eau dans le Camp d’Aour Aoussa un certain nombre de Réfugiés Erythréens sont venus à Djibouti et se sont installés devant les bureaux du HCR ce matin et jusqu’à 16h30.

A Seize heures trente des mesures ont été prises pour d’après le Ministère de l’Intérieur dégager le portail du HCR et assurer la tranquillité de cette Représentation Internationale

Quatorze réfugiés dont trois enfants ont été arrêtés et sont actuellement maintenus dans les geôles de la police urbaine (les noms des personnes détenues seront transmis aux Services Humanitaires concernés, aux défenseurs des Droits de l’Homme et au HCR.

Une solution d’hébergement devra être trouvée rapidement par le HCR pour les réfugiés Erythréens.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est en contact avec le Ministère de l’Intérieur et le HCR à Djibouti pour trouver au mieux des solutions de Protection, d’Assistance et de recherches d’une solution humanitaire et définitive pour les 74 Erythréens et 109 Ethiopiens.

La LDDH met beaucoup d’espoir aux réunions qui se déroulent actuellement à Genève entre d’une part,le HCR et d’autre part, l’Office Nationale d’Assistance pour les Réfugiés et Sinistrés (ONARS)

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains lance un Appel pressant pour que ces situations inquiétantes des Réfugiés Erythréens et Ethiopiens trouvent une solution viable et humanitaire et que ces personnes fragilisées et demandeurs d’asile politiques (compte tenu de la répression qui persiste encore sous les effets d’une situation de guerre entre nos deux voisins et frères) puissent trouver une terre d’accueil mieux placée que la République de Djibouti.

M. NOEL ABDI Jean-Paul

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Djibouti, le 31 septembre 2005

A
M. Yacin Elmi Bouh
Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation.

Monsieur le Ministre,

Je suis toujours à votre entière disposition pour vous apporter mes suggestions et aussi mes remarques tant au niveau de la décentralisation que sur mon soutien pour vous aider à trouver des solutions viables, d’une manière générale, au délicat problème des Réfugiés.

Sur la décentralisation : des textes ainsi que des dispositions préalables sont tout d’abord nécessaires et avec votre accord je ne manquerais pas de vous soumettre nos points de vue en tant que Défenseurs des Droits de l’Homme.

Quant au problème des Réfugiés, permettez moi de vous soumettre ci-après, quelques propositions écrites et si certains points nécessitent des précisions je suis à votre agréable attention.

Il est vrai que le Gouvernement Djiboutien a décidé la clôture du Camp d’Aour Aoussa, et qu’une grande partie des réfugiés somaliens ont naturellement perçu les frais de libres rapatriements même si très peu auraient franchi la frontière vers la Somalie.

Quant aux Réfugiés Ethiopiens et Erythréens, ils auraient fui le Camp de peur d’être refoulés.

Actuellement le HCR délivre des cartes d’identité temporaires pour tous les Erythréens auparavant démunis, et pour 51 réfugiés « mandated » ce qui est très appréciable.

Par contre les 109 réfugiés Ethiopiens (52 heads famillies), qui avaient rempli les critères internationaux sur les réfugiés, et leur avaient donné droit à l’asile par le Gouvernement Djiboutien, en l’occurrence le Ministère de l’Intérieur, reste dans l’insécurité.

Il est difficile de comprendre la décision du HCR qui soutiendrait que le Gouvernement djiboutien serait revenu sur ses décisions antérieures et ce sans justifications officielles.

Il est vrai que les réfugiés qui avaient obtenu le droit d’asile des réfugiés, vivent en ville sans pièces d’identité temporaires et sont à la merci de la moindre rafles avec évidemment tous les risques que comportent une « reconduction » ou plus exactement l’expulsion vers le pays qu’ils ont fui par peur pour leur vie, par peur de la répression ;

– Conscient de votre volonté à trouver une issue à ces cas humanitaires ;
– Apprécions vos décisions de tempérer cette situation le temps de vous permettre de mieux la cerner dans l’intérêt de ces personnes fragilisées de par leur statut ;

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) ne peut que vous épauler dans vos recherches des solutions viables pour les 109 Ethiopiens et les 74 Erythréens du Camp d’Aour Aoussa.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) vous prie de bien vouloir demander officiellement au HCR ainsi qu’à la Communauté Internationale de nous assister à trouver un pays d’Accueil pour les réfugiés Ethiopiens et Erythréens du Camp d’Aour Assousa actuellement à Djibouti ville.

En attendant, je vous prie Monsieur le Ministre de bien vouloir accorder des pièces d’identité temporaires aux 109 Ethiopiens, en attendant la réponse d’un pays d’accueil.

Quant aux 74 Erythréens, je pense que le HCR semble disposé à régulariser leurs situations, néanmoins je vous serais reconnaissant d’accorder votre aimable attention à cette affaire.

Avec mes sentiments déférents et fraternels.
M. NOEL ABDI Jean-Paul