04/01/06 (B331-B) Le FRUD a-t-il déclaré la Guerre au régime de Guelleh ? (Info transmise par un lecteur)

Lien avec la dépêche originale : http://www.tchad-info.net/articles/voir_art.php?idart=1886 (Tchad info)

02/01 :Djibouti: L’introuvable paix

Certains conflits en Afrique (Soudan), en Asie (Indonésie) et même en Europe (celui de l’Irlande, le plus sanglant du continent depuis la deuxième guerre mondiale) trouvent un dénouement porteur d’espoir en cette année 2005

A Djibouti, le régime ou plutôt le président de la république Ismaïl Omar Guelleh refuse la voie de la paix en violant le cessez le feu observé par toutes les parties depuis 2000 (par l’assassinat des deux membres du FRUD le 31 Mars 2005) et en foulant aux pieds l’accord de paix signé le 12 mai 2001.

L’alliance des républicains pour le développement (ARD) a dénoncé l’accord de paix le 25 Septembre 2005 par la voix de son président Ahmed Youssouf Houmed qui a succédé au regretté Ahmed Dini.

Le régime s’est refusé à toute application de cet accord et a même détourné certaines de ses clauses relatives à la décentralisation.

L’intransigeance du chef de l’état Djiboutien s’explique par la nature clanique du pouvoir qui n’incite pas à des concessions et par la présence de bases militaires françaises et américaines qui alimente son attitude radicale stigmatisée par une ONG dans un rapport classant les pays membres des NU suivant leur contribution à la paix. Le GRIP (groupe de recherche et d’information sur la paix) basé à Bruxelles a classé Djibouti au 150éme rang après l’Irak pour l’indice de contribution à la paix dans le monde ( voir Géo septembre 2005).

Hormis la figure omnipotente d’Ismaïl Omar Guelleh qui exsude la haine, la violence et la guerre, aucune autre voix n’est audible. La question de paix étant l’affaire de tous, on aurait aimé entendre des personnalités qui ont sacrifié les meilleurs moments de leur vie comme Omar Elmy, Adan Robleh, Jean Marie, Mohamed Adoïta, Ismael Ibrahim qui se trouvent embarqués dans le wagon arrière du pouvoir.

La dénonciation de l’accord par l’ARD (soutenu par les autres partis d’opposition), le renforcement du FRUD qui vient de tenir un séminaire dans le nord de Djibouti et le regain des activités sociales durement réprimées (faisant un tué le 25 Octobre 2005) et en train de sonner le glas de la paix civile et sociale.

Une seule poutre disent les chinois ne suffit pas à maintenir un immeuble.

Le pays est doté d’une structure fragile , quelques secousses peuvent provoquer des répercussions désastreuses.

Ni l’acquisition des MIG23 à la Biélorussie, ni l’achat de substances chimiques ne peuvent constituer un rempart infranchissable contre la volonté légitime à résister contre les injustices les plus criants.

SEMINAIRE DU FRUD DANS LE NORD DE DJIBOUTI
12, 13, 14 Septembre 2005

Une réunion importante du Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie s’est déroulée du 12 au 14 Septembre 2005 dans le maquis situé au Nord du pays où militants, combattants et dirigeants ont pu discuter de l’état de leur organisation et de la situation politique de Djibouti.

Le séminaire fut l’occasion pour les participants de commémorer le 14ème anniversaire de la création du FRUD dont les plus anciens luttent depuis 30 ans et certains nouveaux ont à peine 18 ans. Ces résistants inscrivent leurs actions dans la continuité des luttes pour la démocratie menées à Djibouti, avant et surtout dans le cadre de FRUD depuis sa création en Août 1991.

Les participants n’ont pas manqué de souligner l’impasse totale dans laquelle se complait l’Etat djiboutien, le blocage politique auquel fait face le pays, et la situation de ni paix, ni guerre dont souffre la population.

Les combattants et militants se sont félicités :

-de la pertinence des résolutions des assises du 4 et 5 Mars 2002 et de la conférence de Bruxelles du 13 et 14 Juillet 2002 qui ont permis d’assurer la continuité historique de FRUD tant du point de vue de sa ligne politique que de sa structure organisationnelle .

-du renforcement de l’organisation après une période difficile par l’arrivée de plusieurs dizaines de jeunes et par l’adhésion d’une bonne partie de la population à sa ligne politique,

-des convergences des partis d’opposition légalisés réunis au sein de l’U.A.D avec le FRUD sur l’impossibilité de changement par les urnes à Djibouti

Ils ont condamné l’assassinat de deux membres du FRUD le 31 Mars 2005 par l’armée qui a reçu ordre de ne pas faire des prisonniers et qui continue les ratissages contre les civils et les combattants

Les participants au séminaire ont lancé un appel :

–A la population pour qu’elle prenne la mesure de la gravité de la situation que fait courir un Président irresponsable au pays et à la région en choisissant l’option de la guerre illustrée par le refus d’appliquer l’accord du 12 Mai 2001, par l’assassinat des membres du FRUD, par les offensives militaires, par les arrestations arbitraires des civils dans les zones de conflit.

–Aux militants et aux sympathisants du FRUD pour qu’ils renforcent leur organisation pour favoriser une véritable alternative à Djibouti

–Au rassemblement des forces démocratiques et à l’intensification des luttes multiformes contre la dictature de Guelleh.