20/01/06 (B333-B) LDDH : communiqué de la FIDH sur la Présidence de l’UA et l’extradition d’Hissen Habré.


Le Président

DIFFUSION D’INFORMATION
DU 19 JANVIER 2005

SUR UN EXTRAIT DU
COMMUNIQUE DE LA FIDH


La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) vous soumet les deux premiers point sur :

1. la présidence de l’UA ;

2. l’affaire Hissène Habré.

M. NOEL ABDI Jean-Paul
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Sixième Sommet de l’Union africaine à Khartoum
L’Union Africaine doit se prononcer sur les graves violations des droits
de l’Homme perpétrées sur le continent et exhorter les Etats à lutter
contre leur impunité.

Paris, le 17 janvier 2006 – A quelques jours de l’ouverture de la 6ème conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), qui doit se tenir du 23 au 26 janvier 2006 à Khartoum (Soudan), la FIDH exprime ses préoccupations sur un certain nombre de questions à l’ordre du jour du sommet : le renouvellement de la présidence de l’UA, l’affaire Hissène Habré, la mise en place de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples et les nombreuses violations des droits de l’Homme commises sur le continent.

Sur la présidence de l’UA
La FIDH exprime ses plus vives inquiétudes quant à la candidature de la République du Soudan à la présidence de l’Union Africaine, qui doit être désignée au cours du sommet à Khartoum, compte tenu des graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme commises au Darfour depuis 2003. Ces exactions sont commises en premier lieu par les forces gouvernementales comme le confirme le rapport de la commission internationale d’enquête du Haut commissariat aux droits de l’Homme rendu public le 25 janvier 2005. Ces violations sont contraires aux objectifs de promotion de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de protection des droits de l’Homme de l’organisation panafricaine.

La FIDH rappelle à cet égard le refus des autorités soudanaises de se conformer à leurs obligations internationales ainsi qu’aux décisions et résolutions de l’UA, du Conseil de sécurité des Nations unies, et de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) exigeant notamment des autorités de Khartoum qu’elles respectent les accords de cessez le feu, qu’elles mettent fin aux exactions commises à l’encontre des populations civiles et qu’elles coopèrent pleinement et inconditionnellement avec le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) afin de traduire en justice les auteurs de crimes internationaux perpétrés au Darfour.

Par ailleurs, le Soudan, à l’instar de la Libye lors de la 5ème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA de Sirte (Libye), n’a pas permis l’organisation du forum des organisations non gouvernementales (ONG) qui précède normalement les sommets de l’UA. Ce refus des autorités soudanaises contrevient à la reconnaissance par l’UA du rôle essentiel des ONG dans la promotion et la protection des droits de l’Homme sur le continent.

Sur l’affaire Hissène Habré
En application des principes fondateurs et des objectifs de l’UA et notamment des articles 3 et 4 de son Acte Constitutif qui consacrent la protection des droits de l’Homme et le rejet de l’impunité, les chefs d’Etat et de gouvernement africains doivent exhorter le Sénégal à extrader Hissène Habré, ancien président et dictateur tchadien, vers la Belgique, pour y répondre d’accusations de torture et de violations massives de droits de l’Homme.

La FIDH, ses ligues affiliées africaines et une centaine d’autres ONG africaines indépendantes se sont prononcées, notamment via une résolution du Forum des ONG pour la préparation de la 38ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples prise en décembre 2005 et une recommandation du Forum des ONG de la CEDEAO adoptée en janvier 2006, pour cette extradition afin de permettre le droit à un procès équitable et le droit à la justice pour les victimes, conformément aux dispositions garanties par le droit international des droits de l’Homme.

L’extradition d’Hissène Habré constituerait un acte décisif dans la lutte contre l’impunité des auteurs de violations massives des droits de l’Homme et montrerait, pour le 25ème anniversaire de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, l’attachement des chefs d’Etat et de gouvernement africains à cet instrument.