31/07/06 (B361) Djibouti – Lorsqu’il ne reste plus rien que la fuite en avant pour un Etat tyrannique et falsificateur, on appelle alors les Forces de Police et de répression aveugle pour tenter de maintenir le « Désordre public » imposé par Ismaïl Omar Guelleh …et par Kadra. (Africanman)


Roger Picon
Ces dernières années se sont exprimées avec une certaine force dans les rues de la capitale – comme dans tout le pays – des aspirations portant sur l’émancipation de la population face à l’asservissement tyrannique.

Elles se sont exprimées, sans réserves, de manière nouvelle et forte par une large partie de la population, active ou non.

Qui pourrait contester à cette population le fait qu’elle est en droit d’attendre des institutions et de la classe politique la satisfaction des demandes exprimées selon les règles de la démocratie en vigueur dans une République ?.

Une démocratie du suffrage universel permet au peuple souverain de renouveler le personnel politique à qui il confie ses destinées ainsi que l’organisation et la planification des éléments de programmes dits « de progrès » – économique, social et politique – appelés à assurer le bonheur des citoyens, leur sécurité, leur bien-être, leur unité et les conditions d’un épanouissement légitime, juste et partagé entre tous.

A l’inverse de cela, à Djibouti toutes les élections sont falsifiées et ont donné naissance à un Etat qui est aujourd’hui en pleine déliquescence ; et qui d’Etat n’a plus que le nom afin de tenter de sauver la face sur le plan international.

A haut niveau, chacun et chacune a son « jardin des privilèges » et fait largement usage de prérogatives qu’il/elle s’est indûment octroyé (e).

Par la force des choses, la rue est devenue le seul lieu d’expression pour les Djiboutiens/Djiboutiennes …sous les bastonnades et les tirs à balles réelles !

Lorsque les sans-travail, les sans-revenu, les sans-éducation, les sans-santé, les sans-secours, les sans-abris, les sans-avenir, les sans-illusion, les sans-espoir, les sans-syndicat, les sans-parti en ont assez d’être bercés de promesses sans fondement et sans lendemain, ils se retrouvent dans la rue ; cette rue qui devient un peu plus chaque jour l’un des rares lieux d’expression et de revendications.

Lorsqu’il ne reste plus rien que la fuite en avant pour un Etat tyrannique et falsificateur, on appelle alors les Forces de Police et de répression aveugle pour tenter de maintenir le « Désordre public » imposé par Ismaïl Omar Guelleh.

La force d’inertie, les promesses sans lendemain, les propos dilatoires d’un gouvernement – qui a conduit le pays au fond du gouffre – tiennent lieu de réponses. Trop souvent même, le mépris, l’insulte, les bastonnades et l’emploi des armes avec tirs à balles réelles. On peut parler d’absence de démocratie aux conséquences graves et qui risquent de l’être encore plus demain.