04/11/05 (B323) De la Légion d’Honneur pour certains officiers qui ont exercé des commandements dans les Forces armées à cette époque à la Légion d’Horreur pour les victimes civiles des militaires et pour leurs familles.

Nous avons reçu deux listes des victimes civiles recensées entre 1990 et 1999, qui nous ont été remises par des responsables de l’opposition djiboutienne. Il s’agit des victimes civiles, tombées sous les balles des Forces armées djiboutiennes, torturées par des militaires ou violées par des militaires et des officiers.

La liste N°1 concerne le Nord, elle est disponible en téléchargement (PDF) : (330 Ko)

Au total :

– 239 civils ont été tués par les forces militaires,
– 16 femmes violées par les militaires, (Par respect pour elles et pour leurs familles, les noms ont été occultés)
– 13 civils torturés par les militaires
– 6 civils présentant un handicap physique lourd, suite à la torture,
– 29 civils blessés par les militaires,

La liste N°2 concerne les massacres du 20 février à la frontière Somalilando-djiboutienne où 60 vieillards et blessés ont été abattus à bout portant et de sang froid, sur ordre de l’Escale et des officiers supérieurs, (Source Abdallah Deberkalleh) elle est aussi disponible en téléchargement (PDF) : (151 Ko)

La liste N°1 est limitée aux noms de ceux qui souffrent de lourds handicaps irréversibles, du fait de leur blessure ou des séquelles des tortures.

Elle ne liste pas les handicaps psychologiques qui sont légions .. d’horreur.

Les membres de l’Association ont reçu souvent la visite de ces anciens torturés qui présentent des marques et des séquelles psychologiques qui ne disparaîtront jamais. En dépit des soins attentifs des services sociaux locaux, les consultations de psychiatres et de psychologues bénévols, entièrement dévoués, ne suffit pas toujours à éradiquer les effets de la cruauté de certains officiers djiboutiens.

Ils sont marqués à vie par les horreurs qu’ils ont subies.

Combien de ces femmes et de ces hommes n’arrivent toujours pas à se regarder dans un miroir, après ce qu’ils ont subis ?

QUI COMMANDAIT CES OFFICIERS, CES SOLDATS DE LA MORT, DE LA HONTE ET DU DESHONNEUR ?

QUI DONNAIT LES ORDRES ?

Extrait de la biographie d’un militaire, publié par La Nation :

« A partir de 1989, avec le grade de lieutenant – colonel, il a continué de démontrer sa maîtrise du commandement militaire en cumulant les responsabilités de chef du groupement centre, (…) des postes de Damerjog et de Loyada, (…) »

Toute ressemblance avec une personne existante serait vouée à l’échec. Mais avons nous quand même trouvé un début de piste ?

Les questions sont posées et nous attendons que des plaintes soient déposées, pour que la recherche des responsables et des coupables commencent véritablement. Cela ne devrait plus tarder ….

Victimes, parents des victimes, il est temps de demander réparation et de faire citer vos bourreaux devant les justices européennes, nord américaines et internationales. C’est à ce prix que nous mettrons un terme aux violations des Droits de l’Homme, aux exécutions sommaires, aux viols et à la torture à Djibouti.

Il n’y a plus à avoir peur de l’ogre. Il arrive au bout du rouleau.

Le procès du 18 octobre a eu l’avantage d’exposer pour la première fois, devant un tribunal français, la torture, les viols, les massacres et la corruption à Djibouti. Ce n’est qu’un début et il faut profiter de cet élan, pour aller plus loin et pour obtenir que les responsables soient jugés pour leurs crimes. Certains viennent déjà de le faire et on en entendra parler dans les semaines qui viennent.