09/03/06 (B340-B) Fidèle à ses traditions de soutien à Guelleh et de retardement du dénouement de l’affaire Borrel, le Gouvernement français aurait-il pu avoir demander une nouvelle fois au Procureur de la République de « jouer la montre », pour retarder l’échéance de la vérité ? (AP)

PARIS (AP) — Le parquet de Paris a fait appel de la décision d’instruire la plainte déposée par Elisabeth Borrel, veuve d’un magistrat mort à Djibouti en 1995, pour "pressions sur la Justice", visant le ministère des Affaires étrangères, a-t-on appris jeudi de sources judiciaires.

Le 2 mars 2006, la doyenne des juges d’instruction de Paris a estimé recevable la plainte de Mme Borrel contre le Quai d’Orsay, malgré les réquisitions contraires du parquet prises en août 2005.

Le 29 janvier 2005, le Quai d’Orsay avait regretté l’expulsion de six coopérants français de Djibouti avant d’annoncer qu’une copie du dossier inst ruit à Paris sur la mort de M. Borrel serait transmis "prochainement" à la justice djiboutienne.

La veuve du magistrat, décédé dans des conditions suspectes, a déposé plainte en février 2005, considérant que cette annonce, faite dix jours avant que la juge d’instruction française ne soit saisie officiellement de la demande d’entraide judiciaire émise par Djibouti, pouvait être interprétée comme des "pressions sur la justice".

La juge d’instruction, Sophie Clément, a refusé par la suite de communiquer le dossier d’instruction à son homologue djiboutien.

Bernard Borrel a été retrouvé mort et brûlé le 19 octobre 1995 face à l’Ile du Diable à Djibouti. Elisabeth Borrel soutient que son mari a été assassiné et accuse le président Ismaël Omar Guelleh d’être le commanditaire du crime.

Une version fermement contestée par Djibouti, où des premières investigations entreprises après la découverte du corps du magistrat ont conclu à son suicide. La thèse est appuyée par les prem iers juges d’instruction français mais mise à mal par de nouvelles expertises médico-légales qui concluent au meurtre de M. Borrel.

AP