09/07/06 (B358-A) Crise en Somalie : au moins 13 morts dans des combats entre islamistes et chefs de guerre. Les USA ont-ils reconnu implicitement l’échec de leur stratégie ? (AFP / Info lecteur)

Au moins 13 personnes ont été tuées et 23 blessées dimanche dans la capitale somalienne Mogad cio dans des combats entre milices des tribunaux islamiques et les hommes fidèles à deux chefs de guerre, ont rapporté des témoins.
Les combats opposaient les milices islamistes aux hommes des chefs de guerre Hussein Aidid et Abdi Hassan Awale Qeydiid, retranchés dans le quartier Medina (sud de Mogadiscio) et qui ont jusqu’ici refusé de rendre les armes ou de reconnaître l’autorité des tribunaux.

Depuis vendredi, les milices islamistes avaient encerclé la résidence de M. Qeydiid.

Les deux camps utilisaient dimanche de l’artillerie lourde et des tirs de mortier et de roquettes.

Dans un premier temps, les milices des tribunaux islamiques ont attaqué à l’aube les positions des deux chefs de guerre afin de les déloger de plusieurs postes de police qu’ils contrôlaient, ont affirmé ces témoins.

Depuis dimanche matin, les milices des tribunaux auraient pris possession de plusieurs quartiers que contrôlaient jusqu’ici les chefs de guerre, selon les mêmes sources.

« Nous avons confirmé que 13 personnes étaient décédées, dont des civils, et environ 23 blessées », a déclaré à l’AFP un médecin de l’hôpital du quartier dina.
Selon des habitants, ce bilan pourrait être plus important, de nombreux civils gravement blessés ayant été transportés dans les hôpitaux de la capitale.

« Les combats sont très intenses et il est très dur de savoir quel est le vrai bilan », a déclaré de son côté à l’AFP un habitant, Hussein Bule.

Après quatre mois d’affrontements meurtriers, Mogadiscio était tombée le 5 juin aux mains des milices des tribunaux islamiques, qui ont défait les chefs de guerre de l’Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT), soutenue par les Etats-Unis dans le cadre des opérations antiterroristes.

Les Etats-Unis ont implicitement reconnu l’échec de leur stratégie d’alliance avec les chefs de guerre pour tenter de freiner la progression des islamistes.

M. Qeydiid est l’un des membres fondateurs de l’ARPCT.

M. Aidid exerce la fonction de Premier ministre adjoint dans le gouvernement de transition somalien, mis en place en 2004 mais impuissant à rétablir l’ordre dans un pays livré à la guerre civile depuis 1991.

M. Aidid n’était pas un membre de l’APRCT mais avait maintenu ses miliciens dans la capitale somalienne, alors que les islamistes avaient occupé plus de la moitié de la ville.

Depuis juin, les milices des tribunaux islamiques ont étendu leur emprise sur une partie de la Somalie et se sont organisées politiquement.

Pays pauvre de la Corne de l’Afrique, la Somalie est déchirée depuis 1991 par une guerre civile