24/01/06 (B334-B) UDT : communiqué sur les nouveaux harcèlements contre les syndicalistes et appel à la Communauté internationale pour agir contre l’escalade de la répression constatée depuis 1995.

Djibouti, le 24/01/2006

COMMUNIQUE

L’UDT constatait depuis le mois d’août 2005 la disparition de ses correspondances au niveau de la poste de Djibouti et dans certains cas la substitution des contenus des correspondances par des documents semblables aux notre mais falsifiés. Ce fut le cas pour la plainte que l’UDT avait adressé au BIT sur les licenciements massifs des responsables et militants syndicaux du Port. La plainte signée par le secrétaire général de l’UDT a disparu de l’enveloppe et c’est une fausse plainte qui est introduite à la place.

Ce faisant, nos soupçons se confirment le matin du dimanche 22 janvier 2006.

Deux officiers du renseignement généraux débarquent à la poste de Djibouti la journée précitée. Ils interpellent le camarade HASSAN CHER HARED, secrétaire aux relations internationales de l’UDT et secrétaire général du syndicat des postiers de djibouti.

Il se fait auditionner de 9 heure 30 à 13 heure dans les locaux du RG par des officiers.

Le RG l’accusait d’un seul grief, d’avoir traité et envoyé les dossiers de candidatures des trois camarades syndicaux à la représentation de MASHAV (Centre pour la Coopération Internationale) à Addis-Abeba. Compte tenu que l’UDT entretient des relations depuis 1996 avec Histadrut, la centrale syndicale israélienne affiliée à la CISL comme l’UDT, fait bénéficier aux cadres de l’UDT presque chaque année des formations professionnelles et syndicales dispensées par l’Institut International de l’Histadrut.

Rappelons à cet égard que dans une mosquée où était présent lors d’un prêche le vendredi 24 septembre 2004 notre secrétaire général, ADAN MOHAMED ABDOU, le prêcheur avait accusé l’UDT d’être un relais sioniste et c’était en vue de provoquer une vindicte populaire à son égard.

Les officiers du RG lui apprennent qu’il risque d’être jugé pour atteinte à la sûreté de l’état et intelligence avec une puissance étrangère belligérante mais qu’il est relâché actuellement grâce à la clémence de la haute magistrature du pays.

Donc, nous assistons à Djibouti, depuis 1995, à une aggravation dangereuse des violations des droits syndicaux et humains, avec comme moyens de répressions : la mise forcée dans la précarité totale des dirigeants syndicaux, harcèlements policier des syndicalistes jusque dans leurs familles, la condamnation comme un délit pénal les grèves des travailleurs ; en dernier date celui du Port, la comparaison à une atteinte à la sûreté de l’état certaines activités syndicales et etc.

En raison de l’évolution très alarmante de la répression à l’encontre des syndicalistes et des défenseurs des droits humains, économiques, sociaux et culturels à Djibouti, nous appelons les organisations syndicales internationales comme celles de défense des droits humains ainsi que les instances onusiennes compétentes en la matière à y accorder un regard particulier.

Secrétaire général de l’UDT
ADAN MOHAMED ABDOU