17/03/06 (B342-A) Le Parlement européen dénonce l’impunité des ex-dictateurs africains (AFP)

Le Parlement européen a dénoncé jeudi dans une résolution l’impunité dont continuent de jouir d’anciens dictateurs africains, et demandé qu’ils soient traduits en justice sans plus tarder.

Dans ce texte, les eurodéputés relèvent que « plusieurs anciens dictateurs africains, en particulier Charles Taylor (Sierra Leone), Mengistu Haïlé Mariam (Ethiopie) et Hissène Habré (Tchad) et leurs complices coulent aujourd’hui des jours paisibles en toute impunité ».

Ils appellent en conséquence l’Union Africaine « à engager des actions concrètes contribuant, au niveau régional, à lutter contre l’impunité », à « développer ses institutions pénales », et à « organiser une meilleure coopération judiciaire entre ses membres et avec les autorités d’autres continents pour réduire l’impunité des crimes contre l’humanité » en Afrique.

Ils invitent aussi « le Sénégal à garantir à Hissène Habré un procès équitable en l’extradant vers la Belgique faute d’alternative africaine », et le gouvernement du Nigeria à déférer « sans tarder Charles Taylor devant le tribunal spécial pour le Sierra Leone ».

Hissène Habré, accusé de violations des droits de l’Homme sous son gouvernement au Tchad de 1982 à 1990, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par la justice belge. La justice sénégalaise s’étant déclarée incompétente, le Sénégal avait saisi l’Union africaine qui a décidé fin janvier de « privilégier une solution africaine ».

Charles Taylor vit en exil dans le sud du Nigeria depuis qu’il a quitté le pouvoir en 2003 et qu’il est inculpé par le tribunal spécial de Freetown de crimes de guerre pendant le conflit en Sierra Leone (1991-2001).

Quant au colonel Mengistu, il bénéficie toujours de l’asile politique au Zimbabwe, rappellent les eurodéputés dans leur résolution. Le procès du colonel Mengistu, dit le « Négus rouge », qui a fait disparaître des dizaines de milliers d’Ethiopiens pendant son règne de 1974 à 1991, se déroule par contumace en Ethiopie.

_________________________ Note

Ca se resserre autour des anciens dictateurs.

L’étau se resserre autour des anciens dictateurs, qui bénéficiaient jusqu’à présent d’une tranquille retraite assortie d’une sorte d’immunité tacite, accordée par les pays occidentaux.

Les choses sont en train de bouger. Le CIDE (Comité International des Dictateurs en Exercice) (organisme imaginaire, inventé par l’ARDHD) devrait s’en préocuper. Guelleh semble l’un des plus exposés, d’autant plus que nous imaginons mal que l’Affaire Borrel puisse s’arrêter en si bon chemin.

Nos voyants attitrés, prévoient même une relance d’activité pour la fin avril …