01/01/07 (B376) MOGADISCIO (AFP) – Le gouvernement somalien commence à rétablir son autorité sur Mogadiscio. (Info lectrice)

Le
gouvernement somalien a commencé samedi à rétablir son
autorité dans Mogadiscio, tandis que des troupes somaliennes et éthiopiennes
étaient en route pour Kismayo (sud), le dernier bastion des combattants
islamistes qui ont fui la capitale.

Le gouvernement
a ainsi décidé de remettre à sa place l’ancien maire
et gouverneur de la capitale, Mahamoud Hassan Ali, destitué par les
tribunaux islamiques lorsqu’ils avaient pris le contrôle total de Mogadiscio
en juillet 2006.

Cette décision
symbolique a été prise à l’issue d’une réunion
à Afgoye (environ 20 km à l’ouest de la capitale), entre le
président Abdullahi Yusuf Ahmed et les autorités traditionnelles
d’Afoye et de Mogadiscio, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les autorités
ont aussi décidé de confirmer à son poste le chef de
la police de Mogadiscio, nommé par le gouvernement de transition et
qui avait conservé ses fonctions sous l’administration islamiste, a
précisé le vice-Premier ministre, en charge de l’Intérieur,
Mohamed Hussein Aïdid.

"Nous continuerons
à nommer des responsables administratifs pour les sept régions
et les six districts que nous contrôlons" dans le centre et le
sud de la Somalie, a ajouté M. Aïdid.

Toujours sur le
plan politique, le Premier ministre Ali Mohamed Gedi a appelé samedi
au "dialogue" les islamistes somaliens, chassés cette semaine
par les forces gouvernementales appuyées par l’Ethiopie. Les combats
ont fait plusieurs centaines de morts selon le Comité international
de la Croix-Rouge.

Cependant, des
troupes éthiopiennes et somaliennes se dirigeaient samedi vers Kismayo,
ville située à 500 km au sud de Mogadiscio et où se sont
réfugiés les combattants islamistes, a annoncé M. Gedi.

Des dizaines de
véhicules blindés et des chars "ont traversé Barawe
en direction de Kismayo", selon un chef coutumier de la ville, à
mi-chemin entre Mogadiscio et Kismayo.

Plus tôt
samedi, le numéro 2 des islamistes somalien, cheikh Sharif Sheik Ahmed,
avait lancé depuis Kismayo un appel aux Somaliens à résister
"aux envahisseurs éthiopiens".

Il resterait environ
2.000 combattants islamistes, dispersés dans la capitale somalienne,
selon le gouvernement.

"Certains
sont perdus, ils ne parlent pas la langue (somalie). Certains se cachent dans
des maisons, certains sont armés. Ils sont essentiellement dans le
nord-ouest de la ville", a affirmé le vice-Premier ministre Aïdid.

Pour assurer la
sécurité et tenter de rétablir l’ordre, le gouvernement
a l’intention "de lancer un ultimatum de 48 heures" pour que les
personnes rendent leurs armes, a indiqué samedi soir le Premier ministre.

Dans la matinée,
après la prière de l’Aïd el-Kébir, des centaines
de Somaliens avaient manifesté dans Mogadiscio contre l’armée
éthiopienne, brûlant des pneus et jetant des pierres contre des
commerces et des véhicules civils.

Dans l’après-midi,
c’était au tour de 300 personnes de se rassembler devant la résidence
temporaire du Premier ministre, pour soutenir le gouvernement légal.

Formé en
2004 à Nairobi dans le but de représenter tous les clans, et
reconnu par la communauté internationale, ce gouvernement, en butte
à des chefs de guerre locaux, n’a jamais pu s’installer dans la capitale.

L’entrée
vendredi de M. Gedi dans la capitale avait ainsi été hautement
symbolique dans ce pays de la Corne de l’Afrique où la guerre civile
a éclaté en 1991. Depuis, aucun gouvernement n’a contrôlé
Mogadiscio que les chefs de guerre ont régenté, avant d’être
chassés par les tribunaux islamiques en juillet 2006.