07/04/06 (B344-B) AFP : le naufrage du boutre surchargé. La Marine française a participé au sauvetage de 50 passagers, mais remonte environ 35 noyés.

Au moins 69 morts dans un naufrage au large de Djibouti

DJIBOUTI (AFP) – jeudi 06 avril 2006 – 21h02 – Au moins 69 personnes ont péri jeudi et 20 étaient portées disparues dans la soirée, dans le naufrage à la sortie du port de Djibouti d’un boutre surchargé qui avait plus de 250 passagers à son bord, selon un bilan de source hospitalière.

Soixante-neuf personnes sont mortes dans le naufrage du boutre, embarcation traditionnelle en bois, et 20 sont portées disparues, a déclaré un colonel de l’armée Mohamed Saïd Median, directeur du service des urgences de l’hôpital public Pelletier à Djibouti, où une partie des blessés étaient soignés.

En début de soirée, les opérations de sauvetage étaient terminées. Mais "on risque de retrouver des corps dans la coque ou en mer" dans les jours qui viennent, a indiqué une source diplomatique française.

D’autres blessés ont été dirigés vers un hôpital français de Djibouti. La France, ancienne puissance coloniale de Djibouti, a sa plus importante base militaire à l’étranger dans cet Etat de la Corne de l’Afrique limité à l’est par le détroit de Bab al-Mandeb qui ouvre le passage vers la Mer Rouge et par le Golfe d’Aden

Trente-six des passagers du bateau ont été blessés, dont sept grièvement, a ajouté le colonel Median, qui estime que 77 personnes sont sorties saines et sauves du naufrage. Selon l’officier, toutes les victimes sont djiboutiennes.

Le ministère djiboutien de l’Intérieur, cité par la télévision nationale, a fait état d’au moins 62 morts.

Selon la même source, le bateau a chaviré jeudi vers 11h30 (08h30 GMT) et transportait "entre 250 et 300 personnes, essentiellement des musulmans allant à un rassemblement à Tadjourah (nord)".

Les passagers se rendaient à une rencontre religieuse de la secte islamique Tabliq prévue vendredi.

Selon les autorités, la météo n’est pas en cause car "il n’y avait pas de vent, la mer était calme".

Selon le ministère de l’Information, le naufrage est dû "à un déséquilibre".

"Le boutre, qui pouvait prendre jusqu’à 80 tonnes, n’avait pas assez de poids au nd des cales, alors que l’ensemble des passagers étaient placés sur les bords", a expliqué Khaled Haidar, directeur du service de presse du ministère de l’Information.

Selon des témoins, le boutre pouvait transporter un maximum de 120 personnes.

Dès la nouvelle du naufrage connue, les marines djiboutienne et française se sont rendues sur zone pour tenter de secourir les passagers.

"Nos hommes ont ramené plusieurs de dizaines de corps, au moins 35", a déclaré un responsable de l’armée française, qui a requis l’anonymat.

"On a réussi à sauver environ 50 personnes; des personnes ont pu se sauver en nageant", a-t-on précisé de même source.

Le naufrage de cette embarcation, appelée zambouq à Djibouti, est la plus grande catastrophe maritime qui y soit survenue.

En février dernier, 23 personnes avaient péri au large de Djibouti dans le naufrage d’un boutre yéménite qui transportait des immigrés clandestins.