12/07/06 (B358-B) Djibouti espère encore ( D.Daïlabé )

Les informations en provenance de djibouti ne sont pas, c’est le moins que l’on puisse dire, ni reluisantes ni réjouissantes.

D’abord, voilà qu’en dépit de la présence des armées de la France et des Etats-Unis, les armes traversent notre pays comme une « boutta »{groupe} d’oiseaux migrateurs l’aurait fait ; sous prétexte de la grippe aviaire, ces pauvres volatiles sont soumis à une extrême surveillance ; car pour le pouvoir djiboutien, un tel passage est une nouvelle source des revenus garantie par la Communauté Internationale par le biais des organismes comme l’OMS, la FAO, le PAM et j’en passe. Mais pour les armes c’est une autre paire de manches ???????

La première question qui passe par la tête est : d’où viennent et où vont ces armes ?

Ensuite, la France et les USA possédant à Djibouti des moyens colossaux de surveillances grâce à des écoutes avec le système « échelon » couplé avec le dispositif embarqué sur le « USS Mount Whitney » bâtiment de l’US Navy avec système d’interception NTDS(naval tactical data system) pour les Américains et le centre d’écoute hyper sophistiqué installé à Arta, pour les Français, mais aussi et surtout des observations par satellites avec d’énormes capacités de définitions,.

Comment se fait-il qu’ils n’ont pu stopper les cargaisons d’armes lourdes (des 14,5,des 12,7,des katiouchas et leurs munitions) qui ont transité par notre pays à destination de la Somalie pour les combattants des Tribunaux Islamiques ?

Le site web du journal « Les Nouvelles d’Addis » a révélé le29/06/06 que l’Erythrée était impliquée dans l’expédition de ces armes.

Quand on sait l’état de belligérance qui existe entre l’Erythrée et l’Ethiopie qui de son côté s’est beaucoup investie en Somalie en aidant les fractions anti-islamiques, on est tenté de dire que c’est de « bonne guerre » qu’elles se comportent ainsi. C’est la suite logique d’une stratégie politico-guerrière retenue par les deux parties.

En revanche, et c’est cela qui nous intéresse ici, le rôle imbigü dans cette histoire du gouvernement D’Ismaël Omar Guelleh nous interpelle et mérite que nous nous y attardions un peu.

Mais auparavant, permettez-moi de juste signaler que l’Ethiopie de Meles Zenawi a fortement contribué à l’élection à la présidence de la République d’Ismaël Omar Guelleh en 1999.

  • Mise à disposition d’argent liquide(+ d’1 million de Birr) pour les frais de campagne
  • + de 10 véhicules 4×4
  • Plusieurs quintaux de « khat »

Au jour d’aujourd’hui, à cause de l’immobilisation du port érythréen d’Assab, l’Ethiopie utilise celui de Djibouti pour ses importations et ses exportations. Les recettes du port ont quadruplé. Cela n’a aucun effet sur l’immense majorité des djiboutiens

Ismaël Omar a une singulière façon de remercier Meles Zenawi. La gratitude n’est pas son point fort. Il excelle plutôt dans la répression, les magouilles et la corruption. Mais de là à permettre à l’Erythrée de fourguer des armes aux Tribunaux Islamiques Somaliens, via le territoire national, cela relève au mieux d’une myopie politique et au pire de l’idiosyncrasie.

Depuis 1977,date de l’indépendance de Djibouti et dès son installation aux commandes du nouvel Etat, Hassan Gouled avait amorcé le fait de faire de Djibouti une plaque tournante dans le trafic en tous genres : Armes, drogues, faux dollars, etc., etc.……..

Ismaël Omar Guelleh a été la cheville ouvrière du pouvoir de Gouled mais son accession à la présidence de la République a aggravé terriblement la situation de notre pays. Il est de tous les mauvais coups qui se produisent dans la Région :

  • Ingérence dans les affaires intérieures de l’Ethiopie (soutien financier et envoie des containers d’armes à certains groupuscules ) ce qui génère une situation de guerre larvée que le gouvernement fédéral éthiopien a du mal à juguler ;
  • Tentative de déstabilisation du Somaliland par l’envoie là aussi des mercenaires, de trafic des cigarettes par l’intermédiaire de son homme de paille Adourahman Borreh, de fermeture de la frontière et par l’arrêt brutal des échanges commerciaux entre les deux pays
  • Conflit avec l’Erythrée et diatribe verbale digne d’un voyou à l’égard du chef de l’Etat de ce pays. Soit-dit en passant que si aujourd’hui, Issayas Afeworki et Ismaël Omar sont « bras dessus-bras dessous », c’est due à une alliance limitée dans le temps qui se faite au détriment du Frud d’une part et de l’Ethiopie d’autre part.

D’aucuns diront que c’est, entre autres, pour consolider cette alliance qu’Ismaël Omar a permis le transfert via Dibouti des armes en provenance de l’Erythrée et à destination de la Somalie.

En fait, c’est un petit génie du mal qui pour se maintenir au pouvoir n’hésite pas à nouer des relations avec tous ceux qui sont au ban de la communauté internationale ; de la maffia italienne en passant par les mercenaires ukrainiens et polonais, jusqu’aux réseaux islamistes. A ce propos, n’organise-t-il pas chaque année un gigantesque rassemblement religieux pour lequel les invités affluent du quatre coins du monde. Rassemblement qui est perçu comme une porte ouverte à l’expression de toute forme d’extrémisme. En outre, il est incapable d’assurer la sécurité des « pèlerins ».

Le drame qui a frappé plusieurs familles djiboutiennes ainsi que des étrangers avec le boutre qui a coulé le 07 avril 2006 à quelques brassées du port de djibouti et qui a fait plus de (100)morts est dans toutes les mémoires. Je profite de l’occasion pour renouveler mes condoléances aux familles des victimes.

Mais le paradoxe, si paradoxe il y a, dans cette histoire est le silence dont fait preuve l’armada des puissances étrangères présentes sur notre sol à l ‘égard du régime d’Ismaël Omar Guelleh tenté par toutes sortes de dérives y compris celle de l’activisme islamique.

On ne peut s’empêcher de dire que cette attitude n’est même pas couverte par le sacro-saint principe de la « Raison d’Etat »

La lutte contre « le terrorisme »s’arrêterait-elle au seuil du palais de Haramous ou du « beit-al wali » ?

La victoire des « Tribunaux Islamiques »à Mogadiscio a été ressentie comme un coup de fouet au visage par les occidentaux qui, n’ayant pas évalué la situation à sa juste valeur, ont réagi tardivement et à l’emporte-pièce en aidant en armes et argents des chefs de guerre qu’ils ont combattue hier( ???)

En tous les cas, si l’on n’y prend garde, tôt ou tard, le risque est grand de voir la déferlante islamique partie de Mogadiscio ou d’ailleurs atteindre les rivages de Djibouti.

Et ce n’est certainement pas Ismaël Omar qui va l’arrêter. Au contraire !!!!!

En dépit de ses fanfaronnades devant les Chefs d’Etats africains réunis au 7éme Sommet de l’UA à Banjul-Gambie- (25 juin_02juillet 06) consistant à se faire passer pour le spécialiste des Chantiers de la Paix, le petit génie du mal de « hafat-issa » de Diré-Dawa,(Ethiopie) maintient le pays dans une impasse politique totale. Cela est caractérisé par :

  • la panne du processus démocratique
  • des fraudes massives des élections(législatives de janvier 2003, présidentielles d’avril 2005,communales et régionales mars 2006)
  • le refus d’appliquer l’accord du 12 mai 2001
  • une logique de guerre(offensive militaire de grande envergure dans le Nord du pays, dernière en date mai 2006)
  • une affamation de la population civile(blocus alimentaire et sanitaire)
  • la répression de toute velléité de contestation et de résistance
  • les emprisonnements arbitraires et les tortures généralisées
  • la corruption et le vol du denier public
  • les détournements de l’aide internationale

Ne dit-on pas que l’on devrait d’abord nettoyer devant chez soi avant d’aller jouer le « Mandela » ou le « Nyerere » chez le voisin.

Bref, Ismaël Omar mène le pays à la catastrophe. Il ose parler d’embellie économique, de croissance, alors que les djiboutiens crient famine. Une femme enceinte qui se présente en urgence à l’entrée de l’hôpital Peltier doit non seulement débourser de l’argent pour y être admise mais doit aussi avoir sur le nécessaire médical (compresses, alcool iodé, ciseaux….)

J’ai lu quelque part que la dette extérieure de Djibouti s’élève à 427 millions $ cependant que le couple « présidentiel » serait créditeur sur un compte bancaire ouvert à Durban (Afrique du Sud) de 497 millions $ . Et ce n’est certainement que la partie visible de l’iceberg patrimonial du couple ..

Pauvres djiboutiens !!! . Spoliés, opprimés, tyrannisés. Pas le droit de s’exprimer, pas le droit de s’organiser et surtout pas le droit de revendiquer la démocratie.

S’il y a un domaine où Ismaël Omar a scrupuleusement respecté l’héritage politique légué par son oncle Hassan Gouled, c’est celui d’empêcher l’existence de tout parti politique autre que le RPP.En 1992,ce dernier accepte du bout des lèvres la mise en place d’une Constitution et le multipartisme limité à quatre partis.

Il l’a accepté contraint par la force des choses, autrement dit par l’environnement politique national et international. Souvenons-nous, dans les années 90,une brise de démocratie avait soufflé sur le continent africain allant du fameux discours de la Baule de feu Mitterrand conditionnant l’aide de la France aux respects de droits de l’homme et de la démocratie jusqu’à la tenue d’une « conférence nationale » entre opposition et gouvernement dans différents pays africains.

Faut-il préciser qu’aucune « conférence nationale » n’a vu le jour à Djibouti. Sur le plan national, c’est la force des combativités des maquisards du Frud qui est à l’origine du recul de Hassan Gouled et qui lui à fait dire, je cite « la démocratie, le multipartisme, c’est à la mode aujourd’hui, alors on va le faire » En 2002, 10 ans après, le régime djiboutien a inauguré en grande pompe le « multipartisme intégral » mais c’était et c’est encore du « pipeau » car dès 1977 Hassan Gouled avait balisé le terrain en jetant les bases du parti unique. A l’époque plusieurs partis existaient à Djibouti : la LPAI, l’UNI, le MPL et autres FLCS.

Afin de pouvoir instaurer le parti unique et faire place nette pour la LPAI qui deviendra plus tard le RPP, il était nécessaire d’éliminer tous les autres partis.

Pour ce faire, il fallait impérativement trouver un prétexte et un bouc-émissaire.

Le prétexte fut l’attentat perpétré contre le café-bar le « Palmier en Zinc » le 15 décembre 1975 et le bouc-émissaire le MPL : celui-ci fut dissout le 16 décembre 76 et avec lui toute autre forme organisationnelle que celle prônée par le LPAI.Depuis beaucoup d ‘encres et des salives ont coulé à propos de démocratie, de multipartisme à Djibouti mais cela relève plutôt du domaine de ravalement de façade. On va y revenir ; permettez-moi juste quelques mots sur le MPL.

Voilà un parti disparu il y a longtemps mais qui continue à hanter les nuits de beaucoup des gens. Sans avoir la prétention et encore moins l’envie de faire l’historiographie du MPL, les historiens s’en chargeront, un petit retour en arrière s’impose, je crois.

Ce mouvement a fait son apparition sur la scène politique djiboutienne en décembre 1975. Il a déclenché un véritable bouleversement dans l’organisation sociale djiboutienne. Il a été le premier parti doté d’un programme politique, économique et social ; il a introduit des nouvelles idées comme le centralisme démocratique, l’encadrement et l’organisation de la jeunesse, garçons et filles, par section semi-militaire, par des cours d’alphabétisations, par la création théâtrale.

Il a réalisé une avancée dans les changements des mentalités mais s’est aussi heurté à l’hostilité des tenants du pan-somalisme, des militants de la LPAI et bien entendu de l’administration coloniale. Laquelle administration jouant sur la croyance de la population a fait passer le MPL pour un mouvement communiste et ses militants pour des incestueux ! Pourtant dans aucun de ses écrits ce mouvement ne se réclamait de l’International Communiste, tout juste revendiquait-il la réalisation de la RNDP(Révolution Nationale Démocratique et Populaire) ce qui n’avait rien, mais absolument rien à avoir avec un programme politique communiste.

Mais plus que ça, ce que l’on ne pardonne pas au MPL, c’est d’avoir su insuffler à ses cadres et militants l’esprit collectif qui tranchait radicalement avec la pratique courante au sein des autres partis qui étaient submergés des querelles de clocher des personnalités qui les composaient. Etat d’esprit qui n’était pas basé sur une ambition personnelle, tribale ou clanique ; état d’esprit qui voulait que l’on n’entrave pas la démocratie, que l’on empêche l’accaparement de l’indépendance et de l’Etat par un individu ou un clan ; c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été durement réprimé par le régime en place.

Mais cet esprit est encore vivace, si vivace que certain le perçois comme un obstacle majeur pour leurs ambitions personnelles. Sinon, pourquoi encore en 2006, certains consacrent tout leur temps pour épancher leur haine de ce mouvement en lui mettant sur le dos pèle- mêle tous les maux de la société Afar : affaiblissement, trahison, collaboration et que sais-je encore ? A titre d’information, certain historien situe l’affaiblissement de la société Afar au XVe siècle avec la défaite de « Goura-le Hamad »plus connu sous le nom d’Ahmed Gragne ; dans toute forme de résistance armée ou civile, il y a toujours des traîtres, des collabos, des fatigués voire des suicidés. Il y a pire encore.

L’histoire nous a appris que dans les différents fronts ou mouvements de libérations de par le monde, du FLN vietnamien en passant par le FLN algérien jusqu’aux MPLA(Angola) et autres FRELIMO(Mozambique), des purges et des liquidations physiques des dirigeants et des cadres se sont produites. Heureusement, cela n’est pas arrivé au sein du MPL et surtout pas au FRUD.C’est peut-être due à une certaine maturité politique ? Dans le monde ces genres d’événements ont encore lieu de nos jours et vont probablement avoir lieu. Ce n’est donc pas une exclusivité afar et encore moins une fatalité qui leur pend sur la tête comme une épée de Damoclès. L’essentiel, à mon humble avis, est que la ligne politique choisie soit maintenue et que la lutte continue. Soit-dit en passant, qu’il est bien commode de critiquer le MPL et de poser des questions d’une banalité sidérante, tout en s’occupant de sa petite ou grande carrière. Et surtout en oubliant de se poser des questions comme :

« Qu’ai-je fais moi pour cette lutte ? Quelle est ma contribution à cette résistance à la dictature ? »

Bref, l’état d’esprit que le MPL a diffusé et les idées qu’il a véhiculées ont durablement marqué les djiboutiens toutes générations confondues.
Le MPL a su unifier, rassembler ; cela a donné l’UDC, l’UNECAS, Le FDLD et finalement le FRUD.Pour illustrer cela, permettez-moi de citer un certain Gabriel Lamarche qui a écrit dans Politique Internationale N° 61_1993 « L’influence des militants proches de l’ex mouvement populaire de libération crée dans la lutte pour l’indépendance en 1975,était notable dans les trois groupes qui vont concourir à la formation du F.R.U.D. »

C’est ce que certains responsables politiques djiboutiens de l’opposition et non des moindres ont appelé le « continuum historique »

Le courage ne se décrétant pas, il se trouve aujourd’hui du côté, d’une part, des jeunes gars qui ont l’arme à l’épaule et qui crapahutent dans les montagnes du Mabla et d’autre part, de l’opposition civile qui résiste et défie le régime à l’intérieur ainsi que la majorité de la diaspora djiboutienne, mais sûrement pas du côté des cyber-résistants qui pour tromper leur ennuie « paltalkent »toute la nuit durant.

Il ne serait pas faux et encore moins prétentieux de dire que la relève du flambeau de la résistance est assurée et ce n’est certainement pas le « wagaq-deero »(cri du singe Gibbon) que certain pousse qui va y changer quelque chose.

Pour revenir, à la question de la démocratie, du multipartisme, de la décentralisation dont le régime d’Ismaël Omar s’est veut le champion, il suffit tout simplement de ne pas se voiler les yeux et la conscience(Al-Damir) pour comprendre qu’il s’agit ni plus ni moins de tromper la communauté nationale et internationale en leur montrant une énorme coquille vide. Il n’y a qu’à gratter pour s’en apercevoir. Depuis les élections présidentielles, l’opposition dans son ensemble (armée et civile) prône les boycottes.

Ainsi lors des élections communales et régionales, étant resté face à lui-même et à ses affidés, Ismaël Omar Guelleh n’a pu réprimer une pulsion caractéristique de tous dictature ; le fait de vouloir garder tout pour lui-même. Scandale au sommet de l’Etat.

Comment accorder tout crédit à un chef d’Etat qui se permet de s ‘approprier les résultats du vote de ses propres alliés ?

En tout état des causes, Ismaël Omar vit dans la peur au ventre et gouverne en imposant la terreur à sa population. L’année 2006 n’a pas été de tout repos pour lui. Et 2007 risque d’être l’année de tous les dangers.

Il est cerné de tout côté : d’abord par le frud et la reprise des combats qui l’a obligé à déclencher une offensive mobilisant plus de 2000 soldats qui, surtout, terrorisent et affament la population civile. Quand on sait qu’un soldat mobilisé coûte environ 1500 à 2000FD par jour, il est certain que cela affecte considérablement le budget de la dictature ; les sommes ainsi dépensées auraient pu soulager un tant soit peu les souffrances de la population. La misère des djiboutiens n’empêche nullement IOG de dormir rassasier dans son palais de Haramous.

Ensuite, la consolidation de l’unité de l’opposition civile et armée lui fait pousser des urticaires. Qu’adviendra t-il de lui quand il apprendra la concrétisation de cette unité au cours de la conférence qu’envisage de tenir très prochainement en Europe l’ensemble de l’opposition ? L’avenir nous le dira.

Sur le plan extérieur, voilà que l’affaire du juge Borrel rebondit avec la découverte d’un nouvel élément. Les investigateurs de cette terrible affaire ont dévoilé l’existence de l’ADN de deux personnes distinctes en dehors de celui très probable du fils de la victime. Les relations déjà exécrables entre Djibouti et la France risquent de s’envenimer dans les jours à venir.

D’un autre côté, les parents des trois victimes assassinés en plein jour et à l’arme blanche en 1999 à « Oroborou » près d’Obock ont décidé de réactiver la plainte qu’ils ont déposé auprès des tribunaux compétents en France.

L’étau se resserre autour d’Ismaël Omar et des nuages sombres s’amoncellent au-dessus de sa tête.

Il est temps et même urgent que les puissances étrangères présentes à Djibouti adoptent une attitude responsable et ferme vis-à-vis du chef de l’Etat djiboutien qui mène inexorablement le pays vers l’implosion Il a exacerbé à outrance les différences ethniques et tribales. Lesquelles différences n’ont jamais, avant l’avènement de ce régime, empêcher les djiboutiens de vivre ensemble en toute harmonie.

La France et les Etats-Unis sont à même de comprendre que Ismaël Omar ne représente pas du tout l’avenir de Djibouti.

La population djiboutienne place aujourd’hui tout son espoir dans l’opposition qui fait montre d’une maturité politique digne de confiance.

Elle doit doubler sa vigilance et multiplier ses actions qui tendent à la souder afin d’être plus crédible et prête à assumer l’alternance.

Permettez-moi de finir, pour ne pas dire conclure, en citant Maître Antoine Comte, avocat français bien connu des djiboutiens et frappé d’une mesure d’interdiction de séjour dans notre pays qui concluait, à propos de Djibouti et dès 1979,son article paru dans le « Monde Diplomatique » (décembre 1979), en ces termes :

« La République a 2 ans, mais à Djibouti l’histoire tourne en rond et l’indépendance dans le respect démocratique des ethnies, reste plus que jamais à l’ordre du jour »

Nous en sommes encore là mais tout espoir n’est pas perdu.

D.Daïlabé
de France