09/03/06 (B340-B) Radio-Trottoir : la Campagne électorale la plus ennuyeuse dans toutes les annales djiboutiennes. Pas d’enjeu : les résultats sont décidés au Ministère de l’Intérieur. Pas de motivation : personne n’y croit !

En direct du Groënland !

Radio trottoir a suivi pour les lecteurs de l’ARDHD, une émission du Groenland, sur un résumé de la fin de
la campagne des régionales de Djibouti.

Avec l’assistance de l’équipe du Sun
de l’hiver, les cameras invisibles n’ont pu que constater la froideur de la
campagne. C’était vraiment fade pas, sans aucun goût et force a été de constater que le chamelier était sans
chameau.

Grâce à son chef de cabinet M. Ali Guelleh, les Djiboutiens ont
pour une fois une belle image du Président du RPP : le fou de chamelier
croit tirer son chameau de tête, croit que son chameau est derrière lui,
alors que le pauvre chamelier ne tire au dessus de son épaule qu’une grosse
corde qui traîne par terre, sans chameau au bout.

Le chameau de tête et le reste du troupeau ont
déjà pris le large.


Dessin Roger Picon

Un chamelier sans bétail et des cartes d’électeurs sans électeurs (d’après Gabayo et Arnaoud), les 99% d’abstentions sont garanties. .

Autre épisode de la campagne.

SE. KH après l’ouverture de la Journée de la
Femme s’était rendue, à la maternité de Dar El Hanan accompagnée de Miguil
son associé l’hyène matinale et de Madame Aïcha Ministre de la Femme un peu
trop rondelette depuis sa promotion, avec un gros ventre de 9 mois, est-ce
vrai ou est-ce une impression ?

Dans tous les cas Madame la Ministre peut se
payer 15 000FD par nuit. Les pauvres habitantes de Djibouti font appel à une
accoucheuse de la famille car sinon leur bébé risque d’être réquisitionné en
cas de non paiement et normalement les dépenses occasionnées sont facilement
amorties avec la vente de l’enfant ?

N’est-ce pas?

Tout est à décentraliser même la vente des enfants? Fin de la campagne. 


REGIONALES ET COMMUNALES  2006 :

Un crime contre la vertu

CIYAARI WAA GALIN  DABE
(Les jeux  sont pour après)
 
Jamais une campagne électorale, même du temps du parti unique n’a été aussi
 insipide : pas d’affiches ou presque, si peu de meetings et concours
d’orateurs, aucune sensibilisation digne de ce nom d’un électorat qui n’a
jamais  été aussi et autant méprisé qu’en cette occasion.

En tout et pour tout quelques feuilles intérieures que personne ne lit  dans
les journaux publics, quelques spots publicitaires pourtant révélateurs pour
qui y prête attention.
A défaut d’être décentralisée, Djibouti se serait-elle dépolitisée ?

Renseignement pris et comme il fallait s’y attendre, instructions ont été
données en ce sens au plus haut niveau.
Comment pouvait-il en être autrement ?

En effet, la coalition qui regroupe les partis des différentes listes en
lice comme l’indique sa dénomination a, pour activités politiques,
économiques, sociales et culturelles le soutien à un homme : le Président !
Lequel, a ordonné un double commandement : « qu’un culte me soit
publiquement rendu par tous »
Commandement religieusement observé comme en témoignent les salamalecs sur
lui des candidats ou obligés de toutes couleurs (orange, vert, blanc.) et
régions confondues, qui défilent tous les soirs lors des spots
publicitaires.

Ce qui a fait dire à une perspicace et avisée croyante : « Innalillah, way
ku wada saliyan ! .

Le deuxième commandement « que la campagne soit aseptisée !

«
Et elle l’est à ce jour !

Une chose est sûre cependant : la machine bien huilée du R.P.P a déjà élue
les conseillers et présidents des assemblées et conseils régionaux ainsi que
le « maire » de Djibouti.
Cela a été décidé dans deux mabrazs feutrés de la capitale, quartiers
généraux du R.P.P d’où est planifiée la véritable campagne.

Le R.P.P est cette fois réellement en mauvaise posture.
Il a prévu pour appâter ses proies de lâcher du lest et quelques miettes aux
personnages de ce qui sera sans doute sa dernière ouvre de producteur,
prédateur, metteur en scène et acteur principal de comédie funeste.

Et les questions que tout le monde se pose sont les suivantes :

– Le R.P.P Hambeyera -t-il est une région ? Ce serait risqué, ça pourrait
faire tâche d’huile !
– Si oui à qui ?

– Et les laissés pour compte ? Quelle crédibilité garderont-ils dans la
majorité pré résidentielle ?
– Ne Hambeyera-t-il pas ?

Les paris sont ouverts.
Cette brève exégèse du discours sacralisé  tente d’apporter une réponse
(parmi d’autres) aux légitimes interrogations de nos compatriotes.
Un élément de réponse nous  est apporté par  deux édito dans « La Nation ».
 

Le  titre du premier édito intitulé « des électeurs indécis »est éloquent.

Mais même le titre est anecdotique par rapport à la teneur de l’édito qui commence  par s’interroger :« les djiboutiens se désintéressent-ils de la décentralisation ? » ont-ils réellement compris les enjeux du vote ? » 

Pour être ainsi autorisé à  penser et prédire dans un journal officiel que l’ « on enregistrera un fort taux d’abstention » , il faut être d’un milieu autorisé comme l’a dit un humoriste célèbre.


Dessin Roger Picon

L’édito, oracle, avance même quelques chiffres :

  • « exception faite d’Arta où près de 60% de carters d’électeurs ont été retirées
  • toutes les autres régions connaissent le même désintéressement avec un pourcentage de retrait qui se situe autour de 20% à 25% et selon les indications fournies par le ministère de l’intérieur,
  • moins de 10% de cartes retirées à Obock »

 

Dubitatif, l’éditorialiste continue de s’interroger « les partis en lice
ont-ils de véritables programmes ? » et tente une explication « le manque de
charisme des leaders, l’absence de l’Opposition. »
On se rapproche de la réalité, car en effet, nos compatriotes sont
parfaitement conscients des enjeux et ne s’intéressent qu’à l’épilogue de ce
qui n’est pour l’heure qu’une comédie.

Les partis en lice n’ont effectivement pas de programme. autre que le
soutien à un homme qui est président d’un parti qui lui, a un programme
qu’il n’applique jamais : l’usine d’eau minérale « il janno », qu’est-elle
devenue ?Hors service !

Et l’école hôtelière d’Arta ? Créée par son oncle et
prédécesseur  et en veille depuis, pourquoi n’a-t-elle pas été réactivée
durant son sextennat ? Et à Obock ?

Le gypse, la perlite et le tourisme subitement devenus la priorité du parti qu’il préside,
pourquoi ont-ils attendus cette élection-là pour faire l’objet d’un
programme officiel ?

A qui veut-on faire croire que ce qu’un Etat fort et puissant pendant trente
ans  et  qu ‘un conseil régional (in)existant depuis un sextennat  a été
incapable de réaliser , des parures d’institutions régionales sans budget
prédéterminé( en pourcentage) ni pouvoir décisionnaire pourraient le faire ?

Provocateur, un autre édito dans le même journal daté du 6 mars ose titrer :
« la liberté de choisir » attire notre attention.

Citant le chef de cabinet du président et le ministre de l’agriculture tous
les deux en campagne, le premier pour le compte de l’U.M.P et accessoirement
de F.R.U.D et le second pour le compte du L’U.M.P. et surtout du R.P.P  Tous
les deux rivalisant de louanges et you-yous  pour s’accaparer les faveurs de
lui ( et elle.)
Pour en revenir à ce titre provocateur qui aurait du se terminer par un
point d’interrogation.


C’est précisément parce que le peuple djiboutien n’a toujours pas la possibilité de choisir ses dirigeants que l’opposition a appelé au boycott démocrate de cette farce. SI le peuple avait eu un véritable  choix, deux frères de la même mouvance têtes de  listes concurrentes ne lui aurait pas été imposé dans la  dans la même ville.Sans parler de l’élimination décidée en haut lieu  de listes « indépendantes » à Arta, Tadjourah, et d’une tête de liste à Balbala.

Dessin Roger Picon

Tout cela démontre que les dés sont pipés.

Toutes les voies de recours ayant
déjà été épuisées,  quel recours reste-t-il aux futures victimes des fraudes
?

C’est pourquoi l’opposition appelle au boycott démocrate pour que triomphe
la Démocratie, la Justice, le Droit et la Vérité !
Tout cela explique et éclaire la cohérente démarche qui est la nôtre et nous
amène à laisser le mot de la fin à un proverbe somali : »
Geel   caruri qaadey ma dheera ! »