25/03/06 (B343-A) L’effet Boomerang. (Contribution adressée par Abdallah H. et rédigée par l’équipe du GED)

L’effet « boomerang »
Par Abdallah H.

Le peuple djiboutien est déçu et même meutri
par la politique extérieure de la France.

Texte rédigé avec le concours de la cellule de communication
du GED

Quelque soit le parti, de gauche ou de droite, qui gouverne la France, les Djiboutiens font malheureusement toujours les mêmes constats.

A l’approche des élections françaises, le scenario se répète immuablement.

Soit les Français viennent pour rencontrer Gouled d’abord puis Guelleh maintenant, soit ils les faisaient venir à Paris !

Récemment, en application d’un rituel bien rodé, M. de Villepin est passé par Djibouti. Certes l’escale n’était pas prévue à l’origine dans son plan de voyage ! Il revenait après avoir enfin pris en compte les ravages de l’épidémie qui sévit sur l’île de la Rèunion.

Pourtant en chemin, il a décidé de faire escale à Djibouti. Tel un seigneur conquérant et sur de lui, il pénétra chez le Seigneur Guelleh, dans son Palais de l’Escale. Bien sur, un représentant de la France ne se présente jamais avec les mains vides devant Guelleh.

Sans la moindre discussion, il accorda au Seigneur d’Haramous, une aide supplémentaire et considérable de la France à la République de Djibouti : c’est simple, il a multiplié au minimum par deux, le revenu que les contribuables français s’étaient engagés à donner annuellement à notre usurpateur.

Qui pourrait imaginer que le premier Ministre français soit dupe au point d’ignorer que cet argent n’ira jamais au peuple djiboutien ? Personne !

Comme ses prédecesseurs il a cotisé ! Mais il attend un retour sur investissement !

N’oublions pas que Guelleh s’est toujours vanté devant nous (en particulier à l’époque où nous commandions la Garde présidentielle) de ne conserver qu’un tiers des subsides français et de renvoyer les 2/3 restant au parti politique au pouvoir.

Il faut bien trouver des moyens pour financer les campagnes de l’hexagone !

Cela a permis à IOG de continuer à se moquer de la France, même durant les périodes de crise entre 1991-1994 lorsque le FRUD était puissant sur le terrain et qu’il menaçait sérieusement le trône aux portes de la capitale !!!

Mais la France, bonne fille, lui a délégué MM. Alain Vivien et Paul Dijoux qui ont vite calmé le jeu, au détriment du FRUD, qui a du accepter la Loi du Grand Frère.

Guelleh ne s’en est jamais caché. Au micro des radio et télévision djiboutiennes, il a confirmé que la France avait envoyé ses meilleurs émissaires pour rouler le FRUD dans la farine. Les bien surnommés Alain Va et Vient et Paul Qui Joue ont exercé une pression pure et dure et non la médiation qui était présentée officiellement. Depuis cette date, le FRUD a perdu toute sa puissance et le régime dictatorial a été sauvé par les Français.

Heureusement pour eux, ils ont fini par prendre conscience qu’à la fin, ils devenaient parfaitement ridicules et ils se sont rapidement eclipsés de la scène, partant pour rejoindre des affectations différentes. Mais ils avaient sauvé le trône.

Le problème de la succession de Guelleh se pose déjà !

Villepin lui aurait, dit-on, recommandé à voix basse, de choisir un fils illégitime qu’il a eu avec Mme Hélène, la patronne du Bar Han… Grâce aux soins de la tante d’IOG, Amina Guelleh, ce garçon a pu faire ses études au Caire, maniant le Français et l’Arabe. Etudes terminées, il est parti pour l’Angleterre où il réside toujours actuellement. Agé de 37 ans environ, est-il mur pour assurer la succession ?

Possible, mais ce serait sans compter la position d’Odette ! Qui, bien sur, est opposé farouchement à ce choix !!! Même si elle connaît l’existence officieuse de ce garçon, il ne faut quand même pas lui demander de reconnaître officiellement qu’elle n’a pas été la seule mère dans la vie de Guelleh !!! Et elle a eu des enfants ….

Oublions les sordides histoires d’alcôve, qui même si elles sont nécessaires pour comprendre le contexte, ne sont pas notre nourriture ! Revenons à la France ou plutôt au Gouvernement français, car il y a un fossé entre nos amis français et leurs dirigeants.

Qui, à tous les postes clefs de l’Etat, n’a jamais eu la moindre pensée pour les malheurs du peuple djiboutien, pour les violations journalières des Droits de l’Homme dans notre pays.

Qui, au sommet de la hiérarchie, n’a jamais eu la moindre compassion pour la veuve d’un compatriote assassiné, parfois ridiculisée ou pire et trainée dans la boue par les média officiels : ADI, La Nation, RTD ….

Qui, à l’Elysée ou à Matignon n’a jamais critiqué l’explusion manu miltari de plusieurs coopérants français obligés de quitter le pays en toute hâte comme des pestiférés, qu’ils étaient devenus en une minute à peine.

Alors la France doit s’attendre à recevoir la monnaie de sa pièce.

Viscéralement attachés à la France et admiratifs de son système, de sa puissance, de sa culture et de son aura, même après l’indépendance, les Djiboutiens font machine arrière à une vitesse stupéfiante. Le constat est clair pour eux : la France n’a jamais cessé de les trahir pendant vingt ans.

Ils comptaient sur la France pour les protéger de la dictature et de l’injustice: c’est le contraire qu’ils ont reçus. La France a sans cesse renforcée et soutenue, sans aucune faiblesse, le pouvoir qui asservit tout dans le pays !

La France est en voie de décrédibilisation totale à Djibouti et personne n’imagine qu’elle ne puisse jamais remonter la pente pour retrouver l’affection du Peuple. Elle a encouragé des pantins, meurtriers, falsificateurs et corrompus : elle en assumera les conséquences et en paiera le Prix.

N’oublions pas qu’en attendant, ce sont les Djiboutiens qui contribuent à leur façon au financement des partis politiques français, car on les prive arbitrairement de l’argent qui avait été versé au nom des contribuables français pour leur procurer un peu sinon de confort, disons de moyens de survie.

La haine monte chaque jour d’un cran.. !

On ne peut pas avoir pris pendant des années, tout un peuple, pour des imbéciles. Il faudrait être particulièrement stupide pour penser, que la reconnaissance des Djiboutiens envers la France puisse être éternelle dans ces conditions.

Reconnaissance de quoi d’ailleurs ? Du soutien abusif à un régime dictatorial et meurtrier ?

Texte préparé par Abdallah H