21/07/06 (B360) Djibouti – La propagande cynique et arrogante du pouvoir d’Ismaïl Omar Guelleh ne se pose pas de questions morales. On croit rêver, elle a l’aplomb de parler de « démocratie participative » sur la tyrannie imposée par la pensée unique d’Ismaïl Omar Guelleh. (Africanman)

Un mensonge en entraînant un autre, de parjure en trahison des promesses car non tenues, cette propagande a fait le choix de la mystification et de la duperie qui flatte et caresse dans le sens du poil l’opinion internationale et les pays bailleurs de fonds mais laisse les familles djiboutiennes au fond du gouffre économique, social et politique.

Les illusionnistes n’arrivent pas à se mettre réellement au travail.

Depuis sont autoproclamation à la tête de l’Etat, Ismaïl Omar a toujours eu une nette tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain les actions déterminantes – car prioritaires – pour l’avenir du pays et de ses populations. D’autre part, pour ce qui concerne ses petites (et grosses) affaires personnelles c’est bien autre chose.

D’évidence, constat est fait que les « procrastinateurs » de l’Etat djiboutien, n’arrivent pas à se « mettre réellement au travail » ; ils veulent laisser croire et donner le sentiment à l’extérieur du pays qu’ils dominent la situation alors qu’ils forcent les populations, par l’usage de toutes les contraintes, à s’adapter à leurs propres et seuls désirs et à leurs actes. Les contraindre à s’adapter en fait à un immobilisme dans lequel les initiatives ne sont pas le fait du gouvernement actuel mais viennent de l’extérieur du pays, tout comme les aides financières sans lesquelles RIEN ne serait possible à Djibouti.

De par ses impossibilités d’agir en responsable ce gouvernement là a le besoin d’être protégé, conseillé, dirigé ; que quelqu’un d’autre se substitue à ses propres responsabilités et prenne les décisions importantes dans le bon sens. Décisions dont chacun des membres du gouvernement se vantera en réclamant la paternité de ce qu’il n’a pas fait, et pour certains de ce qu’ils sont incapables de faire.

C’est ainsi que tant l’ADI que le journal La Nation et la RTD, qui sont censés diffuser de l’information un tant soit peu objective, ne sont EXCLUSIVEMENT que des relais distributeur de parades et de pavanes, de glorioles et de ravissements avec des ministres et « hauts dignitaires » claironnant à tue tête dans leurs interviews, à faire rêver les familles djiboutiennes au « rêve impossible », sans oublier de glorifier au passage et de magnifier à outrance son Excellentissime Sérénité le Tyran IOG..

C’est ainsi que l’on peut lire dans un article récent paru dans le journal d’Etat La Nation que …« Toutes ces grandes actions ont été accomplies pendant ces dernières années. Cela démontre encore une fois la volonté politique du Président de la République et de son gouvernement, d’aller de l’avant, de mener le pays au développement durable… »

Développement durable …de la tyrannie !

De quel développement durable …parle t-on sous un tel régime qui a confisqué toutes les libertés publiques et privées dans le pays, qui incarcère et torture des femmes et des enfants Afars, des opposants politiques, des syndicalistes et autres réfractaires à la tyrannie ?

A quelle volonté politique peut-on se référer ? Si ce n’est celle de dilapider les aides financières internationales, multiplier les emprunts au point que la dette dépasserait les 600 millions d’USD… Alors que l’on voit émerger – ça et là – des bâtiments et des maisons à vocation locative qui sont la propriété des « hommes et femmes » du pouvoir et qui ne créent quasiment aucun emploi.

La duperie se confirme lorsque l’on observe qu’aucun chiffre officiel n’est publié sur le chômage tant la situation est catastrophique dans ce domaine. Pour cause, le chômage « explose » littéralement – de mois en mois – pour en arriver à dépasser largement 85 % des personnes dites « en âge d’avoir un emploi ».

Ceux-là mêmes qui dirigent le pays, vont de réunion en réunion au …Sheraton et font voter des lois – paraît-il – en faveur des plus fragiles. Ils osent prétendre lutter contre la pauvreté mais n’ont nullement cessé d’augmenter leurs propres indemnités et avantages inavouables publiquement, de s’octroyer des privilèges financiers liés à leurs fonctions ou mandats. En moins d’une décennie, les « élus -désignés » par Ismaïl Omar (non point élus démocratiquement) sont devenus une caste budgétivore qui en croque sans vergogne alors qu’elle exige tous les sacrifices de la part des familles djiboutiennes les plus exposées aux pires difficultés financières : jeunes et moins jeunes chômeurs, retraités, salariés précaires, fonctionnaires….

En revanche, même en période de, soi-disant, vache maigre, la caste des « autoproclamés » ne songe jamais à se serrer la ceinture, elle construit à l’étranger résidences et palais en dilapidant les fonds publics dont les principales sources de « recettes » (de ce qu’il reste d’Etat) sont les aides internationales et les emprunts.

Peu importe que ces vérités dérangent le pouvoir d’Ismaïl Omar Guelleh et ses caciques. Le propre de ces vérités c’est que, compte tenu de la situation gravissime qui sévit à Djibouti, elles ne sauraient s’accompagner de complaisances à leur égard.

Dans chaque discours ou interview des ministres on retrouve quasi systématiquement des phrases récurrentes et pompeuses qui ne trompent personne tels que « …déterminer les défis à relever et à avoir surtout un aperçu sur les réalisations faites… ». Supposées réalisations que l’on se gardera bien de détailler.

Il suffira de dire que « c’est fait » alors que cela ne l’a pas été. A cela s’ajoutent les sempiternelles contre vérités dont le régime politique en place s’est fait une spécialité du genre « nous pouvons constater qu’il y a eu quelques avancées au cours de ces quatre années passées, notamment en matière d’Education Nationale et de Santé. Dans ce dernier domaine, nul ne peut ignorer que des réalisations ont été concrétisées avec l’accès aux soins dans les différents milieux.. »

L’expression « quelques avancées au cours de ces quatre années passées… » confirme bien que RIEN NE CHANGE ou si peu malgré les dizaines et les dizaines de millions d’USD et d’€ qui affluent vers le pays chaque semestre et nourrissent par perfusion constante les finances publiques – donc indirectement les « fraudeurs et escrocs en col blanc » – sans pour autant améliorer l’univers concentrationnaire dans lequel survivent les familles djiboutiennes dans leur ensemble.

A l’exception d’une cinquantaine de familles, toutes les couches de la société djiboutienne se sont appauvries en quelques 10 années.

A l’exception d’une cinquantaine de familles, nul ne peut avoir accès aux soins gratuits alors que l’on sait – par ailleurs – que les médicaments offerts par des ONG internationales sont détournés pour être revendus sur un « marché parallèle » à Djibouti et au Somaliland.

IOG n’ayant pas de solution pour limiter le chômage, il le remplace par des mirages tels que Doraleh et les Zones Franches.

D’autre part, prétendre qu’au niveau économique la création du Port de Doraleh permettrait d’accroître !!! l’économie du pays et par la même occasion d’alléger le problème de la pauvreté relève du pire mensonge qu’il soit.

Une telle affirmation tendant à laisser croire que Doraleh pourrait résoudre pour partie les problèmes de pauvreté à Djibouti est une odieuse duperie car ne créant que très peu d’emplois (tout au plus 200) alors que les entreprises ne reversent – et ne reverseront demain quasiment aucune taxe et impôt à l’Etat ; comme ceci est stipulé dans leurs contrats signé par Abdourahman Borreh.

Pire que cela, cette affirmation d’amélioration économique – donc de création d’emplois directs – maintient au sein des demandeurs d’emploi un rêve que les dirigeants djiboutiens savent utopique car impossible.

C’est ainsi que fonctionne le système Guelleh, de mensonge en mensonge, de parjure en trahison des promesses car non tenues. Sa propagande n’a pas fait le choix de la transparence mais celui de la mystification et de la duperie alors que parallèlement, pour travailler sur l’ensemble Doraleh, Abdourahman Borreh fait importer la quasi-totalité de l’encadrement et des techniciens de l’étranger.

Placé sous le contrôle de l’armée et des forces de police, l’arrière pays est laissé quasiment à l’abandon.

Il faut savoir que dans le monde, cette dernière décennie a fait encore 3 600 000 victimes de conflits internes parce qu’elles affichaient une pensée divergente ou étaient nées d’une ethnie différente que celle au pouvoir.

Pour ce qui concerne spécifiquement Djibouti, le droit de chaque homme de vivre dans la paix doit être réaffirmé haut, fort et partout mais n’attendons pas du pouvoir Guelleh d’abonder dans ce sens autrement que par des promesses faites aux instances internationales alors que – dans les faits constatés – il ne se limite qu’à des « déclarations d’intentions » et accentue – par ailleurs – le génocide contre les Afars.

Assa Gueyla, Dadoya, le Day, Dora, Gorrabous, Hale, Gagade, Lac Assal, Mont Hemet, Randa, Sagaloh et Yoboki…. sont autant de massacres perpétrés contre les populations djiboutiennes et tout particulièrement contre les Afars, qualifiés d’étrangers et dont nous avons conservé bonne mémoire.

Vivre en ville !!!

Autrefois, vivre en ville était plutôt une exception. Aujourd’hui la tendance s’inverse et le monde devient plus urbain que rural. Chaque année, 62 millions d’êtres humains dans le monde quittent la campagne pour les villes qui abritent déjà la moitié de l’humanité.

Le phénomène est si rapide à Djibouti que la capitale est devenue une mégalopole concentrant des dizaines de milliers d’habitants sur quelques km2. Djibouti ville apparaît comme une espèce de masse tentaculaire aux limites mal définies et cernée de bidonvilles. Aujourd’hui, quatre humains sur sept y survivent dans un bidonville et deux humains sur sept vivent dans un logement souvent insalubre ; privés d’eau et d’électricité.

Cette urbanisation massive change fondamentalement le rapport entre les hommes et leurs ressources vitales (nourriture, eau…) qui ne sont pas directement accessibles là où les hommes vivent. Il faut les acheminer et ensuite évacuer les déchets. C’est une charge colossale tant pour les familles que pour les municipalités des villes concernées et pour l’Etat qui doit aussi gérer l’intégration sociale des jeunes (scolarisation, transports…) mais aussi le grave problème de l’emploi.

Dans ce dernier exercice, le gouvernement Guelleh a montré ses carences, insuffisances et échecs qui pénalisent la jeunesse et les moins jeunes. De lancement de programme en lancement de programme, sans bilan objectif de la situation, on en arrive à faire le constat que la politique imposée par Ismaïl Omar Guelleh se limite en une culture de la « réunionite sheratonesque » au milieu des petits fours, gâteaux fins et champagne du meilleur crû.

Réunions et soirées au cours desquelles on palabre sur ce qui devrait être fait mais qui, dans les faits démontrés, ne se fait pas et surtout ne se fera pas aussi longtemps qu’il monopolisera TOUS les pouvoirs.

Parallèlement, Djibouti sous IOG ne survit que par et pour l’assistanat financier dont le maître du pays tire largement profit alors qu’il n’a que faire de la Démocratie participative.