20/05/06 (B351-A) Il n’est pas … de mal plus honteux et d’indignité politique que les discours artificieux d’un chef État autoproclamé et qui pille le pays. (Justicia)

Nous vivons une période sensible, quiconque ne la saisit pas ne peut rien comprendre au monde. La politique étant l’un des domaines où le mensonge est nécessaire – dixit certains hommes politiques qui ne se cachent pas de lancer de telles affirmations en prétendant que les populations ne seraient pas prêtes à « l’avènement de la démocratie » – et utile alors que le mensonge serait indissociable d’une relation : Sujet/Objet.

Aujourd’hui et dans le monde occidental, l’accès à la gouvernance dépend – pour majeure partie – de la faculté de persuasion que peut avoir un leader ou un chef de parti. La personnalité du leader, l’image projetée, le programme et les promesses électorales présentés sont des facteurs qui interviennent dans la décision de l’électeur (trice) d’accorder sa confiance à un parti plutôt qu’à un autre : à un (e) homme (femme) plutôt qu’à un (e) autre.

A Djibouti les « choses » se passent tout autrement car ce ne sont – dans les faits démontrés et confirmés depuis un certain 27 juin 1977 – que tout au plus 12 % de la population (manipulateurs et manipulés réunis par et pour la « gamelle » importée d’occident) qui imposent leur diktat y compris par la force aux 88 % restants qui – pour ce faire – sont maintenus par le bâton dans l’ignorance et la pauvreté voire la misère.

Si l’on se réfère au monde occidental, il importe de comprendre ou de saisir l’interaction dynamique existante entre les discours électoraux, les électeurs et les actions afin de déterminer s’il y a concordance entre ces discours et les politiques appliquées.

Deux choses charment l’oreille dans le discours, le son et le nombre. Le son consiste dans la qualité des mots et le nombre dans leur…. arrangement.

L’évidence est ce que les gens ont besoin d’entendre ce qu’ils attendent afin de les faire rêver à un autre monde. Mais se donne t-on les moyens de comprendre ? alors que la chose la plus importante c’est d’entendre ce qui n’est pas dit !

Questions :

– Un (e) citoyen (ne) peut-il se fier au discours électoral ?…..

– Que doit-il (elle) faire pour ne pas se tromper ?.

– Les politiciens (nes), réalisent-ils (elles) leurs promesses électorales ?

– Comment faire la part des choses ?

Notre but devrait être de comprendre si ce qui a été dit au temps T par rapport à ce qui a été réalisé au temps T + 1. Les armes de ce combat sont les discours électoraux enrichis…par la propagande financée par la suite. Admettre un échec dans tel ou tel domaine de l’économique, du social …etc est signe de maturité politique et de bon sens. Est-ce à dire que les « politiques » qui ont souvent tort d’avoir toujours raison seraient des êtres infaillibles dotés de dons surnaturels ? car à les entendre tous leurs échecs ne seraient en fait que des réussites. Tout comme dans toutes les stratégies militaires, il faut savoir doser les mouvements offensifs et les mouvements défensifs, choisir dans la panoplie les arguments les plus efficaces et pas forcément les plus sincères pour vaincre l’adversaire.

S’agissant des politiciens, des candidats, ils distribuent les promesses à tous vents, mais ils ne veulent pas dire combien elles vont coûter, parfois en sachant qu’elles sont irréalistes. Pour espérer vaincre il convient de caresser les électeurs (trices) dans le sens du poil et – comme c’est le cas sous IOG à Djibouti – de rassurer les investisseurs et les bailleurs de fonds. Depuis la Grèce antique, la méthode n’a pas varié d’un iota dans le monde dit occidental ; chaque candidat à une quelconque élection se présente comme l’homme du renouveau appuyé par une nouvelle équipe, mettant à la disposition du public un document présentant ses positions sur un ensemble de domaines.

L’image projetée par les partis politiques – à Paris comme à Djibouti – durant les campagnes électorales est loin d’être un reflet de leur programme politique car au pouvoir la réalité reprend ses droits ou encore le parti nouvellement élu (ou qui s’est autoproclamé depuis bientôt 30 années comme c’est le cas du RPP) montre son vrai visage et adopte des lois de comportement (parfois en dehors des lois) qui ne confirment pas souvent les engagements pris lors de la campagne électorale, car dit-on  » L’homme aux abords du pouvoir n’est pas l’homme au pouvoir « .

Le fait par un candidat élu de ne pas respecter ses engagements entraîne des protestations et de ce fait est considéré comme un être fourbe et non un vrai leader d’où une dégringolade de sa « popularité » qui s’ensuit inévitablement dans les sondages (s’il y en a ?) et un net rejet de la « politique » en général par les électeurs (trices).

Ce n’est point le fait du hasard si dans récent sondage plus de 53 % de l’électorat français ont déclaré vouloir boycotter les prochaines élections. Ce n’est là non plus pas le fait du hasard si nul n’a effectué un quelconque sondage à Djibouti dans sa jeune histoire concernant la « popularité » du président autoproclamé ; car si c’était le cas, IOG et consorts auraient été depuis fort longtemps « mis à la porte ».

Si je fais à nouveau une parenthèse sur Djibouti, c’est pour préciser que là bas on va bien plus loin car la « contestation » (ne serait-ce que verbale et qu’elle soit politique ou ne le soit pas) est considérée par IOG comme un « crime contre État »….Là bas, on emprisonne à « tout va » et notamment les responsables syndicaux qui tentent de faire valoir leurs droits. Ils n’ont AUCUN droit d’expression.

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Constitution de Djibouti (extrait)

AU NOM DE DIEU TOUT PUISSANT

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Article 15

Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume et l’image. Ces droits trouvent leur limite dans les prescriptions des lois et dans le respect de l’honneur d’autrui.

Tous les citoyens ont le droit de constituer librement des associations et syndicats sous réserve de se conformer aux formalités édictées par les lois et règlements.

Le droit de grève est reconnu. Il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent. Il ne peut en aucun cas porter atteinte à la liberté du travail.

Article 16

Nul ne sera soumis à la torture, ni à des sévices ou traitements inhumains, cruels, dégradants ou humiliants.

Tout individu, tout agent de l’État, toute autorité publique qui se rendrait coupable de tels actes, soit de sa propre initiative, soit sur instruction, sera puni conformément à la loi.

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Pourtant un « bon leader » et « chef d’État » (tel que se prétend être Ismaïl Omar Guelleh !!!) devrait faire preuve d’ouverture d’esprit, de réciprocité dans les relations, être à l’écoute des autres, s’assurant que les besoins auxquels les individus donnent priorité sont satisfaits. Un bon leader devrait avoir le pouvoir de comprendre la dynamique des conflits interpersonnels et interethniques (non point de les créer et de les entretenir financièrement en appliquant la méthode « Diviser pour régner ») et trouver les méthodes nécessaires pour tenter de les résoudre (pour le moins dans le temps), tout comme dans le domaine de la gestion donc de la « bonne gouvernance ».

Majeure partie des verbes des discours d’Ismaïl Omar Guelleh sont au futur et – de plus – avec la volonté d’Allah le Miséricordieux. Par ailleurs, il ne se fait aucun scrupule de prendre dans les vieux sermonnaires toutes les pensées heureuses qu’il y trouve, et dont il orne ses promesses sans lendemain. On en vient à se poser la question de savoir si ce n’est pas par des discours et des votes de sa fausse majorité que les grandes questions à Djibouti seront résolues, mais plutôt « par le fer et par le sang ».

Si médicalement parlant le fer favorise l’oxygénation du sang, des cellules et des muscles, stimulant des fonctions hépatiques ce n’est point de cela que je veux parler mais de la véritable anémie qui s’est saisie de la classe politique d’opposition qui engage si mal le fer pour combattre un tyran. Tyran doublé d’un affairiste mafieux qui asservit à son profit depuis plus de 7 années (voire bien plus et indirectement) toutes les populations du pays, y compris les réfugiés.

Le moment est venu pour que « l’intelligentsia politique d‘opposition djiboutienne » arrive à faire comprendre son exigence de vérité et de liberté autrement qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent. Un regard rétrospectif nous laisse voir que la contestation est sourde et si elle a été ainsi censurée jusqu’à ce jour c’est qu’elle le fut – avant tout – par les cadres traditionnels de la société djiboutienne. Chose qui a été marquée par une manque de mobilité des structures, l’absence de volonté de « faire évoluer le pays » et les moyens d’expressions. Autant de réflexions qui débouchent sur la définition d’une nouvelle pratique à mettre en oeuvre : il s’agit par une nouvelle démarche de permettre à l’homme – comme à la femme – de conquérir son autonomie dans une société qui sera sa création !!

Une révision de valeurs, de toutes les valeurs est indispensable, surtout celles qui ont trait au clanisme, à l’honnêteté, l’intégrité, l’équité, la vérité et à l’étique professionnelle comme politique. L’opposition à IOG doit se doter sans délai d’un seul et « bon leader » ; représentatif tout à la fois des populations et de la dynamique politique. Un homme qui sache faire preuve de charisme, de leadership et être sur le pont jour et nuit. Enfin un homme qui soit apte pour un avenir proche non pas à envoyer aveuglément ses « forces de maintien de l’ordre soit disant public » – comme le fait si aisément IOG depuis tant d’années – mais à créer un esprit de corps, d’unité au sein du pays pour neutraliser d’éventuelles tendances conflictuelles.

Ici, les arguments rationnels ont leur importance mais ne suffisent pas à convaincre tout le monde et les résultats de l’action ne seront définitifs que par un véritable changement des mentalités. 

Pour ne prendre qu’un exemple quant au changement de mentalité qui a porté ses fruits de progrès et d’amélioration dans l’aisance de vie. La société québécoise fut avant les années 60 l’une des sociétés les plus traditionnelles, les plus conservatrices, les plus en déclin tant économiquement que socialement parlant, mais qui a réussi à être aujourd’hui l’une des sociétés les plus épanouies, les plus en avance dans tous les domaines grâce à une révolution tranquille. Cette révolution s’explique surtout par le changement des mentalités. Alors si cette société a pu réaliser ce changement avec une population « vieillissante » (moyenne d’âge très élevée), pourquoi les Djiboutiens (nes) ne pourrait le faire avec une population jeune qui à soif de liberté et faim de connaissances.

Ah oui, j’oubliais :
« Rien d’important ne se passe à Djibouti !!! »