29/04/06 (B348-A) L’affaire des vols secrets américains continue de secouer la communauté internationale et en particulier les autorités européennes. Rappelons que quatre vols au minimum seraient passés par Djibouti et qu’un témoin affirme avoir été torturé par des américains sous le portrait de Guelleh. (2 dépêches AFP / source lecteur)

La CIA a effectué plus d’un millier de vols non déclarés au-dessus de l’Europe

(par Jan Sliva)





AP | 26.04.06 | 18:53

BRUXELLES (AP) — La commission d’enquête temporaire du Parlement européen sur les prisons présumées secrètes de la CIA en Europe a rendu public mercredi un rapport d’étape selon lequel plus d’un millier de vols clandestins auraient transité par le vieux continent depuis 2001.

Les membres de la commission font également état d’incidents au moment où des terroristes présumés étaient remis à des agents américains, incidents qui ne semblent pas être isolés et qui sont le fait, semble-t-il, d’un même groupe de personnes, dont les noms sont revenus régulièrement pendant l’enquête. Mêmes agents, mêmes avions, qui laissent clairement penser à une organisation opérationnelle.

Le rapport, rédigé par le député européen Giovanni Fava, est le résultat de trois mois d’auditions et de plus de 50 heures de témoignages de militants pour les droits de l’homme, de responsables de l’Union européenne et de personnes affirmant avoir été enlevées et torturées par des agents américains. Les données fournies par Eurocontrol, l’agence européenne de la sécurité aérienne, ont également été épluchées.

« Après le 11-Septembre, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les violations des droits de l’homme et des d its fondamentaux n’ont pas été isolées, ni le résultat de mesures excessives limitées dans le temps, mais plutôt une vaste pratique généralisée dans laquelle la majorité des pays européens était impliquée », juge Giovanni Claudio Fava.

L’enquête avait débuté en janvier dernier, après la révélation en novembre par le « Washington Post » de l’existence de prisons secrètes de la CIA en Europe de l’Est, où auraient été interrogés des personnes soupçonnées de terrorisme. Ces suspects auraient également été transportés dans des vols secrets transitant par des aéroports européens avant de rallier leur destination finale, Guantanamo Bay, à Cuba.

A l’époque, Human Rights Watch avait identifié la Roumanie et la Pologne comme abritant ces prisons secrètes présumées. « Pour ce qui est de ces prisons, nous avons plus de questions que de réponses », note M. Fava. Du coup, le rapport d’étape n’en parle pas vraiment mais la commission devrait se rendre en Pologne et Roumanie en septembre.

Les enquêteurs se sont surtout concentrés sur les vols clandestins instruments de ces « restitutions extraordinaires » (‘extraordinary renditions’, selon la terminologie américaine): plusieurs personnes entendues ont expliqué en détails leur transfert vers ce qu’elles affirment être des prisons au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique du Nord, où elles auraient été torturées.

Le député a mis l’accent sur ces « étranges » vols, aux itinéraires « fort suspects »: « il est difficile d’imaginer que ces escales étaient uniquement pour faire le plein », glisse-t-il.

Et de citer le témoignage de l’Allemand d’origine koweïtienne Khalid al-Masri, qui explique avoir été enlevé en Macédoine et transféré en Afghanistan: les dossiers d’Eurocontrol montrent qu’il a été transporté à bord d’un avion parti d’Algérie, passé par Palma de Majorque (Espagne), avant Skopje (Macédoine), puis Bagdad (Irak), avant de finir par Kaboul.

Al-Masri affirme avoir été arrêté par des agents américains en Macédoine, détenu plusieurs semaines dans un hôtel de Skop , puis enfermé cinq mois à Kaboul, avant d’être ramené en Europe en mai 2004 et relâché en Albanie…

Pour M. Fava, il semble hautement improbable que certains gouvernements, comme l’Italie, la Bosnie ou la Suède, n’aient rien su de ces opérations occultes de la CIA. Rome, montrée du doigt dans l’enlèvement par la CIA d’un imam égyptien à Milan en 2003, garde le silence.

La commission de 46 députés doit soumettre à l’Assemblée plénière du Parlement les recommandations qu’elle jugera nécessaires, notamment sur les conséquences politiques, juridiques et administratives devant être tirées au niveau européen, ainsi que les conséquences possibles sur les relations entre l’UE et des pays tiers.

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Prisons secrètes de la CIA : le Parlement européen remet son premier rapport mercredi





AP | 26.04.06 | 03:11

BRUXELLES (AP) — La commission d’enquête du parlement européen sur les prisons présumées secrètes de la CIA en Europe rendra mercredi son premier rapport d’étape, qui traite principalement des vols clandestins qui auraient transité par plusieurs pays européens.

Le rapport, rédigé par le député européen italien Giovanni Fava, est le résultat de trois mois d’auditions et de plus de 50 heures de témoignages de militants pour les droits de l’Homme, de responsables de l’Union européenne et de personnes affirmant avoir été enlevées et torturées par des agents américains.

L’enquête a débuté en janvier suite à la révélation en novembre par le « Washington Post » de l’existence de prisons secrètes de la CIA dans l’Europe de l’ouest où auraient été interrogés des individus suspectés de terrorisme. Ces suspects auraient également été transportés dans des vols secrets ayant transité en Europe.

Les enquêteurs ont rapidement concentré leurs travaux sur les vols clandestins, plusieurs personnes entendues expliquant dans les détails leur transfert vers ce qu’elles affirment être des prisons au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique du nord où elles auraient été torturées.

« En ce qui concerne les prisons, nous avons toujours plus de questions que de réponses », a expliqué mardi Giovanni Fava.

Le Parlement européen et le Conseil de l’Europe ont ouvert des enquêtes sur la présence éventuelle de prisons secrètes sur le territoire européen.

La semaine dernière, le coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, Gijs de Vries, a affirmé devant une commission du Par ment européen que ces enquêtes n’avaient pas révélé pour l’instant des preuves d’activités illégales de la CIA.