11/07/06 (B358-B) Crise en Somalie. Le Soleil de Dakar : le dernier chef de guerre se rend aux islamistes. (Info lecteur)

Mogadiscio – Le dernier chef de guerre somalien retranché dans Mogadiscio, Abdi Hassan Awale Qeydiid, s’est rendu hier soir aux milices des tribunaux islamiques après deux jours de violents combats ayant fait au moins 67 morts, a-t-on appris auprès des miliciens islamistes.

Les milices des tribunaux se sont emparées de la résidence du chef de guerre, dans le sud de la capitale, et les combattants de Qeydiid ont commencé à rendre leurs armes aux commandants des miliciens islamistes, selon des dirigeants des milices des tribunaux s’exprimant sous couvert d’anonymat. Les milices des tribunaux avaient annoncé dimanche avoir pris le contrôle total de Mogadiscio, après avoir proclamé leur victoire sur les hommes de Qeydiid et d’Hussein Aidid, un autre chef de guerre qui exerce la fonction de vice-Premier ministre du gouvernement de transition.

Les combats, à l’arme lourde, avaient repris hier en début d’après-midi dans le sud de la capitale, faisant en 48 heures au moins 67 tués – dont 28 civils -, selon un bilan établi auprès des belligérants et des habitants.

De nombreux civils ont fui la zone des combats, où les deux camps ont utilisé de l’artillerie et des mortiers, selon des témoins.

Réagissant à ces nouveaux combats, le gouvernement de transition somalien, mis en place en 2004 mais impuissant à établir son autorité, a appelé à e lure les islamistes ayant pris part aux affrontements des pourparlers de paix prévus samedi au Soudan entre les dirigeants des tribunaux islamiques et le gouvernement.

À l’issue d’une réunion du gouvernement qui siège à Baïdoa, à 250 km au nord-ouest de Mogadiscio, le vice-Premier ministre Hussein Aidid a ajouté que le gouvernement était prêt à discuter avec les dirigeants des tribunaux qui n’ont pas été impliqués dans les derniers combats.

Cheikh Charif Cheikh Ahmed, l’un des hauts responsables du Conseil suprême islamique de Somalie (Sics), a répondu que « le gouvernement n’a rien à voir avec la paix à Mogadiscio ».

« Ce gouvernement était incapable de venir dans la capitale après qu’il eut été repoussé par les chefs de guerre, que nous avons finalement délogés. Ils (le gouvernement) doivent être reconnaissants pour ce que nous avons fait », a-t-il lancé lors d’un point de presse à Mogadiscio. De leur côté, les présidents kenyan Mwai Kibaki et ougandais Yoweri Museveni ont exprimé leur inquiétude à propos de la « détérioration de la situation en Somalie », dans un communiqué publié à Nairobi.

Ils ont appelé « la communauté internationale à soutenir les efforts entrepris par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) pour résoudre le conflit en Somalie ».

Source : Le Soleil, Dakar