19/10/06 (B365) Affaire Borrel : la Juge Clément qui instruit le dossier d’assassinat à Paris, décide de passer outre les recommandations du Parquet et lance des mandats d’arrêt contre Adwani et Awalleh Guelleh. Et de quatre mandats !!! (AFP / TF1)

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AFP

Affaire
Borrel: mandats d’arrêt de la France contre les principaux suspects

Pierre
ROCHICCIOLI
Agence France-Presse
PARIS


La juge française chargée d’enquêter sur l’assassinat
du juge Bernard Borrel en 1995 à Djibouti a délivré jeudi
des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des deux principaux
suspects de ce dossier, qui touche de hautes personnalités djiboutiennes.

Ces mandats
d’arrêt visent deux repris de justice en fuite, Awalleh Guelleh et Hamouda
Hassan Adouani, considérés par la juge Sophie Clément
comme de possibles exécutants de l’assassinat de Bernard Borrel.

La magistrate
souhaite pouvoir comparer leur ADN à des empreintes génétiques
inconnues retrouvées sur le short du juge.

Elle a
passé outre l’avis du parquet de Paris. Celui-ci avait demandé
de comparer au préalable l’ADN du short à celui de militaires
qui auraient aidé à mettre en bière le corps du juge.
La veuve du juge avait aussitôt déploré une "reprise
en mains" du dossier.

La délivrance
de ces deux mandats intervient onze ans, jour pour jour, après la découverte
du corps à demi calciné du juge, vêtu d’un slip et d’un
tee-shirt, au bas d’une falaise à 80 km de Djibouti.

"L’enquête
menée établissait qu’il s’agissait d’un assassinat", a
rappelé Mme Clément dans les motifs des mandats d’arrêt.

La cour
d’appel de Paris a également validé jeudi une information judiciaire
visant l’ancien porte-parole du ministère français des Affaires
étrangères Hervé Ladsous, pour de supposées pressions
sur la justice française concernant ce dossier, et ce, contre l’avis
du parquet.

La justice
avait délivré début octobre les deux premiers mandats
d’arrêt du dossier Borrel à l’encontre du procureur de Djibouti
et du chef des services secrets pour une éventuelle "subornation
de témoins".

"C’est
une victoire considérable pour Mme Borrel, les mandats d’arrêt
supplémentaires et la décision de la cour d’appel sont pour
nous la preuve que des magistrats indépendants n’acceptent plus les
pressions sur ce dossier. C’est un désaveu considérable pour
le parquet de Paris", a estimé Me Olivier Morice, l’un des avocats
de la famille Borrel.

Dans un
entretien à l’AFP, le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, avait
assuré que le parquet n’avait aucune intention de faire "obstruction"
à l’enquête.

Dans son
ordonnance, la juge constate que les premiers enquêteurs arrivés
près du corps affirment "avoir fait le nécessaire afin
qu’aucune modification ne puisse être apportée sur les lieux".

Elle souligne
que celui qui a mis le short sous scellé n’a eu qu’un "contact
bref" avec le vêtement alors que, pour les experts, l’ADN retrouvé
implique "un contact long et/ou un maintien avec force".

Jugeant
la comparaison de l’ADN du short avec ceux des militaires de la mise en bière
"pas utile à la manifestation de la vérité",
Sophie Clément accepte en revanche une analyse de l’ADN des hommes
qui ont mis le short sous scellé.

Motivant
les mandats d’arrêt, elle rappelle qu’un témoin clef du dossier,
Mohamed Saleh Aloumekani, officier de la garde présidentielle, affirme
avoir vu les deux suspects rendre compte avec trois autres hommes de l’assassinat
du juge à l’actuel président djiboutien Ismaël Omar Guelleh,
alors chef de cabinet du président Gouled Aptidon.

La juge
française rappelle qu’un gardien de la prison de Gabode, où
les deux suspects étaient incarcérés pour des attentats
contre des lieux fréquentés par les Français, a expliqué
qu’un des suspects, Adouani, avait été sorti de prison par le
chef de la sécurité de Djibouti le jour de la mort de Bernard
Borrel.

La juge
souligne que l’ancien attaché financier de l’ambassade de Djibouti
au Yémen a également affirmé que l’autre suspect, Awalleh
Guelleh, pouvait entrer et sortir de la prison de Gabode.

pr/ed/ak
t

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TF1

Affaire
Borrel : deux mandats d’arrêt internationaux délivrés

La juge Sophie Clément a lancé une procédure
contre deux repris de justice en fuite, possibles exécutants de l’assassinat
du juge.

La magistrate
est passée outre l’avis du parquet de Paris.

La juge
française chargée d’enquêter sur l’assassinat du juge
Bernard Borrel en 1995 à Djibouti a délivré jeudi des
mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des deux principaux
suspects de ce dossier, a annoncé une source proche du dossier.

Ces mandats
d’arrêt visent deux repris de justice en fuite, Awalleh Guelleh et Hamouda
Hassan Adouani, considérés par la juge Sophie Clément
comme de possibles exécutants de l’assassinat de Bernard Borrel. La
magistrate souhaite pouvoir comparer leur ADN à des empreintes génétiques
inconnues retrouvées sur le short du juge assassiné.

La juge
est passée outre l’avis du parquet de Paris qui avait demandé,
avant toute délivrance de mandats d’arrêt, de comparer l’ADN
du short à celui de militaires qui auraient aidé à mettre
en bière le corps du juge.

"Un
désavoeu pour le parquet"

La délivrance
des deux mandats intervient onze ans, jour pour jour, après la découverte
du corps, à demi calciné du juge, vêtu d’un slip et d’un
tee-shirt, au bas d’une falaise à 80 km de Djibouti. "L’enquête
menée établissait qu’il s’agissait d’un assassinat", a
rappelé Sophie Clément dans les motifs des mandats d’arrêt.
La cour d’appel de Paris a également validé jeudi une information
judiciaire visant l’ancien porte-parole du Quai d’Orsay Hervé Ladsous,
pour de supposées pressions sur la justice française dans le
cadre de ce dossier et ceci, contre l’avis du parquet.

La justice
avait délivré début octobre les deux premiers mandats
d’arrêt du dossier Borrel à l’encontre du procureur de Djibouti
et du chef des services secrets pour une éventuelle "subornation
de témoins". "C’est une victoire considérable pour
Mme Borrel, les mandats d’arrêt supplémentaires et la décision
de la cour d’appel, sont pour nous la preuve que des magistrats indépendants
n’acceptent plus les pressions sur ce dossier. C’est un désavoeu considérable
pour le parquet de Paris", estime Me Olivier Morice, l’un des avocat,
avec Laurent de Caunes, de la famille Borrel.