04/04/06 (B344-B) Le Khat et La femme (Hadaya M Hersi)

Djibouti !

Pour ceux qui ne sauront pas la situer. Petit Etat de l’Afrique de l’Est, pays frontalier de la somalie et de l’Ethopie, comptant vers 850 000 population, composé des somaliens, afars et des arabes. Littéralement, le terme Djibouti porte une double mention, la première vient de l’expression « afar » Gabooti désignant le plateau de vannerie situé à Héron, qui par la suite a été attribué par l’un des quartier résidentiel de cette petite capitale. La seconde mention dite Jab-butti, signifie la chute de l’ogre, comme aussi un calembour tardif inventé par des milieux politique et littéraires somalophones.

En revanche, ce petit pays est un grand consommateur du khat.

Le khat !

Certain l’attribue comme une drogue d’autre non, par ailleurs ces effets sont analogues à ceux de l’amphétamine et dure jusqu’à 24 heures. Dans un premier temps, il donne lieu une certaine euphorie qui suscite une activité mentale intense.

Il engendre ensuite une forte excitation sexuelle puis une grande lassitude, une perte d’appétit et des symptômes dépressifs. L’utiliser cause une grande soif et peut provoquer des problèmes digestifs (constipation ou diarrhée, ballonnement).

La consommation répétée du khat entraîne une hypertension et hyperactivité souvent accompagnée d’une psychose. Il existe une tolérance aux effets du khat et le syndrome de sevrage est caractérisé par une léthargie et des cauchemars.

Auparavant le khat touchait en majore partie les hommes. A Djibouti, seul ce spécimen humain se voit l’élégance de khater, ce qui sous entent que la gente féminin n’y trouvait pas place. Elle était mal vue, jusqu’à être montrée du doigt. Une femme qui khate entrait dans le registre des injures. Est-ce que cela était inscrit dans la constitution djiboutienne ? Absolument pas.

La femme, enfin la femme djiboutienne !

La femme s’est toujours battue pour son droit. Un droit qui au fil du temps se concrétise et se réalise malgré les discordes. Et Djibouti fait partie de nations qui ont été favorables pour cette cause. A Djibouti, certaines traditions ont été abrogées notamment le mariage forcé ainsi que l’excision. Et pour faire face à ces coutumes attitrées barbares, il a été mis en place un ministère chargé de la protection de la femme et du droit de la famille. Il en découle qu’à l’arrivée de ces références et du portable, nous avons saisi cette opportunité. Absolument, nous avons le droit d’en jouir de notre liberté, en l’occurrence le droit de khater.

Droit d’en jouir a donné lieu à une traduction péjorative. Dans ce cas, la tendance d’essayer certain point réservé jadis à l’homme se manifeste au grand jour, hélas si c’était des points forts captivants et fructifiant.

Au cour des années 80 et début 90, une femme khatant n’avait pas d’honneur. Dirait on que c’est le « Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée » qui était de rigueur. Mais vers la fin des années 90, la révolution féministe s’opère tout d’abord à travers le « chicha » avant de se lancer dans la grande aventure donnant lieu à un effet de bien être, que l’homme de nature égoïste l’avait gardé pour lui. Désormais, c’est le pourquoi pas moi qui est de rigueur, ainsi que « tu khate, je khate ».

Dans la ville s’officialisent dorénavant des mabrazes regroupant des femmes. Mais à qui revient la charge de cette famille ? Une famille dans lequel ; monsieur est allé rejoindre le « mabraze » et dans son coté, madame faisait de sorte. Attendant la conséquence de ce dicton : « Un malheur ne vient pas seule », peut être nous aurons droit à une grande reforme morale et d’une prise de conscience.

Alors que certains d’entre nous rêvaient d’une Djibouti sans khat, et il en est découlé d’un khat mixte qui s’est installé dans presque tous les foyers djiboutiens.

Un khat qui est devenu aussi un hobby djiboutien, et dont la majorité passe son temps à en consommer. Dans notre pays, il est difficile de se faire des amis sans le khat. Cette théorie de « mabraze » règne à partir de 14 heures. Apres la séance de khat, certaines commencent le grand nettoyage, et va jusqu’à laver des choses qu’elles n’avaient songé à y toucher. D’autres s’engagent une discussion sans but…etc. Sans oublier que dans cet univers, il n’existe pas le matin, la vie commence pour celle-ci à 13 heures.

Quelle révolution féministe !

Hadaya M Hersi