01/04/06 (B344-A) COUP DE THEATRE : de façon autoritaire, IOG annulle les élections pour fraude électorale et décide de mettre en place un régime de dictature héréditaire..

Dans un discours radio-télévisé « officiellement improvisé », le Chef de l’Etat djiboutien, sans attendre ni les résultats définitifs du dernier scrutin, ni l’avis du Conseil en charge de valider les dernières élections, a exprimé sa décision d’annuler les élections régionales au double motif, d’un taux de participation trop faible qui ne permet pas de donner des résultats significatifs et d’un niveau de fraude trop important.

A la grande stupéfaction des Djiboutiens qui avaient été invités par tous les média à écouter le discours présidentiel dès 8h00 du matin (heure de Djibouti), Guelleh a déclaré :

« A mon grand regret, ces élections n’ont pas connu le succès populaire que j’en attendais. Je dois reconnaître que les électeurs ne se sont pas mobilisés massivement pour voter et ils devront payer pour cela. »

« Je tire donc les conclusions suivantes. Ayant écouté le Peuple et l’avis qu’il vient de donner, contraire à ma vision de l’avenir politique et économique du pays, je déclare que ces élections sont annulées purement et simplement »

« Comme nous ne pouvons pas revenir en arrière sur la voie de cette réforme importante pour notre pays, j’attribue autoritairement tous les sièges de représentants régionaux aux seuls membres du RPP, parce qu’ils ont accompli un travail magnifique d’information sur le terrain pour renforcer mon image personnelle de leader incontesté.

« Je regrette pour les autres partis et en particulier pour le FRUD-bis de notre Cher ami Ougoureh, mais ils payent ainsi leur manque de représentativité nationale et leur faible engagement à convaincre les Djiboutiens d’aller dans les bureaux de vote. Ils endosseront aux yeux de l’histoire, la responsabilité de cette débacle inqualifiable ».

« Ayant bien reçu le message populaire, je déclare que ce sont les dernières élections qui ne se tiendront jamais à Djibouti, puisque ce mode de désignation directement sous mon contrôle, n’intéresse pas nos compatriotes et qu’il est inutile de gâcher de l’argent pour rien.

Désormais, je m’auto-proclame Président à vie et je nommerai tous les élus, avec les conseils éclairés de ma Chère Paulette qui devient Vice-Présidente de la République, à compter de ce jour, Chacun de mes enfants légitimes ou non, recevra un portefeuille ministériel, afin d’assurer la succession dans la continuité ».

« En dépit de ce que pensent nos amis occidentaux, la Démocratie à leur façon, n’est pas un modèle adapté pour l’Afrique : la dictature héréditaire est le seul modèle qui permettra une avancée sociale considérable, en application de la Loi du plus fort. »

« Vive la dictature, Vive Djibouti »

______________________________ Premiers commentaires à chaud

Les commentaires des Djiboutiens interrogés dans la Rue après cette déclaration qui a été écoutée par 5,238 % de la population étaient curieux, mais aussi très désabusés. Un seul avis favorable sur un échantillon de 8 personnes représentatives de la société djiboutienne sélectionnées selon des méthodes scientifiques en application de la norme EN 436-3. Elles ont été interrogées à 8h37 par nos correspondants sur place dans la rue sous forme d’un « Micro-Trottoir » :

Question : que pensez-vous de la déclaration du Président Sérénissime Guelleh ?

1 – « Ah bon, le gros, il a parlé, je n’ai rien entendu … Vous êtes sur »

2 –  » Des paroles en l’air, comme d’habitude … pour nous ça ne changera rien »

3 – « Il a roulé le FRUD. Il changera pas, il roule tout le monde … »

4 « Dictature hériditaire : non mais, il se croit où »

5 – « Moi j’approuve des deux mains. Guelleh et surtout son épouse, sont les seuls capables de gérer le pays.. »

7 – « Pourquoi pas Pharaon de Djibouti … Le gros, il ne se controlle plus .. »

8 – « Rien à dire, je ne comprend pas … »