13/10/06 (B364) L’affaire Borrel prend une importante dimension médiatique .. qui met en évidence l’influence du Gouvernement français au détriment de la recherche de la vérité dans l’assassinat du Juge Borrel. Et tout cela pour sauver un dictateur sanguinaire et criminel, à bout de souffle.

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Note de l’ARDHD

Les derniers
développements, à savoir l’avis défavorable du Parquet
pour la délivrance de mandats d’arrêt internationaux contre Adouani
et Awalleh Guelleh ont finalement provoqué l’inverse de ce qui était
recherché par le Gouvernement français.

"La
ficelle est trop grosse" : la mainmise du pouvoir présidentiel
sur la Justice française est devenue visible et mesurable. Avant cela,
les observateurs pouvaient l’évoquer, seulement. Aujourd’hui, ils ont
des preuves concrètes à produire.

C’est
une démarche ridicule. Qu’un Procureur de la République puisse
recommander de ne pas comparer les traces d’ADN identifiées sur les
vêtements de la victime avec celles des auteurs possibles d’un attentat
et d’un meurtre, est contraire à la Justice et à l’action des
Juges d’instruction. Notons en plus que la Juge Clément n’est pas obligée
de suivre les recommandations du Parquet et qu’elle peut poursuivre les deux
personnes citées ..

La presse
française, (sauf Jeune Afrique l’Intelligent, bien entendu), dans sa
grande majorité, se fait l’écho de l’indignation générale
qui pourrait avoir des conséquences jusqu’à l’Elysée,
en passant par le Garde des Sceaux.

Demain,
samedi 14 octobre, avec Survie, Madame Borrel et son co-auteur Bernard Nicolas,
vont présenter le livre qu’ils viennent de publier. Ce sera l’occasion
aussi de publier la liste des soutiens pour la vérité sur l’assassinat
de son mari.

Outre
des milliers de signature, la liste aurait receuilli plus de 100 signatures
de personnalités. On parle de sept anciens Ministres, de députés,
de sénateurs, d’acteurs du monde judiciaire (français et étrnager),
économique, universitaire et culturel.

Bref la
comédie que joue la France pour sauver contre vents et marées,
une dictature sanguinaire, risque de se retourner contre ceux qui refusent
la vérité au profit d’un dictateur corrompu, criminel et en
fin de carrière.

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LIbération : indignation après le refus du Parquet

Affaire
Borrel : indignation après un refus du parquet

Par Brigitte VIDAL DURAND

QUOTIDIEN : Jeudi 12 octobre 2006 – 06:00

La décision du parquet de Paris de refuser de délivrer
des mandats d’arrêt à l’encontre des deux principaux suspects
de l’assassinat du juge Bernard Borrel en 1995 à Djibouti a provoqué
hier des réactions indignées.

«Dans
ce dossier, j’ai connu un parquet qui était contre moi pendant très
longtemps, un parquet d’une bienveillante neutralité avec Yves Bot
[ancien procureur général, ndlr], et je constate aujourd’hui
que la reprise en main est faite», a déclaré hier Elisabeth
Borrel, la veuve du juge. Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a dénoncé
ce «nouvel obstacle à la manifestation de la vérité».

Olivier
Morice, avocat d’Elisabeth Borrel, attend lui, «sereinement» la
décision de la juge d’instruction Sophie Clément, qui est libre
de suivre, ou non, l’avis du parquet.

©
Libération

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Mais heureusement pour Guelleh, il y a tojours Jeune Afrique !!!

Jeune
Afrique l’Intelligent, toujours prêt à voler au secours de ses
financiers, présente les faits sous une version différente.
Combien JA reçoit-il de Djibouti chaque année, au titre d’abonnements
que certains auteurs considèrent comme "fictifs" ? Nous n’avons
pas le montant exact ….
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Le
fantôme du juge Borrel

DJIBOUTI
– 8 octobre 2006 –

Les
mandats d’arrêt lancés le 27 septembre par la cour d’appel
de Versailles contre le procureur de la République et le chef des services
secrets de Djibouti, ainsi que la parution imminente du livre d’Élisabeth
Borrel, la veuve du juge Bernard Borrel retrouvé mort en octobre 1995
à 80 kilomètres de Djibouti-Ville, ont donné lieu à
un long aparté entre des membres de la délégation française
et le Premier ministre djiboutien Dileita Mohamed Dileita, en marge du Sommet
de la Francophonie à Bucarest (28-29 septembre).

Après
avoir informé leur interlocuteur du fait qu’une contre-enquête,
rédigée par un journaliste proche du dossier et accréditant
la thèse du suicide du juge, était en cours d’élaboration
(et devrait bientôt être éditée), les
Français ont assuré qu’ils n’avaient rien contre
une transmission de ce contentieux judiciaire auprès de la Cour internationale
de justice de La Haye, ainsi que le réclame Djibouti.

Il faut
dire que, sans l’exprimer officiellement de crainte de se voir taxés
d’ingérence dans cette affaire, ni l’Élysée
ni le Quai d’Orsay, ni la police ne croient dans la thèse de
l’assassinat du juge sur ordre des autorités djiboutiennes, défendue
par Mme Borrel et ses avocats.

Paris
s’en tient en effet à la lettre du rapport de la brigade criminelle
de la police judiciaire, laquelle concluait en septembre 1999, après
enquête sur le terrain : « Aucun des témoins n’a
été en mesure de fournir le moindre élément tangible
et vérifiable ou un seul mobile sérieux de nature à accréditer
la thèse de l’homicide.

Sauf à
envisager l’existence d’un vaste complot politico-judiciaire […],
l’hypothèse de l’assassinat ne peut, à ce jour,
être retenue. » Reste que ce « vaste complot » est
justement ce que croit pouvoir dénoncer ?Élisabeth Borrel…
En attendant, les autorités françaises en sont réduites
à espérer que le président Omar Guelleh et ses collaborateurs
comprendront qu’elles ne peuvent guère faire pression sur la
justice : « On se passerait volontiers d’une énième
crise avec Djibouti », soupire un diplomate.

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Reuters

Affaire
Borrel: les magistrats critiquent le parquet de Paris Reuters

Le Syndicat
de la magistrature (SM) a critiqué mercredi l’avis défavorable
du parquet de Paris concernant l’éventuelle émission de mandats
d’arrêts contre deux citoyens de Djibouti dans l’enquête sur la
mort du magistrat Bernard Borrel.

"Le
Syndicat de la magistrature dénonce ce nouvel obstacle mis par les
autorités françaises à la manifestation de la vérité
dans cette affaire", déclare le SM dans un communiqué.

Selon
ce syndicat, partie civile au dossier d’enquête judiciaire, Paris cherche
à bloquer l’enquête pour protéger ses intérêts
diplomatiques et militaires à Djibouti, qui abrite la plus grande base
française d’Afrique.

Elisabeth
Borrel, veuve du magistrat, a aussi protesté contre cet avis du parquet.
Son avocat Olivier Morice juge "honteuse" la position du procureur.

La juge
d’instruction Sophie Clément a demandé l’avis du parquet sur
d’éventuels mandats d’arrêt contre Awalleh Guelleh Assoweh et
Hamouda Hassan Adouani, mis en cause par un témoin du dossier.

Le procureur
de Paris a estimé que cette démarche serait prématurée,
explique-t-on au bureau du procureur. La juge Clément peut passer outre
et délivrer quand même les mandats d’arrêts qui seront
diffusés par Interpol.

Le corps
de Bernard Borrel, coopérant français et conseiller technique
auprès du ministère de la Justice djiboutien, a été
retrouvé carbonisé en octobre 1995.

L’hypothèse
du suicide avait été initialement retenue mais après
plusieurs changements de magistrats et des expertises, notamment médico-légales,
c’est la piste criminelle.