03/05/06 (B348-B) Le 1er mai à Djibouti : contrairement aux autres pays, l’atmosphère n’était pas à la fête, mais à la tristesse. Les syndicats libres et indépendants et les responsables syndicaux sont placés en liberté surveillée et il est à craindre que les jours de liberté ne soient vraiment comptés.


L’affiche de l’UDT pour le 1er mai 2006

L’Union Djiboutienne du Travail après consultation avec ses affiliés et sa base a décidé de placer ce 1er mai 2006 sous le signe de deuil de la liberté syndicale à djibouti.

C’est pourquoi il n’ y aura pas des festivités mais une journée de silence et de méditation.

En effet, la liberté syndicale de sinistrée et en sursis qu’elle était vient d’être assassinée par le nouveau code du travail anti-syndical et anti-social concocté unilatéralement par le ministère de l’emploi et de la solidarité nationale et promulgué en janvier 2006 après son adoption par l’assemblée nationale dans le dernier trimestre de l’année 2005.

Ce code de travail place en effet le ministère de l’emploi et de la solidarité nationale comme juge et partie au grand dam de ses partenaires sociaux notamment travailleurs désormais à la merci de ce département ministériel et ce en violation flagrante avec les conventions n° 87 et n° 98 de l’OIT relatives respectivement à la liberté syndicale, à l’organisation et à la négociation collective pourtant ratifiés par notre pays dès 1978.

La reconnaissance légale des syndicats ainsi que le renouvellement périodique de son bureau exécutif est subordonné au bon vouloir de ce ministère qui a déjà commencé le 15 mars 2006 à nommer un nouveau secrétaire général du syndicat du personnel de la MTS alors que le secrétaire général légal et légitime était en détention provisoire pour affaires syndicales et qu’il n’y avait eu aucune élection, légale ou pas, pour conforter cette « nomination » illégale.

L’UDT se prépare à saisir le conseil constitutionnel contre ce code de travail (Loi n°133/AN/05/5ème L portant Code du Travail) au demeurant anticonstitutionnel compte tenu qu’il est en contradiction flagrante entre autres avec l’article 15 de la constitution nationale qui reconnaît la liberté syndicale sans aucune réserve et l’OIT compte tenu qu’il viole les conventions n° 87 et n°98.

Enfin, dénonçant et condamnant les harcèlements, l’intimidations, les tortures morales, les discriminations pour activité syndicale, les licenciements abusifs et l’ingérence légalisée du ministère de l’emploi et de la solidarité nationale dans les affaires intérieures syndicales, l’UDT adresse en ce 1er mai 2006 ses condoléances les plus attristés à tous (tes) les travailleurs (euses) et à ses organisations syndicales dont le libre exercice et l’indépendance ont été ainsi sacrifiés à desseins pour pouvoir éradiquer le plus légalement du monde le syndicalisme libre et indépendant et les exhorte à ne pas se décourager pour autant et de persévérer plus que jamais dans la lutte syndicale pour reconquérir leurs droits les plus élémentaires.

Union Djiboutienne du Travail