24/03/06 (B342-B) Pladoyer pour la Liberté. Comme au premier tour, tournons le dos aux élections falsifiées de Guelleh.. (Lecteur)

Vendredi 24 mars, tour électoral de faux et d’usage de faux à Djibouti


Roger Picon

Ce vendredi 24 mars 2006 est projetée à Djibouti la suite et fin d’une parade dite des élections régionales et communales boycottée par tout Djibouti. Le premier tour a tenu ses promesses, affichant une abstention des deux tiers des inscrits.

Il reste au deuxième tour d’offrir à Djibouti et à toute l’Afrique de détenir le taux le plus haut au monde du refus d’un artifice électoral. A l’inverse, aller « voter » dans le plan gouvernemental sonne comme la démission de la conscience citoyenne.

Si les fraudes interdisent inévitablement d’attribuer les voix à ses candidats préférés, il reste encore à opposer tout le poids de son silence.

Un tel silence n’est pas une absence, mais au contraire une présence forte marquée du rejet total du système des fraudes comme du système du gouvernement. Un tel silence revient à ignorer le gouvernement et à dénoncer le système qu’il a ordonné au pays djiboutien.

Un tel silence permet de pousser enfin ce gouvernement dans le trou béant taillé de ses mains propres dans notre liberté et dans notre démocratie.

Mais à quoi bon s’abstenir si les fraudes seront là pour simuler les votes, po urrait rétorquer l’esprit abattu. Soyez détrompé.

Pour tout observateur étranger ou national, comme pour tout citoyen djiboutien, des bureaux de vote vides appellent un constat flagrant et sans contestation sur la nature des liens de confiance qui unissent le peuple à son gouvernement. Le pouvoir aura beau se maintenir de toutes ses griffes, une tâche indélébile naîtra hélas qui anéantira telle une gangrène son tissu intérieur en moins de temps que l’imagination voudra le croire.

C’est pourquoi après un premier tour à deux tiers d’abstention, faisons du second tour un complet dos tourné au système d’Ismaël Omar Guelleh. Djibouti nous le rendra.

Plaidoirie pour la liberté