09/11/06 (B368) Mais non, l’équipe de l’ARDHD ne délirait pas quand elle imaginait qu’un assassin présumé puisse être interviewé par un Grand quotidien français …. A lire dans Le Monde Un suspect de l’assassinat du juge Borrel prêt à s’expliquer. (info lecteur)

LE
MONDE | 09.11.06 | 15h02
Hamouda Hassan Adouani, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt
international depuis le 19 octobre pour « assassinat sur la personne de
Bernard Borrel », explique, dans un entretien téléphonique,
qu’il est « prêt à répondre aux questions de la justice
française ». « Je ne suis pas en fuite, je veux bien qu’on
examine mon ADN », poursuit cet ancien terroriste revenu dans sa ville
de naissance, Bizerte, en Tunisie.

La juge
d’instruction Sophie Clément veut comparer l’ADN de M. Adouani avec
les empreintes génétiques présentes sur le short du juge
Borrel, retrouvé mort à Djibouti, en 1995, dans des circonstances
mystérieuses. L’enquête avait d’abord privilégié
la thèse du suicide avant de s’orienter vers l’assassinat, sur la base
de plusieurs expertises, et de témoignages de Djiboutiens en exil à
Bruxelles.

« Je
ne pouvais sortir de prison que pour aller à l’hôpital, sous
escorte spéciale, explique M. Adouani. Je n’ai rien à voir avec
la mort du juge et avec ce régime djiboutien qui m’a condamné
à mort et torturé. » Il est le responsable d’un attentat
contre le café L’Historil, à Djibouti, qui a fait quinze morts,
en 1987. « Je regrette l’acte que j’ai commis, mais je ne regrette pas
mon engagement pour la cause palestinienne », dit-il. Sa sentence a été
commuée en peine de prison à vie. Il a fait l’objet d’une grâce
du président djiboutien en juillet 2000. Il en avait fait la demande
après avoir été entendu par un juge d’instruction français
en mars 2000. « Je craignais pour ma vie », car l’opposition djiboutienne
était, selon lui, mécontente de son témoignage.

Un ancien
garde présidentiel, Mohammed Saleh Alhoumekani, a témoigné
en janvier 2000 d’une rencontre, le lendemain de la mort du juge Borrel, entre
l’actuel président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, le chef des
services secrets, le chef de la gendarmerie, un Français et deux prisonniers,
Hamouda Hassan Adouani et Awalleh Robleh, qui fait lui aussi l’objet d’un
mandat d’arrêt international. Un ancien gardien de la prison de Gabode,
où ils étaient détenus, a témoigné que
M. Adouani était sorti le soir du meurtre du juge. Ce que l’intéressé
dément.

« Nous
souhaitons qu’il vienne se présenter le plus vite possible devant la
justice française », a commenté Me Olivier Morice, l’avocat
de la veuve du magistrat, Elisabeth Borrel.