27/07/06 (B360) Réponse à un lecteur qui nous interroge sur les raisons pour lesquelles nous n’avons publié aucune information sur la réunion de l’opposition à Paris.

Lecteur :
Pourriez-vous m’expliquer pour quelles raison, le site de l’ARDHD qui est devenu un véritable média d’information quotidien pour nous, les exilés aux quatre coins du monde, n’a publié aucun écho de la réunion de l’opposition à Paris ce dernier week end ? C’est quand même une grande première et j’aimerais que vous m’expliquiez les raisons de votre silence …

ARDHD :
Merci de cette question, à laquelle nous allons vous répondre en toute transparence. En effet, nous avions été informés par des rumeurs et des confidences de l’imminence de cette réunion. Mais n’ayant reçu aucune invitation, ni aucun communiqué officiel, de la part des partis politiques ou des opposants présents, nous n’avions rien de précis à dire … même pas la date exacte… ce qui explique notre silence.

Par la suite, des informations ont été publiées par le site des Nouvelles d’Addis, mais elles nous ont paru être relativement imprécises, dans la mesure où n’ont pas été communiqués ni les noms des participants et/ou des partis représentés, ni surtout de précisions sur le contenu d’une réunion qui s’est déroulée « à huis clos » semble-t-il.

La seule information précise a été l’annonce d’une nouvelle réunion, mais dans six mois et probablement « dans un lieu prestigieux de la République ». Ce délai nous a semblé être long, alors que l’urgence est là à nos portes, parce que le Peuple djiboutien souffre de plus en plus …et qu’il a besoin que les hommes politiques de l’opposition agissent au plus vite .. pour changer le cours des choses et l’inexorable descente aux enfers de l’économie, des structures administratives et sociales et de la Justice.

Peut-on parler de véritable opposition unie, sans la présence, entre autres, de l’UAD, du GED et d’UGUTA-TOOSA ? (*)

Aujourd’hui, le site des Nouvelles d’Addis publie un droit de réponse de l’UAD qui précise que la structure qui « rassemble l’ensemble de l’opposition légalisée » n’a « rien à voir ni de prés ni de loin dans cette réunion », pour laquelle, « elle n’avait mandaté aucun représentant ».

Je crois que c’est suffisamment clair et nous nous refusons à enfoncer davantage le couteau dans les plaies, s’il y en avait.

A notre avis, toute initiative politique réalisée dans le manque d’union, le secret des débats avec une certaine dose de sectarisme, ne peut que renforcer indirectement Guelleh, qui aura beau jeu de s’en servir habilement, car il excelle dans l’art de « diviser pour mieux régner » puisque c’est son terrain politique favori.

Comme nous l’avons toujours prôné depuis des années, il est impératif que toutes les composantes politiques (sans aucune exclusion que ce soit pour des motifs tribaux, de niveau de représentativité ou d’amitié / inimitié personnelle) se réunissent et s’unissent autour de deux objectifs prioritaires :

1 – le départ de Guelleh et la fin de son système,

2 – le déroulement d’une période transitoire pour réinstaurer la démocratie, avec pour objectif l’organisation d’élections libres et transparentes qui permettront au peuple de choisir librement ses dirigeants sur la base de leurs programmes.

A notre avis, seule une démarche construite sur ces bases pourrait avoir le poids et la crédibilité nécessaires pour avoir des chances de changer le régime, avec l’accord sinon le soutien malheureusement(?), mais probablement nécessaire de la Communauté internationale et en particulier des puissances présentes à Djibouti.

Mais il n’est pas trop tard pour bien faire et nous continuons à avoir confiance dans le bon sens et la capacité de tous les leaders de l’opposition à se mettre finalement d’accord tous ensemble sur un programme précis et accepté de toute l’opposition.

(*) Nous ne citons que les composantes qui, selon les informations assez vagues dont nous disposons, n’étaient pas présentes. Mais la liste exacte reste à confirmer.