27/01/07 (B380) REUTERS Tirs d’obus de mortier et assassinats dans Mogadiscio

MOGADISCIO
(Reuters) – Des obus de mortier se sont abattus dans la nuit de jeudi à
vendredi sur un quartier d’habitation de Mogadiscio et deux hommes ont été
tués dans la capitale somalienne que les nouvelles autorités
peinent à pacifier.

Une des
deux victimes a semble-t-il été victime d’un assassinat ciblé.
Un témoin a raconté l’avoir vu extrait d’une voiture par trois
hommes tard jeudi soir sur la place Tarbuunka. "Il avait les yeux bandés.
Ils l’ont abattu puis sont repartis en voiture", a-t-il ajouté.

L’autre
homme a été tué sur le marché de Bakara.

Dans les
deux cas, les détails sont rares, mais ces deux meurtres illustrent
les tensions qui règnent dans la capitale somalienne, un mois ou presque
après la fuite des miliciens islamistes face à l’avancée
des forces gouvernementales appuyées par l’armée éthiopienne.

Deux obus
de mortier se sont par ailleurs abattus dans la nuit sur le quartier de Madina,
dans le nord de Mogadiscio.

"L’un
d’eux a explosé sur une maison, détruisant totalement une pièce.
Les membres de la famille ont eu de la chance de survivre. Le second est tombé
dans une rue, blessant grièvement un passant", a déclaré
un habitant de ce quartier d’habitation.

De
nombreuses personnes soupçonnent des miliciens de l’Union des tribunaux
islamiques (UTI) d’être responsables de ces violences.
Mais
le gouvernement fédéral de transition compte de nombreux autres
ennemis, dont des chefs de guerre et des milices claniques.

Au Kenya
voisin, où se sont réfugiés certains miliciens islamistes,
la presse annonce vendredi l’arrestation à la frontière de cinq
jeunes gens détenant des passeports américain, français,
tunisien et syrien et qui transportaient des fusils d’assaut AK-47.

Les cinq
ont été placés en garde à vue, précisent
les quotidiens Standard et Nation, dont les informations n’ont pas été
confirmées par les autorités kenyanes ni par des diplomates
en poste à Nairobi.

"Il
n’est pas surprenant que des Somaliens aient des passeports étrangers.
Après la chute de Mohamed Siad Barré (en 1991), de nombreuses
personnes sont partis à l’étranger", explique Harun Ndubi,
avocat de plusieurs islamistes suspects au Kenya.