29/10/05 (B322) A lire une voix sur l’immigration : Un troupeau sans berger. (Info correspondant)

Copyright © 2005 Notre Voie. Droits de reproduction et de diffusion réservés. Distribué par AllAfrica Global Media (allAfrica.com).


Notre Voie
(Abidjan)

OPINION

28 Octobre 2005

Publié sur le web le 28 Octobre 2005



By Dan Opeli

L’immigration clandestine pose un problème central : la grande misère qui frappe les populations des pays sous-développés.

Pour y échapper, plusieurs citoyens du Sud rêvent d’aller dans les pays du Nord, l’Eldorado, à leurs yeux. Mais les conditions légales d’accès à cet « Eden » sont si difficiles à satisfaire que des milliers optent pour la voie irrégulière. Et, que ce soit aux portes des Etats-unis pour les populations de l’Amérique du Sud, du centre et des caraïbes ou de l’Europe pour les Africains, c’est une aventure périlleuse. Les candidats à l’immigration n’en ont cure. pour beaucoup d’entre eux « périr » en Afrique, lieu aride, ou périr à l’entrée des pays où ils espèrent trouver des « prairies vertes », c’est blanc bonnet, bonnet blanc.


Péril pourtant inévitable.


Pour le plus gros lot du troupeau, non seulement l’accès à la « prairie verte » est impossible, mais aussi, dans les pâturages de transit, les bergers n’entendent pas se laisser envahir par des brebis qui ne sont pas les leurs. Le bâton, l’abandon dans le désert marocain avant de les faire retourner dans les pâturages asséchés du Sénégal, du Mali, du Cameroun. Ici encore aucun berger ne vient accueillir le troupeau.


Aucun maître ne donne de la voix pour tancer les violences. Aucun maître ne montrera d’autres enclos. Aucune réaction officielle des pays d’origine. Un troupeau sans maître, sans berger. C’est ça l’Afrique des contradictions. Des compatriotes sont jetés dans le désert sans eau et sans nourriture, certains sont morts tués par balle.


Et c’est le mutisme.


Pourtant, qui mieux que Abdoulaye Wade est prolixe quand on détruit des baraques, habitées par des Africains autour d’un camp militaire d’Abidjan pour des raisons de sécurité. Tout juste parce que les maîtres de l’Elysée veulent faire de la Côte d’Ivoire ce pays d’accueil des émigrants dont ils ne veulent pas. Ce n’est pas demain l’aurore pour ces Africains clandestins. Tant que d’autres pays africains comme le Gabon ou Djibouti rapatrieront aussi d’autres africains, quand des pays comme le Mali et le Burkina Faso éprouveront le plus grand plaisir à voir leurs ressortissant partir pour rapatrier des sommes d’argent pour le budget national.