17/11/06 (B369) L’Express : Conseil de sécurité  » Trop d’armes en Somalie ». Par Isabelle Tallec.

vendredi
17 novembre 2006, mis à jour à 11:19

Le
Groupe d’experts indépendants, nommé par l’ONU pour surveiller
l’application de l’embargo sur les armes imposé à la Somalie,
appelle à renforcer le blocus par une surveillance accrue de ses côtes
et de ses frontières afin d’éviter une guerre civile totale
dans ce pays

Le Groupe
d’experts indépendants, nommé par l’ONU pour surveiller l’application
de l’embargo sur les armes imposé à la Somalie, appelle à
renforcer le blocus par une surveillance accrue de ses côtes et de ses
frontières afin d’éviter une guerre civile totale dans ce pays,
selon un rapport qui doit être discuté vendredi par le Conseil
de sécurité.

D’après
ce document, les Tribunaux islamiques, qui contrôlent une grande partie
du territoire somalien, bénéficient du soutien militaire de
l’Erythrée, de l’Iran, de la Syrie, du Hezbollah libanais,
de l’Egypte, de la Libye, de l’Arabie saoudite et de Djibouti.
Les experts constatent que l’embargo onusien sur les armes est violé
presque quotidiennement.

Risques
d’extension de la guerre civile

Ils
recommandent "de réduire grandement, voire d’interrompre totalement,
l’entrée d’armes en territoire somalien par la mise en place d’une
surveillance totale des frontières et d’un effort de prévention"
grâce à des forces militaires navales, aériennes et terrestres.
Le groupe suggère une campagne de prévention par mer et par
air menée par les pays de la région appuyés par les forces
internationales présentes dans la zone, avec le soutien de l’Organisation
internationale de la navigation et l’Organisation internationale de l’aviation
civile. Sur terre, une mission d’observation de l’ONU devrait être déployée
et aidée par les autorités douanières des Etats de la
région, recommande encore ce texte.

Le rapport
met en garde contre les risques d’une extension de la guerre civile entre
le gouvernement de transition somalien et les miliciens des tribunaux islamiques
à tout le territoire somalien. Le groupe recommande également
un gel des avoirs financiers de toutes les entreprises somaliennes liées
à l’une des factions aux prises en Somalie et dont les avoirs peuvent
servir à l’achat d’armes interdites par l’embargo.

C’est
en octobre 2005 que le Conseil de sécurité, « s’indignant
de l’augmentation considérable des flux d’armes et de munitions qui
arrivent en Somalie ou transitent par celle-ci », a décidé
de réactiver l’organe chargé de surveiller l’embargo sur les
armes imposé au pays en 1992, et qui avait été créé
en 2004. Dans sa résolution 1587, le Conseil de sécurité
lui a notamment donné pour mission d’enquêter sur l’application
d’un embargo général et complet sur toutes les livraisons d’armes
et d’équipements militaires à la Somalie et sur ses violations;
évaluer les mesures prises par les autorités somaliennes ainsi
que les Etats Membres; et formuler des recommandations précises touchant
les violations constatées et les mesures à prendre pour donner
effet à l’embargo.