02/05/06 (B348-A) Radio-trottoir : Le régime de Guelleh à lépreuve de la sécheresse.
« Petit pays mais grand malade ». Ainsi peut on qualifier Djibouti, petit pays autrefois prospère, devenu un des plus misérables du Continent sous la férule prédatrice de Guelleh et consorts.
Cette vérité amère, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour laide humanitaire, lancien premier ministre Norvégien la constaté de visu sur place jeudi dernier.
On le sait les autorités Djiboutiennes prétendent depuis quelques mois (après une déclaration des Nations Unies sur la Corne dAfrique) que le pays connaît une grave sécheresse (il ne faut pas rater le coche sur les distributions des vivres onusiennes). Ils viennent dannoncer officiellement avec la venue de représentant spécial que la sécheresse affecte désormais plus de 150 000 personnes vivant dans les zones rurales.
Après avoir lancé des appels désespérés à la communauté internationale, le régime, par la voix de la présidente de lUNFD et épouse du Chef du régime au pouvoir, a fait mine de collecter des vivres destinés aux sinistrés de la sécheresse.
Cette collecte, de vivres, opportunément lancée à la veille des élections régionales na pas bénéficié aux ruraux mais a été en partie distribuée sur une base partisane (certains députés peut-être sinistrés en tête) dans la capitale et dans des zones ciblées de la brousse au profit uniquement du parti au pouvoir le RPP (pas question dUMP).
Répondant aux lamentations du Ministre délégué auprès du Président de la République, pour la circonstance étrangement chargé de lintérim du Ministère des Affaires Etrangères, qui a aussi officiellement déploré labsence de secours humanitaire international en faveur des victimes de la sécheresse, le représentant des Nations Unies a poliment répliqué en ces termes « il est vrai que votre petit pays a été oublié, mais désormais nous allons réparer cet oubli », avec un egard souriant et réconfortant
En fait, les Nations Unies savent que Djibouti est un des pays les plus aidés du Continent Africain par tête dhabitant et que cette aide financière, économique et humanitaire est largement détournée par les prédateurs insatiables encore au pouvoir.
De plus Djibouti abrite les forces militaires de lOTAN, et tout le monde sait que cette oligarchie est maintenue au pouvoir et vit grassement de cette aide internationale aux dépens de ses populations plongées dans une misère absolue.
Au cours de son séjour le représentant du Secrétaire général des Nations Unies a pu visiter le dispensaire dArhiba et lhôpital de Balbala où les enfants des familles les plus démunies sont soignés et nourris grâce aux dons directs de lUNICEF.
Le gouvernement Djiboutien proclame de son côté (sur le bout des lèvres) « la santé pour tous » tout en instaurant et continuant dimposer les soins payants aux pauvres sans ressources.
A titre dexemple en cas durgence, par une caution ministérielle de non assistance à personne en danger : les ambulances refusent dévacuer un malade ou un blessé grave sil ne débourse pas sur le champ 500 FD (le prix dun taxi). De même, les services des urgences des hôpitaux rejettent tout malade qui ne paie pas 600 FD pour la première admission de consultation (plus durgence sans 600 FD dans la poche).
Dernièrement lors du naufrage meurtrier du 6 avril 2006 des dizaines de blessés ont été transférés « gratuitement » à lhôpital général Peltier. Arrivé sur les lieux, le ministre de la Santé (avide dargent) avait eu pour premiers mots : « et qui va prendre en charge les soins de tous ces blessés ? ».
Au royaume de Guelleh tout est devenu payant et tout passe dans les mêmes poches avec le gros du fric vers les poches den haut.
Normal, dans ce cas que la communauté internationale rechigne daider un pays gouverné par de telles sangsues.
Il suffit de voir la corpulence indécente des dignitaires du régime à commencer par Guelleh pour comprendre que le pays est pauvre parce que les dirigeants sont immensément riches.
Si notre pays nest plus crédible et abandonné par la communauté internationale, cest que toutes ses richesses sont accaparées, au détriment de la quasi majorité des populations, par une infime minorité militairement soutenue pour des profits verbalement géostratégiques.
Les puissances militaires occidentales se trompent de trajectoire en continuant de soutenir à bout de bras un régime impopulaire, aux méthodes dun autre âge avec tous les risques inverses à la lutte contre le terrorisme.
Car en réalité les vrais terroristes sont ceux qui affament leurs propres peuples.
Les Djiboutiens, conscients des risques danarchies, continuent despérer que Guelleh, logre malade qui engloutit toutes les aides internationales, finira bientôt dimploser
par indigestion.
Ali le chômeur,
jeune nomade déplacé