22/10/05 (B321-A) Précisions d’Abdallah Deberkalleh à propos des témoigages produits contre lui par Me Aref, le 18 octobre au Tribunal correctionnel de Paris.

Chers amis de l’ARDHD,

Comme vous le savez, je suis fier d’avoir eu l’occasion de témoigner devant un Tribunal français et d’avoir été autorisé par le Président à m’exprimer longuement sur le génocide qui s’est déroulé à la frontière avec le Somaliland et que j’ai dénoncé avec force détails, balayant les questions insidueuses de Mes Aref et Lachaux.


Abdallah Deberkalleh, en compagnie d’un jeune berger Afar.
Région Afar
Pour me contrer, « mollement » d’ailleurs, car il savait que l’histoire est absolument authentique, Me Aref avait pris la peine d’apporter des témoignages contre moi plus une demande internationale d’enquête : ce n’est pas le détail !

Mais tout cela est de la poudre aux yeux !

1 – Prenons les deux témoignages qui ont été présentés à la Cour et qui disent que ce massacre n’a jamais eu lieu ! Même AREF en connaissait l’existence ! Comme l’a fait remarquer avec talent, le bâtonnier Calatayud qui assurait la défense de l’ARDHD, ces deux témoignages reprennent mot pour mot les mêmes termes, à l’exception de la dernière phrase qui implore Dieu tout puissant dans l’une et qui ne l’implore pas dans l’autre. Petite différence de croyance, c’est tout !

Maintenant, je vais vous expliquer le fond de l’affaire :
Inutile d’insister sur la « traîtrise » de deux proches cousins : le sergent-chef Gaas et l’agent du S.D.S. Youssouf Mohamed Deberkalleh. Il est évident qu’ils ont été contraints par la force, les pressions et les menaces, non pas de témoigner contre moi, ce qu’ils n’auraient jamais accepté, mais simplement de signer une déposition.

Qui peut avoir eu cette idée et l’autorité morale pour le faire ?

Ce ne peut venir que de la part d’un officier supérieur, probablement à l’Etat-Major et tout le monde pourrait comprendre de qui il s’agit, même si je ne le désigne pas par son nom, car il y a un délibéré en cours… Cela m’étonnerait quand même qu’il ait pu avoir cette idée tout seul …

Il a du être aidé par Youssouf Moutona, qui est le député de ma région (Les Mablas, région Nord de Tadjourah) et avec lequel, je partage aussi des liens de parenté.

Sans ne vouloir vexé ces trois cousins, je peux dire que leur niveau de français ne leur aurait pas permis d’écrire et probablement de comprendre ce qu’ils ont signé : ce n’est pas de leur faute, mais ils n’ont pas eu la chance de suivre l’enseignement. A qui la faute ? Gouled ?

Ne nous attardons pas sur leur cas, car tous ceux qui subissent le régime à Guelleh, savent que le niveau de menace est telle que l’on ne peut pas refuser de signer une déclaration. Ce n’est pas Ali Iftin qui me dira le contraire, puisque lui-même, sachant que la vie de ses enfants était en jeu, avait été contraint de signer un faux témoignage, qu’il a dénoncé le lendemain de son arrivée en terre de liberté.

Ces témoignages sont un signe positif pour moi. Ils montrent que Guelleh est aux abois. Il n’a rien trouvé et il a été contraint de menacer mes trois cousins, pour mettre quelque chose dans le dossier. Cela ne semble pas avoir beaucoup impressionné le Président du tribunal, qui devrait avoir compris la « ficelle »

Pour ceux qui n’ étaient pas au Tribunal, j’ajouterai que j’ai regardé Me Aref dans les yeux en parlant de ce génocide. Il n’a pas insisté et il a baissé les yeux, laissant transpirer son embarras, car il savait bien que nous avions parlé et qu’il avait promis de m’aider à faire sortir cette affaire de l’ombre dans lequel elle a été plongé.

2 – Mandat d’arrêt international contre moi.
Ah la belle plaisanterie. A la fin de l’audience, j’ai compris que je n’étais pas le seul, puisqu’Ali Iftin serait aussi sous le coup d’une procédure pour terrorisme, détention d’armes, atteinte à la sûreté de l’Etat et que sais-je encore. Allez-y les petites mains de Guelleh, ajoutez-en tant qu’il vous plaira ! C’est gratuit et cela nous amuse.

Car Guelleh, en dénonçant unilatéralement les accords de coopération judiciaire avec la France, n’a même pas pensé que ces soi-disant mandats d’arrêt internationaux, perdaient toute valeur… Mais c’est cela qui montre que le régime est au bord du gouffre et qu’il pratique la fuite en avant pour gagner quelques jours … pas beaucoup plus. Cela sent la fin !

On a monté contre moi, de toutes pièces, et dans la plus grande précipitation, synonyme de maladresse, un mandat d’arrêt international. Plaisanterie qui me ravit, car je sais que mes propos inquiètent Guelleh au plus haut point. Quel pays lui a répondu d’ailleurs : Yémen, Ethiopie, Erithrée ? Aucun voisin, même, ne le prend plus au sérieux !