21/10/05 (B321-A) Pour quelles raisons, Aref a-t-il manifesté tant d’agressivité à l’égard de l’ARDHD et de son Président ? (Lecteur)

En commençant sa plaidoirie, Aref n’avait pas d’autre choix que de reconnaître les mérites de Jean-Loup Schaal, non seulement au service du Peuple djiboutien, mais surtout en sa faveur. Ce qui doit être un cas rarissime dans les annales de la justice pénale : l’avocat de la partie civile reconnaît les hautes qualités de celui qu’il va attaquer devant la Cour et dans le même domaine.

Mais pour quelles raisons, Aref a-t-il manifesté autant de haine à l’égard de Jean-Loup Schaal, en venant plaider en personne, ne se contentant pas de tirer les ficelles en sous main ? Sa plaidoirie ayant été de surcroît, d’un ennui mortel.

Je ne vois qu’une seule explication : le fait qu’AREF se sente (à juste titre) mal à l’aise d’avoir opéré un retournement à 180°, qui l’a fait passer de prisonnier politique, puis de prévenu d’escroquerie (rayé du barreau djiboutien et condamné à Djibouti pour ce motif), au statut de conseil du régime et des hauts dignitaires de la dictature.

L’ARDHD s’en était fait justement l’écho et c’était normal.

C’est comparable à la situation du traitre qui en veut particulièrement à ceux qui ont compris sa traitrise et qui la lui mettent sous le nez.

Au risque d’être prévenu d’injure ou de diffamation, je n’hésiterai pas à dire qu’il n’y aurait probablement pas eu de procès si Me AREF n’avait pas poussé les feux. Aurait-il pu être informé d’un complot pour faire fermer le site de l’ARDHD ? Je n’ai aucune preuve. Comme de nombreux documents ont été contestés lors du procès et qu’il a été confirmé que personne ne les avais jamais trouvés, en dehors de la partie civile : y compris les services informatiques spécialisés d’Interpol et de la Police française. On peut se poser des questions légitimes sur l’origine.

Machination contre l’ARDHD ? Tout est possible lorsque l’on connaît les pratiques illégales du régime djiboutien qui ne respecte rien et qui est aux abois en ce moment.

De toutes les façons AREF a commis une nouvelle erreur monumentale. Ce procès a été un tremplin médiatique pour exposer toutes les violations des Droits de l’Homme à Djibouti : ce ne sont plus des insinuations que l’on lisait sur les sites WEB. C’est officiel maintenant, puisque cela a été exposé publiquement devant une cour française (toture, corruption, …) ! Cela n’a servi ni les intérêts du Général, que le choix de Me Aref a plutôt affaibli (la Cour a semblé surprise de la situation) ni ceux de Guelleh, déjà fortement chahuté par l’affaire Borrel. Qui ne s’en réjouirait pas ?

Quant à Me Lachaux, il a fait « techniquement » son métier et rien ne saurait lui être reproché. Un de mes voisins s’est étonné qu’il puisse à la fois se présenter comme défenseur des Droits de l’Homme et avoir accepté aussi de plaider au nom du Général, dont le moindre des choses que l’on puisse dire, et c’est un euphémisme, est qu’il ne les a jamais défendus.. (les DH) !

Ce procès a ouvert les yeux de nombreux de Djiboutiens, qui s’interrogent maintenant sur le dépôt de plaintes internationales contre leurs bourreaux. Pouvait-on rêver meilleure contre-publicité contre le régime et les pratiques de Guelleh et de ses sbires.

Ce procès a eu aussi l’avantage de permettre à chacun de mieux connaître la double personnalité de Maître Aref. Amis de tous en façade, il est capable de faire l’inverse dans leurs dos. J’ai même cru comprendre qu’il était un informateur habituel et fiable de l’ARDHD sur les dérives du régime, alors qu’il négociait au même moment avec IOG, son retour en grâce, moyennant certainement des compromissions que je ne peux qu’imaginer. Qui a parlé de nouveau fou du roi, dans la foule ?

Une deuxième fois, j’ai l’impression que Me Aref a terni gravement son image personelle.

– D’abord placé sur un piédestal au rang de Défenseur international des Droits de l’Homme, il est devenu le Conseil de la dictature : excusez du peu !

– Aujourd’hui, passant de statut de Conseil de Guelleh, il devient celui qui a trahi ses amis et ses bienfaiteurs : excusez encore du peu !

Qui va le regarder encore sans un sourire de commisération ! Qui lui donnera encore le moindre crédit ! En dehors de ceux qu’il sert, je ne vois plus personne : l’opinion de la communauté djiboutienne, toutes tendances confondues, toutes ethnies confondues, y compris les Afar, est unanime. Aref a trahi, ce qui est grave chez nous, les valeurs les plus sacrées de notre culture : l’amitié, la fidélité et la reconnaissance.

Et c’est à nous qu’il revient désormais de montrer qu’il n’est pas représentatif de notre culture ni de nos valeurs et que nous le rejetons pour ces raisons.

Mon message a pour objet de confirmer, si besoin en était, au Président de l’ARDHD, que nous sommes différents d’AREF, que nous ne partageons pas sa façon de se comporter et que nous refusons l’opprobre qu’il nous fait indirectement endosser.

Je sais que je ne suis pas le seul à le faire. Les témoins l’ont déjà fait publiquement ! Les nombreux djiboutiens présents au procès l’ont fait aussi.