30/01/07 (B380) ADDIS ABEBA (AFP) – La Somalie confirme la tenue d’une conférence de réconciliation

Le
président somalien, Abdullahi Yusuf Ahmed, a confirmé mardi
la prochaine convocation d’un "congrès national de réconciliation"
en Somalie pour sortir le pays de seize ans de guerre civile, lors d’un discours
au sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba.

"Le
gouvernement de transition va bientôt convoquer un congrès national
de réconciliation en Somalie qui réunira tous les chefs traditionnels
de clans, les notables, les personnalités respectées, les responsables
religieux, les anciens dirigeants politiques ainsi que les intellectuels et
les Somaliens de la diaspora", a déclaré M. Yusuf dans
un discours dont l’AFP a obtenu une copie.

"Le
gouvernement de transition s’engage à faire tout ce qui est nécessaire
pour qu’un gouvernement crédible et rassemblant toutes les parties
soit mis en place en Somalie", a-t-il ajouté.

Le congrès,
qualifié d’"évènement particulier" par le président
somalien, "sera le rassemblement réunissant le plus grand nombre
de parties (…) ayant jamais eu lieu en Somalie et les Somaliens auront une
vraie chance (…) de participer à la reconstruction de leur nation",
a ajouté M. Yusuf, précisant que la communauté internationale
sera invitée "en tant que témoin".

Plus tôt
dans la journée, le commissaire européen au Développement,
Louis Michel, avait annoncé que M. Yusuf avait accepté de convoquer
une "conférence nationale de réconciliation", réclamée
par la communauté internationale pour mettre fin à la guerre
civile.

Après
la chute fin décembre-début janvier des tribunaux islamistes,
qui contrôlaient une grande partie du sud et du centre du pays, le gouvernement
somalien tente, avec l’appui de l’armée éthiopienne, d’établir
son autorité.

Depuis,
la communauté internationale fait pression sur les autorités
somaliennes de transition pour qu’elles engagent un dialogue avec toutes les
parties, y compris les islamistes modérés, afin d’instaurer
une paix durable dans ce pays pauvre de la Corne de l’Afrique.

Les autorités
somaliennes, en place depuis 2004, avaient jusqu’à présent fermé
la porte du dialogue, notamment en destituant le 17 janvier le président
du Parlement, Sharif Hassan Sheikh Aden, un partisan du compromis qui aurait
pu servir de lien avec les islamistes.

Le Parlement
de transition doit élire en principe mercredi son nouveau président
à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), siège des
institutions de transition somaliennes.